- 22 oct. 2016, 23:28
#1200668
Bonsoir cher.e.s ami.e.s,
cela fait longtemps. Et ce soir j'ai envie de vous écrire, vous parler de choses étranges, de ces choses étranges qui font ma vie - assez compliquée en ce moment.
Pour commencer, puisqu'il s'agit d'un fil concernant mon ex, parlons de lui. J'ai parfois de ses nouvelles, via des amis communs, pour mon anniversaire. Cela ne me fait ni chaud ni froid. Il me paraît si loin, c'est complètement dingue. Je ne pense plus lui en vouloir, je suis juste parfaitement indifférente. Il a été ma plus longue histoire de couple, et pourtant ce n'est pas celle qui m'a le plus marquée. Une autre histoire, qui ne dit pas son nom, m'a bien plus marquée. Bouleversée même.
Après qu'il m'a quittée, il y a plus d'un an et demi, je me suis rapprochée d'une camarade de classe, qui m'a énormément soutenue après ça. L'été (2015) qui a suivi nous a beaucoup rapprochées. Nous sortions, nous nous amusions, nous avions 20 ans, jeunes et jolies, célibataires qui profitent de l'été parisien. La belle vie. Le bonheur, un bonheur indescriptible, le meilleur été de ma vie. Avec la rentrée, nous sommes devenues inséparables. Littéralement. Nous faisions tout, absolument tout ensemble. Nous nous écrivions tous les jours, nous nous voyions plusieurs fois par semaine, tous nos weekends étaient consacrés l'une à l'autre, nous dormions ensemble, nous nous câlinions en permanence, nous faisions tout en fonction de l'autre. Et parfois nous nous embrassions, pour rigoler. Entre copines. Parfois, j'avais envie d'elle.
Elle m'est devenue indispensable. Je ne pouvais plus vivre sans elle. Nous étions les meilleures amies du monde, c'était la fusion nucléaire. Et j'étais heureuse, heureuse comme jamais. Epanouie, belle, forte, et je n'étais plus seule. Plus jamais seule je pensais. Les mecs je n'y pensais plus vraiment, pas besoin d'un homme j'avais mon amie. Il n'y avait plus de vide à combler.
Je n'entrerai pas dans les détails, mais cette histoire d'amitié très forte a continué comme une idylle jusque fin janvier. Puis, pour de multiples raisons tout a changé dans nos vies. Et en avril elle a rencontré celui qui est devenu son copain quasi immédiatement. Ils vivent ensemble depuis fin mai même. Je n'ai pas franchement envie de détailler, mais ç'a été la rupture la plus dure de ma vie. Car notre amitié n'a pas survécu à cette nouvelle relation qu'elle a entamée. Comment aurait-elle pu survivre alors même que ça n'était pas de l'amitié ? Nous sommes devenues un vrai poison l'une pour l'autre au fil du temps (reproches, non dits, jalousie, rancune, coups bas etc). Il m'a fallu des mois pour comprendre cela. Il y a quelques semaines j'ai fini par réaliser que j'étais tombée amoureuse de ma meilleure amie. Nous vivions comme un couple. Bien sûr que je n'avais pas envie d'un mec avec elle dans ma vie. J'ai fini par tout lui dire en réponse à un de ses mails, par mettre des mots sur ce qu'aucune de nous deux n'avait pu dire avant. Je n'ai pas eu de nouvelles depuis. Je ne lui écris pas. Je n'attends rien d'elle. En fait, je ne veux plus jamais la revoir. Elle m'a bien trop blessée, entre mai et septembre. 4 mois d'une longue agonie. Une souffrance indescriptible, incompréhensible et qui semblait disproportionnée. Comment pouvais-je souffrir autant de son nouvel amour ? C'est comme si elle m'avait larguée pour un autre tout simplement.
Je m'en remets doucement depuis. J'ai rempli ma vie d'autres choses, d'autres personnes. Elle n'est plus dans ma vie, et elle n'y a plus sa place. Je pense que si j'y arrive aussi bien c'est parce que j'ai eu le soutien d'autres amis formidables. Et aussi parce que je commence à apprendre de mes erreurs, notamment grâce à ce forum sur lequel j'ai tant écrit depuis 6 ans (!!). Je me suis effondrée à de nombreuses reprises mais j'ai fini par lever la tête. Je ne pense pas à elle si souvent. Mais le souvenir de notre relation me rend folle de tristesse à chaque fois. Je n'ai jamais aimé quelqu'un aussi fort, et je n'ai jamais été aimée de cette façon non plus. Avec elle je n'ai jamais douté du fait qu'elle m'aimait, je n'ai jamais eu peur, je n'ai jamais angoissé qu'elle ne soit plus dans ma vie. J'ai beaucoup appris.
Entre temps, car cette relation de fusion/couple n'était pas une chose dont j'avais conscience, j'ai craqué pour quelqu'un d'autre, un garçon. Le garçon qui est évoqué plus haut. Je craque toujours pour lui. De plus en plus. Est-ce que je le veux (si on peut parler comme ça) ou que je craque juste pour passer le temps ? Combler le vide ? Sachant qu'il est inaccessible, est-ce parce que j'ai si peur d'une nouvelle relation ? Je ne voulais surtout pas retomber amoureuse après mon ex, et pourtant je me suis jetée à corps perdu dans une relation si forte qu'elle a tout balayé.
Aussi, je suis un peu triste ce soir. Il me parle de plus en plus d'elle. Je ne sais pas qui elle est, mais j'ai soudaine eu ce sentiment pressant, implacable et absolu, cet instinct terrible et inflexible que c'est elle, la fille qu'il lui faut, et pas moi. Et mon instinct ne m'a jamais trompée sur ces choses-là. Peut-être est-ce parce que je suis un peu malade, que plein de choses tristes se passent autour de moi (décès imminent dans ma famille), que mes hormones foutent le bordel. Mais je le sens. Et ça m'attriste, car il est le premier que je rencontre comme lui. Il me touche comme peu l'ont fait. On s'entend sur tout. On est pareil sur tellement de choses. Comment peut-il ne pas être pour moi ? C'est très narcissique et égoïste comme réflexion. Mais je trouve ça injuste, après tous les efforts que j'ai faits pour me relever, tout ce que j'ai construit, déconstruit et reconstruit autour de moi. Personne n'est à blâmer bien sûr, ni lui, ni moi, ni le temps, ni la vie, ni dieu ni rien.
En attendant, j'ai toujours ce vide, ce vide intersidéral qui semble ne jamais se combler.
Je vous embrasse avec toute la tendresse dont je suis capable, et bien plus encore.