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Si le coeur vous en dit, racontez-nous votre histoire en détails
#1248164
Bonjour !!

Je suis désolée de ne pas avoir répondu à vos derniers messages, j'ai été emportée dans mon job d'été et je n'ai plus trouvé le temps de vous répondre.

J'essaie tous les jours de mettre en pratique vos conseils, de faire attention à l'atterrissage, de ne pas me lancer dans des choses qui vont me blesser de toute façon. J'ai commencé ce mois de juillet en cumulant deux contrats, parce que j'ai besoin de sous, et persuadée que je suis super forte blablabla. Au bout de trois jours, ne serait-ce que voir le nom d'un collègue s'afficher dans ma boîte mail me plongeait dans une angoisse terrible, j'en pleurais de désespoir. Je me réveillais à 5h tous les matins sans pouvoir me rendormir. Alors j'ai fait une chose très dure, j'ai laissé tombé un de ces contrats, que j'aurais déjà dû arrêter fin juin, mais sur lequel on a insisté pour que je poursuive... J'ai pris le risque de ne pas être renouvelée à la rentrée, j'ai dit que je ne pouvais plus... Et c'est très bien passé. Depuis j'ai "seulement" mon job d'été, qui est déjà très prenant, et ça va déjà mieux. J'ai repris du poids, je dors, je lis deux romans par semaine, tout va bien.

Une seule digue résiste encore. Mon musicien. J'ai bien pesé le pour et le contre dernièrement, et je suis arrivée à la conclusion suivante : j'ai besoin de tout lui dire. Je n'attends plus rien de lui, vu son comportement, qu'il en fasse ce qu'il veut, mais j'ai besoin de lui dire certaines choses. Mais à partir du moment où j'ai pris cette décision, impossible de mettre la main sur lui. Il a annulé un verre il y a dix jours, pour une très très bonne raison, mais parce que j'étais tendue à cause de mes deux jobs je me suis un peu excitée au téléphone. Depuis plus de nouvelles. On devait se voir 2 jours plus tard, je lui ai écrit, l'ai appelé, pas de réponse. Même chose hier. Je n'en reviens pas, et en fait ça me conforte dans ma décision de tout lui balancer pour pouvoir me libérer de ça et avancer. Je n'aime pas cette façon de me ghoster, je trouve ça hyper irrespectueux, il pourrait au moins répondre qu'il est occupé. Je veux pouvoir tout lui dire et clôturer pour de bon cette année (car oui, je clôture mes années comme on clôture un mois en comptant les factures...).

J'espère ne pas être en train de continuer à me jeter dans le vide, je crois que cette fois j'ai ce qu'il faut comme parachutes : mon job d'été, plein de copains à voir, et dans 10 jours les vraies vacances, à la mer. Et surtout, plus aucun espoir pour un possible nous, juste ce besoin tordant de lui dire à quel point je l'admire, je l'estime, il m'inspire.

Je vous embrasse bien fort !!!
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#1248167
Bonjour Janysse,

Je suis un peu remontée dans ton topic pour voir un peu de quand ta rupture datait. Février 2015. Presque deux ans et demi. Ta rupture a été deux fois et demi plus longue que ta relation avec lui.

Il n'y a pas de bonne durée pour un deuil, mais il y a de sérieuses questions à se poser en voyant que tu en es encore là après deux ans et demi, à te dire que tu as encore plein de choses à vider, que tu as besoin de lui dire à quel point tu l'aimes (si si, c'est bien de ça dont il s'agit au final, tu le couvres simplement sous les mot d'estime, d'admiration, etc.).

Je pense que tu confonds le fait d'aimer, et la relation. Il ne te doit rien. Quand vous vous êtes quittés, il t'a expliqué ses raisons, bonnes, pas bonnes, là n'est pas l'important, l'important est que c'était sa décision et que tu as eu ses raisons. Et c'est vrai, tu es fragile. tu dois être donc encore plus prudente dans ton investissement affectif. Quand on voit tes réactions, tes questionnements, effectivement, pour un mec qui voudrait se poser, ça refroidit un peu. Tu ne tiens pas le coup, tu poses des questions, encore et encore. Ce n'est pas mal en soi, mais ça ne fonctionne pas comme ça.

Tu veux quelque chose de lui, quelque chose qui te fasse aller mieux, tu crois encore que ça va régler les choses. Non ! Ca ne réglera rien, car le problème est en toi. Tu ne veux pas renoncer à cette histoire. Je pense que tu as soif d'amour mais tu es prête à étancher ta soif de n'importe quelle façon, même si l'eau est croupie ou pleine de vers et qu'elle te rendra malade.

Je reconnais certains traits de caractère, notamment ce besoin absolu de contrôle : si je fais çi, ça, si je dis telle chose, alors. C'est pour ça que tu es si exigeante, ce n'est pas tant que tu es réellement exigeante, mais je pense que tu meurs de peur à l'idée de lâcher prise et de te rendre compte que ça ne tournera pas comme tu veux. Hélas, que tu lâches prise ou pas, ça ne tourne pas comme tu veux, mais tant que tu penses garder le contrôle, tu penses que ça vient de toi et que tu peux y faire quelque chose, alors qu'en fait, tu n'as aucun contrôle.

Exemple :
- tu lui dis ce que tu veux lui dire (que tu pensais que vous pouviez vivre une belle histoire, etc., que tu l'admires) : résultat : néant, mais tu te diras, peut-être que si j'avais dit ceci ou cela, et tu te dis que les choses peuvent toujours s'améliorer si tu trouves la bonne formule
- tu ne lui dis rien : résultat : néant

Que tu lui parles ou pas, tu auras le même résultat, mais avec l'un, tu te rends vraiment compte qu'il faut tourner la page et avancer, avec l'autre, tu es encore dans l'action, tu penses encore pouvoir influer sur la situation, ça te donne une excuse pour ne pas tourner la page.

Quand on te dit d'être douce avec toi, Janysse, ce n'est pas pour te pousser à encore aller vider ton sac, c'est plutôt d'accepter une bonne fois pour toute que non, tu ne peux rien faire et que c'est ok, tu as le droit d'être triste, de pleurer, parce qu'une fois passé, ça t'aidera à avancer.
#1248168
Daenyan a écrit : 17 juil. 2017, 09:47 Il n'y a pas de bonne durée pour un deuil, mais il y a de sérieuses questions à se poser en voyant que tu en es encore là après deux ans et demi, à te dire que tu as encore plein de choses à vider, que tu as besoin de lui dire à quel point tu l'aimes (si si, c'est bien de ça dont il s'agit au final, tu le couvres simplement sous les mot d'estime, d'admiration, etc.).

Daenyan, tu confonds...
Celui a qui elle veut parler, ce n'est pas son ex. C'est un autre....
#1248172
Franchement c'est dur, et j'ai envie de pleurer au boulot, mais vous avez totalement raison.

Je me sens super humiliée et triste et nulle et ça n'est vraiment pas normal comme sentiment. Tant pis je l'abandonne lui aussi. Je l'admirais pour son art, pour la musique qu'on faisait ensemble, pour son humour et sa culture, pour cette façon si pertinente qu'il a de me conseiller dans ma propre création, à la fois intransigeante et bienveillante. Il m'a donné envie de créer, d'apprendre, d'écrire, de travailler. Et visiblement de me détruire aussi. Ça ne peut plus continuer.

Je ne vais pas vous cacher que c'est horribleà lire ce que vous dites. D'autant plus horrible que c'est absolument vrai.

Quant à mon ex il va très bien, on a pris un verre la semaine dernière haha !
#1248174
Bonjour Janysse :)

Je suis bien contente que tu ais pris la bonne décision pour le boulot. On sait que c'est la bonne décision parce que tu vas mieux :) il n'y a aucun autre critère de "bonne" ou "mauvaise" décision

Concernant le musicien (je préfère "le" à "ton" ;)), je partage l'avis des filles...

tu sais, et on en a déjà parlé, il y a des "codes" dans notre société....un code qui consiste par exemple à dire "ça va?" le matin aux collègues alors que très franchement, tu t'en balances si ça va ou pas, même code qui leur fait répondre "oui" même s'ils ont été à un enterrement la veille, etc...

Et tu te rappelles ce qu'on avait dit? à savoir qu'on ne maitrisait pas réellement, nous, toi, moi et d'autres, les codes sociaux, précisément et qu'alors il ne fallait pas hésiter à "imiter", regarder autour de soi pour voir ce que font les autres...non pas pour faire pareil (ça, c'est à nous de voir, on est libre!!) mais pour savoir où on se situe par rapport à ces "codes"

Un de ces codes, clairement, est que quand qqu'un annule coup sur coup des rdv (qd il prend le temps de le faire encore!) ne répond pas aux appels, ne répond pas aux sms, c'est que tu ne l'interesses pas, et comme a dit Oph, qu'on le déplore ou pas, tout le monde ne fait pas "l'effort" de dire noir sur blanc "tu ne m'interesses pas", car ben c'est jamais agréable à dire....tout comme toi n'as pas dit directement "tu m'interesses", mais lui as clairement signifié, lui ne t'a pas dit directement "tu ne m'interesses pas", mais te l'a clairement signifié

si tu veux, c'est un "jeu" de non dits, mais très clair néanmoins. Des deux côtés.

Alors malgré tout, oui, j'entends tout à fait que tu puisses avoir qd même besoin de lui DIRE, tes sentiments. Pourquoi pas? si tu es certaine que ça te fera du bien. Mais comme tu ne peux pas le forcer à te parler, tu es bien obligée de penser à un plan B, qui est,

soit, renoncer à lui parler
soit à lui laisser un message sur sa boite vocale "je regrette que tu ne me rappelles pas, je vais donc te dire ici ce que j'avais envie de te dire de vive voix. Tu me plais beaucoup, j'aurai eu envie de faire un bout de chemin avec toi, j'ai bien compris que ce n'était pas réciproque et j'en prends acte, mais moi j'avais besoin de poser des mots avec toi, sur mes sentiments, pour aller de l'avant. Passe un bon été, bises"

ou un truc comme ça

ATTENTION, je ne te dis pas de FAIRE ça, tu fais absolument ce que tu veux!! j'essaie juste de trouver avec toi, des moyens de contourner ce mur, qui se dresse devant nous et qui nous fait souffrir: rentrer dans le mur, ne le détruira pas, donc il faut arriver à le contourner, d'une manière ou d'une autre.

Essaie de ne pas ressasser le "il ne veut pas me parler" (qui ne sert à rien) mais plutôt à te dire "bon PUISQU'IL ne veut pas me parler, est-ce que moi je veux toujours le faire? oui/non. Si oui, de quelle manière? etc..."

Courage Janysse, on est tous avec toi :)
#1248179
Bonjour
Juste un petit mot pour te féliciter pour ta décision concernant ton 2nd boulot parce que je sais que ce n'est pas facile de lâcher prise sur ce genre de sujet (et profites en, il est très rare que je donne une opinion positive sur qui que ce soit)
Mais, et je vais me répéter, pour fréquenter (moins maintenant mais beaucoup à une certaine époque) le milieu musical, je te conseille juste de laisser tomber l'affaire totalement ..
D'abord ce n'est pas "ton" musicien (ça fait un peu "mon chien/mon chat")ce n'est qu'une personne parmi tant d'autres et toi tu ne focalises que parce qu'il est dans le milieu artistique.
Alors il est vrai que c'est tendance et tentant de se raccrocher à une réalité parallèle mais plus dure sera la chute et (j'en suis désolé) je ne pense pas que tu sois faite pour ce milieu là... (mais j'espère bien me tromper) sinon il n'y aurait pas autant de tristesse, de malheurs dans tes propos mais un peu plus de lucidité (même si on dit toujours que les "vrais" artistes sont des écorchés vifs, ce qui n'est pas nécessairement vrai).

Bref je plussoie totalement ce qui a été dit (même si j'ai quelques bémols sur certaines affirmations) et je te souhaite de retrouver ton équilibre car c'est là le plus important, profites bien des vacances qui arrivent!
#1248197
Bonjour Janysse,

Tout est dit, alors j'ai hésité à t'écrire, je n'ai probablement rien à t'apporter.
Je t'écris malgré tout car ce n'est pas un hasard si je me suis penchée sur ton histoire, elle fait (tu fais) parfois écho en moi. Chaque histoire est unique, mais aujourd'hui j'aimerais te confier un peu mon expérience. Je te confie ne pas être fière de mon histoire, j'ai honte même par moments. Je te la raconte quand même, si jamais elle pouvait t'apporter une vision supplémentaire des choses.

Tout est parti de ces assertions, lesquelles m'ont marquée, comme Oph :
Janysse a écrit : 17 juil. 2017, 08:14juste ce besoin tordant de lui dire à quel point je l'admire, je l'estime, il m'inspire.
"À l'époque", ces mots, je les ai dits à l'homme qui partage ma vie.
Je l'adorais à distance, il habitait sur un autre continent. J'ai atterri sur le forum pour lui. Nous vivions une pseudo relation longue distance et je l'idéalisais, si bien qu'il était "mon prince".

J'ai passé de longues nuits à lui écrire, je l'aimais (peut-être pas finalement, mais j'étais persuadée de l'aimer à ce moment-là) et quand il est revenu vivre dans ma ville pour construire notre vie ensemble, j'étais aux anges. Or j'ai vite déchanté. Je ne l'ai pas reconnu à son arrivée et il m'a quittée. Il est revenu et nous vivons ensemble maintenant. Ces grandes lignes posent les choses comme si c'était simple, rose... mais la vérité est que je suis tombée des nues quand j'ai découvert qui il est réellement.

Je l'idôlatrais probablement et cela a duré 7 ans. Depuis 2 ans seulement, je l'aime de manière plus concrète, plus humaine, sans le voile de l'admiration ou tout autre louange excessive.

Sans rien ôter au musicien qui a touché ton coeur, je te dirais simplement de le redécouvrir avec un oeil plus réel, sans le prisme des envolées romantiques ou autres illusions. La réalité, de ma fenêtre, est qu'il ne paraît pas disponible quand tu le mérites (pour ton anniversaire entre autres). Peux-tu admirer et estimer cela? Je ne le crois pas et pourtant il est ainsi.

Je pense que tu gagnerais à t'attribuer ces qualités que tu lui prêtes. Tu es digne d'estime pour tes qualités humaines (à preuve que tu es sollicitée par plusieurs amis et tu as décroché 2 jobs) et tu es digne d'admiration car tu as réussi tes examens haut la main, malgré toutes les difficultés personnelles que tu as rencontrées.

Pour ce qui est de l'inspiration, je crois que tu apprécies son côté artistique, cela éveille peut-être des choses en toi qui écris ton livre... Or, une fois encore, ce n'est pas tant "l'objet" qui inspire qui est louable, mais celui qui crée par la suite. S'il t'inspire, honore davantage les actes que tu accomplis suite à cette inspiration et moins lui.

Je crois que tout se joue encore en toi et quand je dis "encore", il n'y a rien de péjoratif, je te le promets. Je pense simplement que tu lui offres bien trop de trésors que toi seule devrais t'attribuer. Tu ne te vois pas sous cet oeil bienveillant, mais nous te voyons telle quelle ici.

C'est un travail long et laborieux que de se voir sous un regard tout neuf. Pour ma part, le prince est toujours aussi A, B, C... (= ces qualités), mais je le vois désormais avec ses failles aussi, ses défauts même, qui me montrent finalement mes propres qualités. J'ai parfois tendance à les oublier (mes qualités) car elles sont invisibles contrairement aux siennes, mais au fond de mon coeur, j'essaie d'avoir la bienveillance de ne pas les oublier tout à fait et c'est ainsi que je suis parvenue au même niveau que cet homme que j'aime. Il n'y a plus de prince, nous sommes deux personnes tout simplement.

Bon, je suis peut-être hors sujet, tu peux zapper mon message si c'est le cas, je comprends tout à fait. Je voulais juste te dire que ces qualités que tu prêtes au musicien se trouvent sans nul doute en toi car c'est toi qui es "admirable, digne d'estime et inspirée pour créer..."

Je crois que si tu te voyais plus positivement, tu n'aurais pas besoin de soulager ta conscience avec lui et je pense que tu devrais garder pour toi ces confidences en le laissant continuer son chemin et en prenant un nouveau pour toi, riche de cette expérience qui devrait t'avoir apporté les trésors de tesqualités.

Pardon encore pour mon message confus et décousu, je voulais bien faire, mais je m'aperçois que j'ai du mal quand je parle de moi.

Douces pensées.
#1248263
Bonsoir,

Merci pour vos messages plein de sagesse et de mots justes. C'est dur de regarder la réalité en face mais vous avez totalement raison, il n'est simplement pas intéressé, fin de l'histoire.

Etrangement, je me sentirais presque soulagée quelque part. Je sais que demain ça sera plus dur qu'aujourd'hui, mais je dois accepter que c'est terminé. Pas notre relation, parce qu'elle n'a jamais eu lieu, pas de la façon dont je le voulais du moins. Disons plutôt ce dont je rêvais, ce que j'ai fantasmé tout ce temps. Je n'ai pas même cette pauvre satisfaction de me dire que nous avons vécu de jolies choses ensemble. J'ai seulement quelques très bons moments qui m'ont poussée à croire à certaines choses.

Désolée si je ne réponds pas précisément à tous vos messages, je crois qu'il me faudra du temps avant de tout assimiler et que cela fasse écho vraiment en moi. Là maintenant je me sens humiliée par ma propre stupidité, par toutes ces choses pourtant si évidentes depuis le début que vous me dites, et par cet irrespect dont il a fait preuve envers moi. Tout ça me dégoûte. Je suis dégoûtée. Dégoûtée de ne pas lui avoir plu. Dégoûtée d'y avoir cru, et dégoûtée de lui.

Ce que tu suggères Paige, me semble raisonnable. Mais à la deuxième question, je répondrai que non, je n'ai même plus envie de lui parler. Je lui ai donné tellement d'attention, j'étais prête à lui donner plus encore, je ne vois plus pourquoi je continuerai à lui donner ces bouts de moi alors que clairement je ne suis pas importante pour lui, et ce malgré tout ce que nos potes peuvent dire ("Vous êtes hyper complémentaires" "Il t'adore" "Tu comptes énormément pour lui" et blablabla). J'y crois plus. Du coup je renonce totalement à lui parler, je renonce totalement à tout ça.

Je vais avancer maintenant, j'ai trop fait durer ces bêtises. Merci vraiment de prendre le temps de me répondre et m'aider à ouvrir les yeux sur ce genre de choses !
Kakahuet a écrit : 17 juil. 2017, 10:56 Mais, et je vais me répéter, pour fréquenter (moins maintenant mais beaucoup à une certaine époque) le milieu musical, je te conseille juste de laisser tomber l'affaire totalement ..
D'abord ce n'est pas "ton" musicien (ça fait un peu "mon chien/mon chat")ce n'est qu'une personne parmi tant d'autres et toi tu ne focalises que parce qu'il est dans le milieu artistique.
Alors il est vrai que c'est tendance et tentant de se raccrocher à une réalité parallèle mais plus dure sera la chute et (j'en suis désolé) je ne pense pas que tu sois faite pour ce milieu là... (mais j'espère bien me tromper) sinon il n'y aurait pas autant de tristesse, de malheurs dans tes propos mais un peu plus de lucidité (même si on dit toujours que les "vrais" artistes sont des écorchés vifs, ce qui n'est pas nécessairement vrai).
Cependant Kakahuet, excuse moi mais je ne comprends pas ces remarques là. (Pardonnez-moi, je parlais de "mon musicien" mais j'aurais aussi bien pu l'appeler Albert, mais ça n'est pas important). Le milieu musical dont tu parles est en réalité très loin de nous, on est juste (enfin était, un autre deuil à faire d'ailleurs) un groupe d'étudiants en totalement autre chose, qui font de la musique ensemble, rien de pro, rien de prétentieux, rien de super solide non plus. Je prends peut-être la mouche pour rien, c'est possible, mais je ne vois pas ce qui justifie de ta part de dire que je ne suis pas faite pour "ce milieu-là", je n'ai jamais cherché à l'intégrer, je suis musicienne depuis mes 5-6 ans mais c'est toujours resté un à côté en fait, je m'en fous j'ai d'autres projets de vie. En soi il n'est pas plus musicien que moi, et vice-versa. C'est un détail à la con certes, mais je ne voudrais pas que vous pensiez, toi aussi KKH, que je suis "superficielle" ou juste attirée par des musiciens parce que c'est "tendance". Certaines personnes cherchent à fréquenter des personnes de même confession religieuse par exemple, parce qu'elles ont en commun certaines valeurs, de la même façon je souhaite juste pouvoir partager des choses avec des gens qui sont musiciens, artistes, parce qu'on a des choses à se dire là-dessus. Mais peu importe, c'est un détail.

Dans tous les cas merci à tous. Merci Eva pour ton message très touchant, je sais que tu parles peu de toi. Merci vraiment à vous qui prenez du temps pour ces bêtises.
Je prendrai le temps de vous relire tous et bien prendre soin de moi aussi.
#1248270
Ah et bien ça fait plaisir de voir qu'il y a un peu de répondant chez toi (et je dis ça sans méchanceté aucune).
Alors certes tu aurais du l'appeler Albert ça aurait peut être créé moins de confusion pour certains (moi le premier).
Mais comme tu le dis, c'est un détail tout comme mon commentaire l'était.

Pas dit non plus que tu étais superficielle non plus, il me semble.

nb: j'avoue que j'ai pu mélanger avec une autre participante du forum et dans ce cas là je m'en excuse, j'ai vraiment bloqué sur le "mon" musicien, et tu avoueras que ça a quand même une connotation très ambiguë.
#1248274
Je crois voir de qui tu parles, effectivement tu as confondu, mais pas de souci.

Je l'appellerai Albert désormais alors, même si j'ai l'intention de ne plus en parler ici !!

Non bien sûr, tu n'as pas dit que j'étais superficielle, mais suggérer que je focus sur le milieu artistique notamment parce que c'est "tendance", c'est un peu mettre cette idée en sous-texte ;)
#1248682
Bonjour à tous,

Je n'ai pas grand-chose à raconter mais j'ai quand même envie et besoin d'écrire ici. J'ai travaillé toute la semaine 8h par jour, je suis rentrée chez moi fatiguée, j'ai vu des gens, et je n'ai pas eu le temps de penser à Albert. Je ne me suis pas autorisée à le faire je crois, et ce matin j'ai beaucoup pleuré.

Il y a quelques jours je lui ai écrit une lettre, que je ne lui enverrai évidemment jamais, pour lui dire ce que je voulais lui dire. Je l'ai envoyée à mon meilleur ami, pour être lue tout de même. Et depuis ça va mieux. J'ai relu tous vos messages postés ici en début de semaine, ils me font toujours beaucoup réfléchir.

Je suis inquiète cependant, de n'être pas si malheureuse maintenant. Est-ce que c'est parce que je me remets plutôt bien ? Je me sens un peu soulagée, mais est-ce bien parce que cette relation imaginaire/ce fantasme de lui était un poids pour moi ? Ou parce qu'inconsciemment j'attends la rentrée, de le revoir, pour pouvoir replonger dedans ? Je crois que le formuler seulement indique bien que cette pensée tourne un peu quelque part... J'essaie de me laisser du temps, et de ne pas m'en vouloir de le vouloir encore. D'accepter que je suis triste, que j'ai voulu l'aimer et que je me suis trompée, comme tout le monde en fait. Nous n'avons pas rompu, parce que nous n'avons jamais été ensemble, mais je fais un deuil quand même...

J'ai vu une vieille amie hier, qui vient de se séparer de son copain. Ce qu'elle m'en a dit m'a frappée. Je ne détaillerai pas, ça n'est pas intéressant ici. Ce que j'essaie de formuler (pardon si c'est confus ou maladroit), c'est que de l'entendre parler de sa vision du couple, de l'amour, de la passion, hyper idéalisée, de sa façon de vivre les relations, de considérer le couple comme une voix unique, de ne pas comprendre l'envie d'indépendance de son copain, etc etc, m'a fait réagir d'une façon nouvelle. Je me suis rendu compte que toutes ces choses, j'aurais pu les comprendre, les dire, les vivre, mais plus maintenant. Je crois que depuis le moment où je suis revenue ici il y a deux ans et demi, et aujourd'hui, j'ai beaucoup avancé. Alors certes j'ai le coeur brisé (je suis née avec le coeur brisé je crois haha), je suis malheureuse et j'ai encore fait de la merde avec ce dernier mec, mais de façon indéniable j'ai avancé, et ça m'empêche de totalement m'effondrer maintenant.

La seule chose qui me détruit, c'est la musique. C'est peut-être ridicule, mais entendre de la musique, celle qu'on écoutait (on, avec mon groupe je veux dire), qu'on aimait ou qu'on aurait pu faire, entendre des filles chanter, ça me détruit. Je suis terriblement amère que notre groupe n'ait pas marché, qu'on n'en ait jamais parlé, de m'être donnée dans ce projet pour n'aboutir à rien. Mais c'est un autre chapitre que j'essaie de démêler prudemment.

Rien de très intéressant à dire donc, si ce n'est qu'étrangement je ne suis pas morte. Et vous remercier encore pour votre aide toutes ces années.

Je vous embrasse
#1248702
Oph a écrit : 22 juil. 2017, 13:40
Je suis inquiète cependant, de n'être pas si malheureuse maintenant.
Ça me paraît assez révélateur ;) as tu peur que le ciel te tombe sur la tête d avoir osé te sentir bien un jour où deux ? :)

Les hauts, les bas, les vagues, c'est la vie. Profite plutôt des moments où tu es bien, Tu retomberas que tu te sois permis d'en profiter ou non ça je t assure. C'est pas gai je te l accorde, mais ça aide à s autoriser a profiter des moments où on est bien. Tu ne seras pas punie d avoir souri.

Hahaha mais oui tu as raison, merci de l'avoir relevé ! On en a déjà pas mal discuté, mais je crois bien qu'effectivement souffrir me rassure dans un sens. J'ai profité de ma journée sans réfléchir aujourd'hui :)

C'est marrant que tu parles de punition, parce que justement j'ai l'impression d'être punie en permanence. Que "c'est bien fait pour moi", que "ça m'apprendra". Ca m'apprendra à avoir craqué pour un mec alors que je m'étais promis de seulement travailler. C'est bien fait pour moi, d'avoir voulu plus que ce que je suis autorisée à avoir. Il y a un peu moins d'un an, un garçon m'a couru après, il s'appelait aussi Albert, et il ne me plaisait pas du tout. Et il est bien vrai que je ne lui ai pas dit "Tu ne m'intéresses pas" car c'est un peu dur à dire, mais je lui ai clairement signifié. De la même façon qu'Albert l'a fait avec moi cette année. Quelque part c'est le karma, et c'est bien fait pour moi. Je ne mérite pas qu'on m'aime en retour après tout.

Au-delà du fait que penser qu'on me punit MOI est totalement égocentrique, ces pensées sont absurdes, je sais. Elles viennent parfois me tourmenter, même si je sais que la vie ça n'est pas comme ça. C'est moi qui me punit toute seule par manque d'amour pour moi, tout simplement.

Bref, j'essaie de laisser passer ces pensées, les laisser passer de l'autre côté tranquillement, sans m'y acharner, comme MlleBulle me l'avait conseillé...:)
#1248706
Oph a écrit : 22 juil. 2017, 20:03 J'ai identifié il y a longtemps la source de cette peur d être punie, et toi y as tu réfléchi ?
Non, mais tu m'ouvres des pistes très intéressantes. Ca doit avoir quelque chose à faire avec ma peur panique d'être abandonnée. Ce n'est pas tant la peur d'être punie, mais la certitude que je vais l'être. Que je mérite de l'être en fait. Je me punis moi-même depuis très longtemps, je me fais du mal physiquement (je suis dermatillomane et trichotillomane), je me dis que c'est parce que je ne mérite pas d'être heureuse. Je réalise tout juste en l'écrivant ici, c'est très perturbant... Parce que cette histoire de mérite, qui au final rejoint totalement le mérite social à la poursuite duquel je suis en permanence, est omniprésente. Ce qui finit par arriver, c'est que chaque évènement pas cool ou un peu décevant, je les vis comme une punition ou un abandon. Peut-être même que le fait que les gens m'"abandonnent", c'est ça ma "punition".

Pourtant je pensais être aimable, je pensais être bien avec moi à ce niveau-là, clairement ça n'est pas le cas on dirait... !

Exemple tout bête. Je devais aller au resto avec une copine ce soir, c'était prévu, on s'était bien redit, et elle sait que ça me rend malade de chagrin (oui, à ce point) lorsque les gens décommandent ce qu'on avait prévu. Parce qu'en général je refuse d'autres invitations postérieures, et c'était le cas ce soir, j'avais des invitations à des soirées, mais je préférais le resto avec ma copine. Et elle m'annonce il y a quelques minutes qu'elle ne peut finalement pas, qu'elle est super désolée, d'autant plus qu'elle sait à quel point ça me fait du mal etc. Je ne lui en veux pas bien sûr, mais je me sens abandonnée, c'est incontrôlable. J'ai pleuré un coup et je me suis résignée, mais c'est tout le temps comme ça. Cette année c'est arrivé très souvent, au point que je suis devenue parano, à chaque "rdv" je suis morte de peur à l'idée que la personne va annuler. Tant qu'elle n'est pas en face de moi tout est possible. Il y a toujours un risque qu'elle m'abandonne. Je ne sais pas si ça a du sens...! J'essaie de le gérer, en prévoyant toujours un plan B pour moi (soirée séries, petit plat chez le chinois, etc), et ça passe vite, mais à chaque fois, je me sens profondément blessée. Et il m'arrive de penser, parfois, "Si tout le monde te fait le coup, c'est que tu n'es une priorité pour personne" "Et donc que personne ne t'aime comme tu le mérites" ..."parce que tu ne le mérites pas".

Et la boucle est bouclée !
#1248709
Coucou Everybody :)

Je ne reviens pas sur le "j'ai peur d'être heureuse"
Alors certes j'ai le coeur brisé (je suis née avec le coeur brisé je crois haha)
On est bien d'accord que tu dis "ah ah ah" mais qu'en fait, cette réalité (car cela en est une) te casse en mille morceaux :/ oui tu es née (ou presque) avec le coeur brisé, voilà pourquoi il faut être trèèèès douce et prudente avec ton coeur, comme tu le ferais avec ta jambe si c'était celle-ci qui était cassée

je sais que je radote mais je suis toujours choquée (pas par toi hein par ce que nous dicte la société), la différence de traitement que notre société fait entre des douleurs/handicaps physiques et les douleurs/handicaps mentaux :(

et dans la série "astuces", quand tu es mal, demande toi toujours ce que tu dirais/ferais/penserais si c'était une douleur PHYSIQUE. Je ne pense pas que tu t'en sentirais coupable et je ne pense pas non plus que tu essaierais de courir un 100m avec ta jambe en vrac :/
La seule chose qui me détruit, c'est la musique
Je n'ai pas pu écouter de musique pendant plus d'un an, donc tu vois, rien de définitif, ni d'exceptionnel ;)
Ce n'est pas tant la peur d'être punie, mais la certitude que je vais l'être. Que je mérite de l'être en fait.
C'est, paradoxalement, une défense de ta tête. Je m'explique. Si on considère que tout revient à l'enfance, un enfant n'a pas les outils psychologiques (maturité/abstraction) pour comprendre les raisons névrotiques que peut avoir un adulte pour lui faire du mal (le battre, l'abandonner) . Voilà pourquoi l'enfant est convaincu que cela est de SA faute à lui: il est battu parce qu'il n'a pas été sage, sa maman pleure parce qu'il n'est pas assez gentil, son papa est parti parce qu'il n'avait pas obéi, etc...et TROUVER une raison pour l'enfant, est soulageant pour lui. Car il a une explication. Enfin. Quand cette raison, est en plus de SA faute, c'est encore mieux, car cela veut dire que SI il est sage, il ne sera pas battu, s'il est gentil sa maman cessera de pleurer, et s'il obéit, son papa reviendra

(Il est interessant de noter que nos cultures judéo-chrétiennes, ont repris ces schémas psy à leur compte, avec un Dieu tout puissant qui te surveille et qui te récompense ou te punit selon TES actions, et même notre bon vieux Père Noël qui n'offrira des cadeaux QU'aux enfants sages)

Pour comparer ce qui ne l'est pas, c'est comme quand un proche disparait: ne pas savoir ce qui lui est arrivé est insupportable, finalement, savoir qu'il est mort, enlevé par un taré, finit par "soulager", ça donne une explication, rationnelle à une détresse qui ne l'était pas

Avoir une raison rassure
que cette raison soit de notre responsabilité nous donne de la puissance

c'est ce que tu reproduis inconsciemment , adulte

ce n'est pas que tu sais que tu mérites d'être abandonnée, c'est que tu sais que de toutes les façons, tu vas l'être. Si tu ne veux pas devenir folle avec cette pensée, ta seule échappatoire est que tu le mérites. Point. Comment, pourquoi, tu n'en sais rien, mais...ça ne peut pas être autrement, si? et finalement ce "si" est encore plus paniquant que le reste, car être abandonnée quand on le mérite c'est déjà difficile, mais être abandonnée si on ne le mérite pas, c'est...épouvantable :shock:

Tu me suis?

Pour se "débarrasser" de cette sensation perpétuelle d'abandon, il faut au contraire accepter que c'est le "si?", non tu ne le mérites pas, puisque tout bonnement, tu ne l'es pas (abandonnée) et ton ressenti (réel lui) n'est pas basé sur une réalité que tu aurais à justifier par un "mérite", tu vois?

Pour t'aider dans ce constat, tu peux faire une petite liste de tous les amis/familles qui ont eu une attention gentille "gratuite" envers toi dernièrement: un petit coup de fil, un sms, un petit cadeau,

les "abandonniques" (moi la 1ère) ont tendance à se rappeler QUE les situations d'abandon car ils en ont besoin pour "valider" leur schéma...si tu veux c'est comme l’hypocondriaque, s'il veut alimenter sa névrose, il ne doit pas se remémorer le dernier rdv rassurant du médecin, mais plutôt de LA fois où il avait une sinusite qui n'a pas été diagnostiquée...c'est pareil pour les abandonniques...essaie de faire cet effort, tu vas encore pleurer (réellement) en disant "mais Paige elle se rend pas compte, je n'ai AUCUN exemple à mettre sur cette liste!", tu vas alors prendre la liste de tes contacts et te rappeler pour TOUS le dernier contact que tu as eu avec eux, et alors, tu vas voir combien la réalité n'est pas uniquement "ta" réalité :)

Pour ton amie, je te comprends parfaitement. Je ne la connais pas, donc je ne peux pas te parler d'elle. Je peux juste te dire "en général" que l'abandonnique prend toujours soin de s'entourer de personnes qui vont l'abandonner. (cf l’hypocondriaque) Donc il y a un tri à faire c'est évident :/ tri douloureux ô combien.

Quand tu vas prendre ta liste de contacts, fais ce bilan là aussi :/ "oh oui elle je l'adore...mais tiens en y repensant, elle m'a bien plantée quand même...et pas qu'une fois...."

si tu n'arrives pas à "rompre" avec les abandonniques, essaie au moins de ne pas t'attacher à des nouveaux, à fuir, dès qu'ils se présentent avec un "potentiel" abandonnique

Et enfin, rappelle toi ce qu'on a dit sur la chute. Si tu n'es pas capable de gérer une déception pour un repas (ce que je peux PARFAITEMENT COMPRENDRE) et bien à la prochaine invitation tu dis "ok mais tu sais, moi j'ai tjs peur de l'annulation, donc je considère que nous ne sommes pas engagés, tu me dis le soir même une heure avant"

tu dois, toi, trouver des moyens d'éviter les déceptions de ce soir, car, petit à petit, elles tuent. A toi de trouver des moyens d'y échapper, c'est TOUJOURS possible mais ça demande une anticipation perpetuelle épuisante. Au début. Seulement au début

et SI tu lui en veux à ta copine et moi aussi en te lisant. A ta place (ce n'est pas un conseil ici, c'est vraiment au sens strict "à ta place"), je serai très vigilante: si dans les jours qui viennent, elle déploie des trésors de gentillesse, ok, sinon, moi c'est terminé. Pas par vengeance, pas par égo blessé, pas par mesquinerie, mais parce que ça me tuerait. Au sens propre. Comme une allergie à la cacahuète.

Et si une "amie" ne peut pas comprendre mon allergie et qu'elle m'en sert régulièrement des assiettes, et bien même si j'aime bcp mon amie, je dois, moi, me protéger. Je ne peux compter QUE sur moi.

je le répète, ceci n'est absolument pas un "conseil", c'est te dire ce que l'abandonnique que je suis, ferai. Maintenant. Après avoir supporté les cacahuètes à m'en rendre malade pendant plus de 35 ans :/ terminé pour moi.

Courage Janysse!
#1248713
Paige, merci mille fois de me comprendre si bien. Je suis tellement rassurée de savoir que je ne suis pas la seule à vivre ce genre de choses et que je ne suis pas folle, juste "comme ça !".

Cette histoire de mécanisme de défense lié à l'enfance est très éclairant, je sentais bien qu'il y avait quelque chose de pas clair dessous, que mon côté raisonnable et raisonné trouvait absurde ma façon de réagir, mais la façon dont tu l'exposes me donne matière à réfléchir et à un peu mieux comprendre certaines choses.

Et OUI, oui je suis tellement d'accord avec toi sur la différence de traitement et de regard social sur les handicaps physiques/mentaux (des plus aux moins sévères). Mais, et c'est une réflexion que j'ai depuis une petite année maintenant, j'ai aussi le sentiment qu'on pathologise beaucoup certaines façons d'être. Je n'ai plus envie de me voir comme quelqu'un de malade (même "malade de chagrin"), qu'il faut absolument soigner et faire rentrer dans la norme de la santé mentale. Les très nombreuses injonctions à "être heureux!", "lâcher prise" "prendre de la distance" "positiver" 'chill" en permanence peuvent être vécues de façon hyper violente (par moi la première) lorsqu'on ne comprend pas ce que cela veut dire d'une part, et lorsque cela devient la SEULE façon viable (et socialement acceptée) d'être et de ressentir. Pendant un temps je me suis laissée emporter par ça, (et par mon ex-meilleure amie, très différente de moi) avant de réaliser que ça voulait dire, non pas accepter mais littéralement faire taire tout ce qui était sensible et douloureux chez moi, et que donc ça ne résolvait absolument rien, que ça finissait juste par me faire sentir minable de ne pas aller bien, et complètement anormale. Au Moyen-Âge on appelait ça les humeurs, il y avait les personnes colériques, les personnes mélancoliques, etc etc. Aujourd'hui on est forcément dépressif, hyperactif, etc... On essaie de nous faire rentrer dans une norme fictive ; pour moi c'est exactement la même chose que pour le corps "parfait", qui n'existe pas de façon concrète, qui n'est qu'une fiction sociale. De la même façon, ces histoires de "be positive" blablabla, c'est une pression sociale exercée sur ceux qui ne s'y reconnaissent pas. Mais je m'égare sans doute, et je ne pense pas que ça contredise ta pensée au final.
Oph a écrit : 22 juil. 2017, 21:21 Je pense que ce sont des choses qu un psy pourrait t aider à creuser. Ce sont des choses relativement complexes et qui prennent généralement racine dans l enfance.

Oui, je suis en thérapie depuis deux ans maintenant, je pense en parler avec ma psy la prochaine fois que je la verrai alors. J'ai déjà évoqué ici le fait que je stagnais avec elle. J'ai réalisé dernièrement que c'était parce que MOI je refusais de parler des choses qui fâchent, que j'évitais tous les sujets sensibles pour lui parler de combien de fois par semaine je faisais la vaisselle.

Oph a écrit : 22 juil. 2017, 21:21Et est ce qu'il ne serait pas mieux pour toi de déjà tâcher d aller mieux et quand tu seras plus sereine reprendre le risque d être exposée à l abandon ? La tout de suite n es tu pas un peu trop fragile pour prendre le risque de prévoir des rdv qui te terrifient ?
Alors justement, cela rejoint ce que j'allais demander à Paige. Au final, si je ne veux plus craindre d'être abandonnée... Je ne vois plus personne en fait ?? Et comment faire pour ne pas m'entourer de gens à potentiel abandonnatoire (je salue l'"abandonnique", ce mot est parfait...) ? Effectivement, si je regarde ces deux/trois dernières années, nombre des relations que j'ai eues sont des gens qui ont fini par "m'abandonner" (j'emploie ce mot avec le maximum de distance possible, s'entend). Soit qu'ils ne répondent plus du tout à mes messages (trois personnes m'ont fait le coup cette année, c'est hallucinant vraiment), soit qu'ils sont partis vivre dans un autre pays (pas leur faute certes). Ma copine de ce soir, ça n'était vraiment pas sa faute, elle s'était organisée exprès en fonction de moi, et a quand même été retenue malgré elle. Mais du coup de ce que je comprends comme conclusion rationnelle à tirer, c'est que je devrais me protéger en ne prévoyant plus rien, en ne voyant plus les gens ? Cette même copine (très récente, on s'est rencontré au début du mois au boulot) m'a expliqué qu'elle crevait aussi de peur d'être abandonnée, mais que du coup pour se protéger elle ne voyait juste plus personne, elle était détachée de tout et restait seule la plupart du temps. Je ne suis pas sûre de vouloir ça, je n'ai pas très envie d'être seule, je suis déjà célibataire depuis deux ans et demi précisément parce que je pense avoir encore besoin d'être seule et pas en couple, mais étendre ça à mes amis ce serait trop dur. Même si au final un tri dans ces "amis" ne serait pas superflu... Je vous ai peut-être mal comprises ?!?
#1248729
Bonjour :)

Je n'ai pas grand chose à rajouter à ce qu'a dit Oph :)

Pardon d'avance pour les redites :)
Mais, et c'est une réflexion que j'ai depuis une petite année maintenant, j'ai aussi le sentiment qu'on pathologise beaucoup certaines façons d'être
de mon point de vue on "pathologise" beaucoup pour trois raisons (au moins)

1°) éviter de se remettre en question. Dire "je suis tombée sur un PN" évite de se poser les bonnes questions
2°) mettre un nom et donc VENDRE sur un nom...ne pas oublier que nous vivons essentiellement dans une société de consommation
3°) Rassurer. Pathologiser revient à mettre dans un "groupe" et donc à rassurer: on n'est pas seul
Je n'ai plus envie de me voir comme quelqu'un de malade (même "malade de chagrin"), qu'il faut absolument soigner et faire rentrer dans la norme de la santé mentale.
Pour moi, de mon point de vue j'entends, il n'y a pas de lien "logique" entre le début et la fin de ta phrase

je reprends mon exemple de fauteuil roulant. Si qqu'un est amputé de ses deux jambes, je ne pense pas que se convaincre qu'il est "comme tout le monde" lui fera du bien, en revanche, pour moi, accepter qu'il est différent (si tu ne veux pas employer le mot "malade", d'ailleurs, être amputé de ses 2 jambes n'est pas à proprement parler être "malade") c'est PRECISEMENT accepter qu'il ne pourra JAMAIS être soigné et JAMAIS rentrer dans la norme

En fait, moi j'ai eu l'exacte évolution contraire de ce que tu dis: moi aussi, j'ai cherché pendant 35 ans à rentrer dans le moule dont tu parles et c'est précisément le jour où j'ai accepté que j'étais "malade" (différente/abandonnique, encore une fois tu le désignes toi comme tu veux) que j'ai arrêté cela et que j'ai "fait avec" ce que j'étais. Ce qui ne veut pas dire, non, bouder dans son coin en mode "j'ai pas mes jambes, je peux rien faire" , non mais en mode "je n'ai pas de jambes, je dois adapter ce que je peux faire de cette donnée"

après je le répète, si le mot "malade" te répugne, ne l'emploie pas. Emploie le terme, la désignation qui te permet à toi, qui t'autorise, toi, à prendre acte de ta différence, et à la prendre en compte. Et non la mettre sous le tapis, ou faire comme si elle pouvait être domptée...
je ne pense pas que ça contredise ta pensée au final.
En effet, pas du tout!! au contraire!! on pense tout à fait la même chose, après, c'est juste la forme que ça prend dans notre tête pour le désigner :)

Tiens je m'égare aussi, mais l'autre "avantage" éventuel de pathologiser, c'est de pouvoir l'exprimer à autrui. Dire à qqu'un "euh je prends très mal qu'on ne réponde pas à mes sms", peut être plus difficile à entendre précisément dans notre société hyper médicalisée, qu'un beau "je souffre d'un syndrome d'abandon, je suis incapable de gérer l'absence de réponse" qui sonne un peu comme "je suis daltonien, j'y suis pour rien" :lol:

bien sûr c'est totalement hypocrite hein, mais pour moi, c'est utiliser les règles aussi à mon profit.
Au final, si je ne veux plus craindre d'être abandonnée... Je ne vois plus personne en fait ??
taratata ;) je t'ai proposé qque chose de très concret par exemple pour le restau!

Simone t'invite
-coucou ma Janysse, j'adorerai qu'on aille au restau ensemble samedi soir!
-oh oui super simone moi aussi j'adorerai ça
-bon alors on se dit 19h au restau de Trifouillis les oies!
-oui ma simone volontiers! après je sais que tu peux avoir des difficultés à être sûre d'être là, donc on dit qu'on se confirme ça, vers 18h?
-d'accord ma janysse, gros bisous coeur coeur

ça change quoi? ça change que dans ta tête, ce n'est pas "je vais au restau avec simone samedi soir" mais "si simone peut, on irai au restau ensemble samedi soir"

du coup, si simone ne peut pas, il n'y a pas d'abandon, car rien n'était sûr, c'était SI elle pouvait, elle ne peut pas, ce n'est pas grave

du coup (bis) si vendredi tu as une autre proposition, tu fais COMME TOUT LE MONDE , tu dis à Gertrude "alors gertrude chérie je te dis la vérité, en principe je dois aller au restau avec Simone, mais à cause de son boulot/chéri/famille/santé, elle doit me confirmer dans l'aprèm, si elle ne peut pas, je te tiens au courant? ok?"

et gertrude te dira "bien sûr ma janysse chérie gros bisous coeur coeur"

du coup, si Simone annule tu téléphones à Gertrude, si gertrude au final ne peut pas tu ne seras pas abandonnée puisque c'est toi qui auras changé d'avis avant elle

tu vois ce que je veux dire?

Qd on est abandonnique, il faut avant tout changer notre manière de VOIR et de RESSENTIR les choses, mais il faut le faire AVANT l'abandon, pas après. Où là à part se recroqueviller en boule derrière le canapé, on ne peut rien faire
Cette même copine (très récente, on s'est rencontré au début du mois au boulot) m'a expliqué qu'elle crevait aussi de peur d'être abandonnée
Alors déjà , fais le deuil tout de suite :/ je te raconte pas le nombre de personnes que j'ai rencontrées m'avoir dit ça, et en principe, ce sont elles qui t'abandonnent en 1er :(

je pense que les abandonniques attirent les abandonnants et que les abandonnants (consciemment ou pas) appatent les abandonniques en disant "je suis comme toi!!!" ce qui fait baisser ses défenses à l'abandonnique et le faire encore plus culpabiliser quand l'abandonnant l'abandonne ("il avait dit qu'il était comme moi!")

personne d'autre que toi, n'est comme toi Janysse :) c'est la règle de base :) je suis une abandonnique aussi et tu vois, on n'aborde pas la "maladie" de la même façon, par exemple.

Tu es seule à être toi, et comme je dis toujours, c'est à la fois une horrible nouvelle ("je suis seuuuuuuuuuuule") et une terriblement bonne ("je suis seule à être responsable de ma vie, chouette!")
Et comment faire pour ne pas m'entourer de gens à potentiel abandonnatoire
Ben par exemple, (pardon ma réponse ne va pas te plaire), cette fille qui t'a posé un lapin hier soir, tu la connais depuis 1 mois et déjà elle te pose un lapin. Moi ma lumière rouge fluo s'allume dans ma tête. Et "avant", j'aurai continué à creuser, en lui trouvant des excuses, en essayant de la comprendre, et limite en m'excusant moi d'avoir du chagrin du lapin qu'elle me pose
"maintenant", je lui dis "pas de soucis Simone", mais immédiatement, dans mon coeur, je lui retire tout mon investissement "sérieux" et je la garde en copine haricot vert :lol:

mes amis HV sont ceux avec qui je peux passer de bons moments, que je me dois de conserver pour comme tu le dis, ne pas m'isoler, bref, des gens qui sont bons pour ma santé mentale mais qui sont pour moi assez "fades" (d'où le terme haricot vert que j'ai utilisé chez le psy^^)

au début, je me suis forcée à avoir des relations HV, et puis petit à petit, je me suis rendue compte que bien agrémenté (en groupes, pas longtemps, en soirée), ça pouvait être très agréable d'avoir des relations non impliquantes, légères...

mes relations HV, je les aime bien, mais si demain ils déménagent à Tokyo ou moi pareil, ben on se manquera pas plus que ça...

Donc là moi Simone elle serait d'office rangée dans la section HV de ma tête: plus de confidences intimes (sur mon syndrome d'abandon par ex, non non tout va bien), que des banalités: oh jolie robe, non moi je dis chocolatine, très beau livre, oh pas terrible ce film, etc....

Voilà j'ai essayé de te donner des pistes CONCRETES, qui vont, à mon avis, de pair, avec la réflexion de "fond" qui petit à petit (la réflexion) te permettra d'être moins "rigide" et de ne plus (trop) souffrir d'un "abandon"...

Courage!
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