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#1226826
Bonsoir à tous.

Quelques mois ont passé, je ne suis plus intervenu sur le forum car j'avais décidé de me consacrer entièrement à une nouvelle relation toute neuve qui s'était profilée. Des moments magnifiques avec une personne magnifique, un climat de confiance, de respect immense. Complicité, communication fluide et quotidienne, une belle expression des ressentis, des émotions. Mais après quelques mois, nous avons décidé de nous séparer, par le constat fait à deux et dans une très belle discussion que l'amour n'était pas là après ces quelques mois de "papillons". Une discussion franche, calme, respectueuse, dans laquelle nous étions nous-mêmes, sans peurs, sans craintes, sans jugement, sans reproches. Juste un immense respect, et la sérénité du constat. Et nous avons conclu que nous étions fiers d'avoir vécu de si beaux moments et d'avoir su nous dire les choses, et je crois qu'une belle amitié pourra naître dans quelque temps, nous en sommes d'accord tous les deux.
Que tirer de cette relation ? énormément de choses positives, mêmes si elle est terminée aujourd'hui. D'abord la grande sérénité, je ne me suis pas senti envahi par un fantôme comme j'ai pu l'être il y a un an lorsque j'ai rencontré une autre personne et où je ne pensais qu'à mon ex. Clairement cette fois j'étais là, dans le présent. Bien sur qu'il m'est arrivé de penser à mon ex, mais ce n'était pas envahissant, ça ne m'a pas empêché d'avancer, de vivre cette relation nouvelle au jour le jour, sans pression, sans attendus, juste en me laissant porter et en étant ouvert à l'autre et à moi.

Et pourtant.... et pourtant mon ex a refait surface. Je n'avais plus de contact avec elle depuis septembre, et un après midi un peu avant les fêtes elle m'a envoyé un mail pour prendre de mes nouvelles, en évoquant aussi des souvenirs. Je lui ai répondu gentiment que je préférais une conversation téléphonique, et nous nous sommes appelés. Une discussion joyeuse, détendue, au cours de laquelle elle m'a raconté tout ce qu'elle avait fait pendant ces mois, et dont elle était fière. J'étais heureux de l'entendre dire qu'elle était fière d'elle, et heureuse.
Quelques échanges pour les fêtes, à son initiative, à mon initiative, des échanges équilibrés. Des souvenirs, des allusions parfois coquines, et puis elle m'a dit qu'après la période de déménagement, de travaux, elle en était à l'époque des décisions. Je sais ce que ça signifie...
Alors je lui ai simplement dit de faire son chemin pour elle, sereinement. Que l'époque des choix pouvait aussi être une belle période de la vie, à partir du moment où l'on s'écoute soi-même, où l'on prend des décisions en accord avec ce que l'on désire profondément, en laissant poliment de côté les pensées, les "oui mais" et les "et si "dont le métier est de venir nous faire des films catastrophe et nous faire dévier de ce que l'on souhaite vraiment. Je lui ai demandé la raison de cette reprise de contact. Elle m'a dit qu'elle voulait me dire qu'elle était heureuse et fière, et aussi que des choses lui manquaient. Je n'ai surtout pas épilogué, chercher à savoir quoi, qui, quand. Je n'en avais pas envie, pas le besoin. Je lui ai dit que je la respectais, et qu'elle fasse ce qui est bon pour elle.
Depuis, nous avons quelques échanges de temps en temps, un coup de fil, toujours joyeux, toujours avec des souvenirs. Jamais nous ne revenons sur les difficultés du passé. Il n'y a pas de demande de ma part d'un rendez-vous, je la laisse faire, je n'attends rien. Même si bien entendu au fond de moi j'ai toujours quelque part une envie de voir, de voir ce qui serait possible après presque un an et demi de séparation. j'ai envie de voir ce que nous sommes devenus tous les deux.
Je ressens toujours un putain de lien qui nous fait nous sentir bien quand nous nous contactons. Et je dis nous car je ressens aussi dans sa voix, dans ses paroles, qu'elle se sent bien quand nous nous téléphonons.

J'entends d'ici les "elle joue avec toi", les "il n'y a rien de concret", les "tu vois que tu n'es pas détaché, que tu n'as pas tourné la page etc..." J'ai lu d'ailleurs sur le forum des interventions que je trouve bien péremptoires, voire blessantes parfois pour les intervenants. Je suis le premier parfois en lisant les histoires à ressentir au travers des écrits des phases de la miennes, et du coup d'avoir envie de mettre un grand coup de pied au cul à la personne qui est paumée devant son clavier. Un peu comme si inconsciemment je me punissais d'avoir agi comme un con à l'époque, aveuglé, empêtré dans mon histoire, et j'ai la furieuse envie d'en mettre plein la poire de l'autre qui vient plutôt chercher du soutien et une écoute, que des solutions clé en main même s'il demande des solutions clé en main (c'est parfois compliqué d'oser exprimer une demande de soutien... l'égo, la panique etc....).
Mais chaque histoire est différente, chaque personne est différente, et je préfère lire ou écrire sur le forum des mots d'empathie et de compassion, que parfois des mots durs même s'ils ne sont évidemment pas dits avec intention de blesser. Je pense sincèrement que parfois il convient un instant de se mettre à la place de celui ou celle qui écrit, et qui n'a besoin de rien d'autre que simplement une oreille, même si parfois il dit des "énormités " qui nous font juste bondir. Je conçois qu'avec les mois et les mois sur le forum, à force de lire souvent les mêmes histoires (en apparence), souvent vécues d'ailleurs par des très jeunes qui pour le coup sont vraiment paumés, on a tendance à peut-être s'aigrir un peu. C'est humain. C'est un constat, il n'y a pas de reproche de ma part pour quiconque, nous faisons tous ici de notre mieux, mais parfois je pense qu'il est sage de prendre un peu de recul. Parenthèse fermée.

Pour en revenir à mon histoire, j'apprends mois après mois que nous sommes tous différents, et que nous avons tous notre propre logique. Celle de mon ex, c'est la sienne, elle fait son chemin comme elle l'entend. Alors oui, vu de l'extérieur, à commencer par moi-même, ça peut paraître égoïste de sa part. Mais quand on se reconstruit on pense avant tout à soi, et c’est bien normal (c'est même ce que l'on préconise à tous les largués). Mon ex avait énormément de choses du passé à poser, elle le fait étape après étape, mois après mois. Elle me recontacte à la fin de chaque étape, et passe à la suivante. Non je ne cherche pas vraiment à l'excuser, à tout expliquer dans un mode qui m'arrange (même si parfois ça peut m'arriver, on n'est pas parfaits nous les humains) mais je me mets à sa place, en essayant de comprendre sa logique, et de l'accepter pour ce qu'elle est: différente de la mienne.
Alors c'est un truc sans fin c'est ça ? elle vient sonder le terrain voir si je suis toujours dispo ? si doudou ou chien chien vient donner la papatte ? certains le verront comme ça, car ils trouveront cette logique inacceptable pour eux. C'est leur droit. Je trouvais cette logique inacceptable, et j'en souffrais (je souffrais aussi pour d'autres raisons que ces mois et ces mois m'ont permis de poser). Depuis des mois et des mois, j'ai commencé à comprendre cette logique, et aussi à me détacher en ce sens que je n'attends plus le retour du navire passivement, en pleurant sur la jetée.
Cette relation de quelques mois que j'ai vécue récemment m'a montré que je pouvais vivre sans mon ex, passer des moments superbes. Cette relation n'a pas eu de suite "ah mais bien sur c'était un pansement, cherche pas". N'empêche qu'aujourd'hui je suis serein, j'ai parfois des rêves qui me viennent, des rêves d'avenir. Mais ces rêves me permettent d'avancer, et je préfère ces rêves que ruminer le passé en me demandant ce que j'aurais du faire il y a un an et demi quand elle est partie en m'embrassant et en me disant son amour.
J'ai tourné la page que je voulais tourner, celle de mes boulets anciens, ces peurs de l'abandon, ce manque de confiance, d'amour de moi-même. Aujourd'hui clairement dans mon esprit je n'ai plus de pages à tourner, mais des pages à écrire.
Ce qui se passera dans les semaines ou les mois qui viennent, je n'en sais rien. Peut-être qu'elle me dira ses choix, ce qu'elle désire, peut-être qu'elle ne me le dira jamais. Mais à quoi bon finalement s'inquiéter pour ça ? Je préfère vivre tranquillement, être heureux quand vient un petit message et y répondre gentiment sans pression. Je sais désormais que je peux vivre sans elle, pour moi. Faire éventuellement de nouvelles rencontres, qui donneront ce qu'elles donneront. Ou bien la retrouver un jour, fière de ce qu'elle est, fière de ses choix, qui seront ce qu'ils seront.
Je sais désormais ce que je veux. Je souhaite construire une vie à deux avec une femme qui sait ce qu'elle veut, et qui m'aime pour ce que je suis, un être humain loin d'être parfait, avec mes qualités et mes défauts. Et surtout, surtout, faire de mon mieux jour après jour pour être heureux, et non pas faire ce que je peux pour ne pas souffrir. La nuance peut paraître subtile, mais elle est énorme. Cette femme ça pourra être elle, ou une autre.
Quoi qu'il arrive et quoi qu'elle décide, je crois qu'au plus profond de moi même, je ne souhaite qu'une seule chose pour elle, c'est qu'elle soit heureuse et fière d'elle. Avec moi, ou pas.
Advienne que pourra, la boucle est à nouveau ouverte...
Amitiés à tous, et plein d'affection pour mes chers amis Dupont que j'ai hâte de revoir :twisted:
Modifié en dernier par etpourtant le 01 févr. 2017, 01:08, modifié 1 fois.
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#1226828
Bonsoir etpourtant

" Je sais désormais ce que je veux. Je souhaite construire une vie à deux avec une femme qui sait ce qu'elle veut, et qui m'aime pour ce que je suis, un être humain loin d'être parfait, avec mes qualités et mes défauts. Et surtout, surtout, faire de mon mieux jour après jour pour être heureux, et non pas faire ce que je peux pour ne pas souffrir. La nuance peut paraître subtile, mais elle est énorme. "

Je te souhaite sincèrement de trouver cette femme - et que cette femme te trouve. J'aime ton avant dernière phrase, que je comprend ainsi : vivre pleinement, plutôt que de se protéger à l'excès.

Belle continuation à toi
#1226831
vivre pleinement, plutôt que de se protéger à l'excès.
Exactement, et c'est certainement le plus difficile. Quand on a été blessé, la première chose que l'on cherche c'est à se protéger, et c'est humain. On met des barrières, pour éviter à tout prix de souffrir. Et les relations suivantes sont souvent empêchées par ces barrières.
On entend souvent des "je sais ce que je ne veux plus". Elle est là la protection...
Alors il faut faire ce chemin, qui consiste à laisser le passé là où il est, et arriver à remercier le passé de nous avoir fait grandir, mûrir. Pas facile, mais tellement beau !
#1226832
Ah c'est intéressant tiens ta façon de ressentir cette phrase " je sais ce que je ne veux plus "... pour moi -" je sais ce que je veux " empêche justement de se laisser surprendre par la vie... puisque je la ressens comme être absolument fixée sur quelque chose de précis... merci, tu vas me faire me questionner...
#1226834
On est là pour ça, se questionner. On a toute la vie pour ça ;) C'est vrai que le "je sais ce que je veux" peut paraître réducteur. Mais je l'entends plutôt par "j'ai appris à écouter ce que me dit le fin fond de mon moi le plus profond". Du coup je sais ce qui est bon pour moi pour être en accord avec moi, et jour après jour j'essaie d'emprunter la voie qui me mène vers ce que je désire le plus profondément. En tous cas loin des pensées qui me font agir bien souvent à l'opposé de ce que je désire profondément, avec le résultat que l'on sait: je ne suis qu'une merde, je fais n'importe quoi, je serais bien mieux seul, tiens...
Qu'en penses-tu ?
#1226836
En fait cela revient à apprendre à s'aimer soi-même, à se connaître vraiment, et à exprimer ses besoins. Ce qui est difficile c'est de l'entendre cette petite voix au fond de nous même, noyée dans les pensées et les jugements. C'est cette voix qui a été étouffée par des années de vie, de croyances, de jugements à l'emporte pièce, de "il faut, il ne faut pas". C'est cette voix qui est pourtant notre fondement profond, notre être. Et un jour, quand on prend conscience de cette voix (et dans mon cas c'est clairement cette rupture qui m'a mis le déclic), on commence à s'écouter, à ressentir les choses bien plus profondément. Et là on trace sa voie. La vie va toujours faire des vagues, il y aura des hauts et des bas, mais cette voix sera toujours là. Il ne tient qu'à nous de l'écouter pour reprendre la barre et garder le cap. Et ce cap c'est la réponse à tous les instants à la question "comment je me sens quand je fais ça".
Et là j'ai juste un grand merci à dire à mon passé qui m'a un jour pété à la gueule. Merci à ces moments de souffrance innommables. Merci à ces larmes, merci à cette petite voix que j'aime à appeler "ma bonne étoile".
Je crois aussi que c'est pour ça que chacun a sa logique, sa manière de faire les choses. Car chacun suit un chemin complexe, fait de coups de barre d'un côté et de l'autre, selon l'influence qu'ont la petite voix et les pensées. C'est pour ça que vue de l'extérieur la logique de l'autre peut paraître complètement à la ramasse, biscornue, égoïste etc... Mais elle est ce qu'elle est. On n'est pas obligé de l'accepter, si au fond de soi on sent qu'elle ne nous convient pas. Mais c'est compliqué car il faut répondre à la question "pourquoi ça ne nous convient pas ?". Est ce que c'est parce que ce chemin de l'autre éveille en nous des peurs, des manques, des pensées, ou est-ce que profondément au fond de soi cela ne nous convient pas ? C'est hyper important de savoir répondre à cette question. Parce que derrière des décisions, des choix vont venir. Si on n'entend pas son moi profond, les choix seront inévitablement dictés par les pensées... surtout surtout faire un choix pour ne pas souffrir... dommage...
#1227219
Bonjour micka, cet état d'esprit vient tout doucement, et surtout surtout sans forcer. Tant que je me jugeais d'être mal, en me disant que je n'étais pas capable de tourner la page, que ces pensées que j'avais étaient une faiblesse, je n'avançais pas. Le jour où j'ai commencé à accepter mes pensées, à les laisser être là, même si elles prenaient beaucoup de place dans ma journée, ça a été une libération.
Aujourd'hui encore bien sûr que je pense à elle, et souvent d'ailleurs. Et ces contacts que nous avons n'y sont pas étrangers. Mais il n'y a pas de douleur, pas de manque. Il y a une envie, une vraie envie de voir, de construire. Mais finalement si cette situation n'aboutit à rien de concret, je me sentirai droit dans mes bottes, car j'aurai été au bout en pleine conscience, et non pas poussé en avant par des manques et des peurs.
Laisser faire les pensées, accepter leur présence, les regarder venir, être et passer. Car elles passent, elles ne sont pas réelles.
Tu connais cet état d'esprit donc il va revenir. Forcément. Et je te le souhaite le plus vite possible !
#1227378
etpourtant a écrit : 01 févr. 2017, 01:50 En fait cela revient à apprendre à s'aimer soi-même, à se connaître vraiment, et à exprimer ses besoins. Ce qui est difficile c'est de l'entendre cette petite voix au fond de nous même, noyée dans les pensées et les jugements. C'est cette voix qui a été étouffée par des années de vie, de croyances, de jugements à l'emporte pièce, de "il faut, il ne faut pas". C'est cette voix qui est pourtant notre fondement profond, notre être. Et un jour, quand on prend conscience de cette voix (et dans mon cas c'est clairement cette rupture qui m'a mis le déclic), on commence à s'écouter, à ressentir les choses bien plus profondément. Et là on trace sa voie. La vie va toujours faire des vagues, il y aura des hauts et des bas, mais cette voix sera toujours là. Il ne tient qu'à nous de l'écouter pour reprendre la barre et garder le cap. Et ce cap c'est la réponse à tous les instants à la question "comment je me sens quand je fais ça".
Et là j'ai juste un grand merci à dire à mon passé qui m'a un jour pété à la gueule. Merci à ces moments de souffrance innommables. Merci à ces larmes, merci à cette petite voix que j'aime à appeler "ma bonne étoile".
Je crois aussi que c'est pour ça que chacun a sa logique, sa manière de faire les choses. Car chacun suit un chemin complexe, fait de coups de barre d'un côté et de l'autre, selon l'influence qu'ont la petite voix et les pensées. C'est pour ça que vue de l'extérieur la logique de l'autre peut paraître complètement à la ramasse, biscornue, égoïste etc... Mais elle est ce qu'elle est. On n'est pas obligé de l'accepter, si au fond de soi on sent qu'elle ne nous convient pas. Mais c'est compliqué car il faut répondre à la question "pourquoi ça ne nous convient pas ?". Est ce que c'est parce que ce chemin de l'autre éveille en nous des peurs, des manques, des pensées, ou est-ce que profondément au fond de soi cela ne nous convient pas ? C'est hyper important de savoir répondre à cette question. Parce que derrière des décisions, des choix vont venir. Si on n'entend pas son moi profond, les choix seront inévitablement dictés par les pensées... surtout surtout faire un choix pour ne pas souffrir... dommage...
Bonsoir etpourtant

Depuis la Nuit où tu as écris ce texte - je suis en parfaite adéquation avec la première partie - je pense pas mal à la seconde... Pour être précise, aux réponses des deux questions qui reviennent souvent dans la vie... Je pense que " les pensées " sont nécessaires également... je pense qu'elles protègent ce moi de ce moment M qui doit faire le choix et qui, à ce moment M, n'est pas prêt à entendre " sa bonne étoile "... pour d'obscures raisons parfois, et que d'une certaine façon, c'est aussi s'accepter tel que l'on est à ce moment M, pas encore " fort " à l'idée de " vivre pleinement "... ça me paraît important d'écouter ce moi là... j'y vois une façon de prendre soin de soi également... et d'apprendre. Aussi.

Voilà. J'espère avoir été claire ^^
#1259148
Bonsoir à tous,

De l'eau a coulé sous les ponts, encore des mois et des mois... Et puis elle m'a recontacté en mai, et puis nous avons parlé, et puis nous nous sommes revus en juillet... revus plusieurs fois, dans des moments toujours aussi magnifiques... Des rires, des contacts, tout ce que nous aimons tous les deux...
L'été, les soirées chaudes et belles, à se promener en forêt, à se rapprocher ?
Et pourtant, en mars (lors du précédant épisode...) elle m'avait dit qu'elle ne pouvait me donner que de l'amitié, car elle avait peur du passé et de ses déceptions, et je lui avais dit que je ne voulais pas de cette amitié, que je ne pouvais pas, tant que j'avais des sentiments pour elle... et nous étions repartis sans un mot, mais avec une porte ouverte. Le fameux "qui sait...", celui qui dit tout et rien, celui qui laisse la place à l'interprétation, celui qui envoie la balle dans le camp de l'autre, sans ne rien lui dire...Et elle a rouvert cette porte, en me disant que si elle n'avait pas réfléchi à ce que nous nous étions dit en mars, elle ne m'aurait pas recontacté. Et bien sûr, la porte de l'espoir s'est rouverte en moi...
Parce que je voulais voir, voir jusqu'au bout.

Alors ce furent de beaux moments, et puis, doucement... le silence est revenu... Je rompais ce silence, et de plus en plus les contacts n'étaient qu'à mon initiative, et aux propositions de nous revoir, les joyeuses réponses ont fait place à des "on verra, on en reparle"... Il me faisait moins mal qu'avant ce silence, parce que je le connaissais... depuis deux ans il allait et venait, sans un mot, sans au revoir, et l'élastique se retendait jusqu'au prochain contact...

J'ai cessé de la contacter, et une semaine après elle m'a appelé, pour prendre de mes nouvelles. Il n'y avait plus de propositions pour se voir, simplement une discussion de choses et d'autres, du quotidien. Un quotidien qu'elle disait chargé, pas de temps... Je la sentais gênée, un peu triste, il n'y a pas eu de proposition de ma part pour se voir, ni de la sienne.

Je l'ai appelée la semaine dernière, et les mots se sont fait distants. Alors je lui ai dit qu'à ce rythme on n'était pas prêts de se revoir. Et elle m'a dit la même chose qu'en mars: "j'ai hésité entre amitié et amour, et j'ai choisi l'amitié pour ne pas revenir sur le passé".

Alors j'ai pour la première fois, sans animosité, tranquillement, fait ce que la petite voix au fond de moi que je refoulais depuis si longtemps me disait de faire, et je lui ai dit que je prenais acte de sa décision, et que du coup nous ne nous reverrions pas, parce que ma démarche n'était pas pour tisser une relation d'amitié, mais pour voir si le temps avait fait du passé une force que nous pourrions mettre à profit pour voir si du petit morceau de racine qui restait encore vivant, il pouvait sortir une pousse, puis peut-être une belle plante, différente de la première. Je lui ai demandé de ne plus me recontacter à l'avenir, pour m'en aller vers d'autres horizons, maintenant que j'étais arrivé au bout du bout.

Et, en quelques mots, je l'ai remerciée pour tout ce que nous avions vécu de beau et de fort, en lui disant que je ne l'oublierai pas, que tout ce que j’ai vécu de difficile aussi pendant ces deux années avait contribué à faire de moi quelqu'un d'autre, et, dans le calme, dans un moment sérieux et respectueux, sans "peut-être" ni "qui sait ? ", nous nous sommes salués, et la porte s'est refermée. Et j'ai raccroché.

Voilà, il n'y a pas de tristesse, juste une histoire terminée, accomplie. Avec des souvenirs, un immense respect, et le constat que j'étais arrivé au bout de ce chemin.

Un vide dans mon esprit, un immense vide, un vide heureux comme un ciel étoilé. Un vide ? non, un espace, un univers de paix, dans lequel me reste l'image d'un visage qui s'est figé, comme une photo en noir et blanc d'un autre âge, d'une époque révolue, difficile, belle et riche à la fois. Une image, un portrait, un tableau, qui se tient désormais dans mon esprit derrière moi, sur ma droite, comme une planète qui a traversé mon ciel de près et de loin pendant trois ans, et qui est partie doucement se coucher sous l'horizon nord ouest.

Avec le recul, avec tout ce temps, ces maux, ces joies, ces pensées, ces larmes, ces espoirs, je n'ai pas de regrets, bien au contraire. Pendant ces trois années de ma vie, j'ai franchi des cols, des abîmes, des déserts, des forêts luxuriantes, des fleuves en furie, des océans et des glaciers. j'ai parcouru le monde des émotions et des pensées.
Je crois que du haut de mes cinquante balais désormais révolus, j'avais encore énormément de choses à apprendre de la vie, à régler aussi avec moi-même.
J'ai découvert au cours de ces long mois des amis, des vrais, ceux avec qui j'ai passé des heures et des heures au téléphone, à essayer de comprendre, à échanger, à vider mon sac, à entendre, à comparer avec leurs propres expériences. Et puis j'en ai aussi laissé partir d'autres, en apprenant à m'écouter, à ressentir ce qui est bon pour moi et ce qui ne l'est pas.
Merci à celles et ceux qui étaient là, sans rien demander, juste avec une oreille pour écouter et une épaule pour poser ma tête quand elle devenait lourde. Et parfois avec un pied pour me botter le cul quand il le fallait.
Désormais je me sens libre et heureux, heureux de vivre, heureux de ressentir, heureux de partager, heureux aussi d'avoir dans un coin de ma mémoire ce portrait de celle que j'ai aimée, et qui désormais est entrée dans la douceur et le respect, dans mon passé.

The end.
#1259608
Bonsoir pierrex, je te remercie, ça me touche.
Maintenant, je crois que ce récit avec ses allers et retours, c'est finalement le récit d'une acceptation, d'une tranche de vie dans laquelle on prend conscience d'énormément de choses, sur soi.
Quelque part je devais traverser cette épreuve, elle m'a énormément appris, énormément stabilisé aussi, dans mes émotions, dans mes relations, et, tu vois, il n'y a pas d'âge pour ça...
Je te souhaite plein de courage, il en faut, mais finalement, à un moment donné, il arrive tout seul. La vie est bien faite, mais il faut l'écouter :)
#1259836
Bonjour et belle analyse

Je crois qu'on arrive tous à la même conclusion lors de ce genre de période...
Alors j'avoue qu'il est bien plus facile lorsqu'on a du vécu derrière soi de pouvoir clarifier bien des points, sur nous, sur notre rapport à la vie et aux autres... c'est de l'expérience et cela fait ce que nous sommes aujourd'hui ...