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#1258420
Janysse, je vais pondérer un peu les choses (pour avoir des gens traités pour dépression et troubles bipolaires dans mon entourage).

La dépression est une vraie maladie, elle impacte le niveau de certaines hormones dans le cerveau, ce qui provoque ces troubles de l'humeur qui peuvent être très graves. Les AD agissent sur ces hormones, de ce fait, si tu ne souffres pas de dépression, les AD ne serviront à rien sur la durée.

Et on ne diagnostique pas la dépression en claquant des doigts. Ca ne m'étonne pas que tu aies trouvé ta nouvelle psy très méprisante si elle remet en question le diagnostic d'autres collègues pour te bourrer d'AD sans t'avoir suivie sur quelques semaines au minimum. Par exemple, un de mes cousins a été hospitalisé plusieurs fois à sa demande, il a vu un panel de médecins et de spécialistes, parce que les AD ne fonctionnent pas, parce que le lithium n'est pas forcément bien dosé, et., il tourne de diagnostic en diagnostic. Il est comme toi, toujours fatigué, toujours shooté par les cachets, carencé, il stagne dans sa vie professionnelle, dans sa vie personnelle (pourtant, il est marié et a deux enfants, il travaille mais pas de manière stable). Et même maintenant, les psychiatres reviennent encore sur le diagnostic de la dépression (il consulte depuis 15 ans !).

Pourquoi directement des AD et pas d'abord quelques mois d'anxyolitiques et une remise en forme de ta santé (régler tes carences par exemple) ? Sais-tu qu'une dent mal soignée, même quand elle ne fait plus mal, peut avoir des effets très négatifs sur la santé et les humeurs ? A-t-elle vérifié ton oreille interne ? Des soucis de santé à ce niveau là peuvent provoquer des symptômes similaires à la dépression.
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#1258421
Bonjour à tous.

Je comprends ta réaction Daenyan, à la lumière de l'histoire de ton cousin, et de la réaction quelque peu condescendante de la psychiatre de Janysse. Néanmoins, je ne pense pas que lui avoir prescrit des antidépresseurs lui soient délétères, et une si mauvaise idée que cela. Pas plus que des anxiolytiques de mon point de vue, qui sont d'avantage pour le coup, un support temporaire. Les deux ayant des utilités et des cibles différentes.

Je suis parfaitement d'accord sur le fait qu'un problème somatique peut induire un problème d'ordre mental. D'ailleurs, on dit toujours qu'il faut rechercher une pathologie somatique, en tous les cas certains classiques, avant de retenir certains diagnostics psychiatriques. Dans certains cas, traiter le somatique guérit le psychique. Sauf qu'on comprend mieux que ça puisse être le cas par exemple dans une dysthyroïdie, que dans une anémie, surtout chez une jeune personne (ou d'âge moyen) qui ne souffre d'aucune fragilité cognitive. L'anémie, pour ne prendre que cet exemple, n'induira de dépression que sur un terrain prédisposé. Parce que la personne vivra mal la fatigue qu'elle induit, et qu'elle vit peut-être déjà mal certains événements de vie +/- larvés. C'est moche, mais on n'est pas tous égaux à ce niveau.

Ce qui est pervers, c'est que la maladie somatique va induire, favoriser, ou entretenir, une authentique maladie psychique, sous-entendu pas seulement un symptôme, avec toutes les modifications qui s'en suivent au niveau de la recapture de neurorécepteurs, et qu'une fois ce processus enclenché, il n'est pas forcément réversible par la simple action de traiter le somatique. Et aussi, des fois, le somatique se traite fort mal, comme un cancer métastatique, pour ne prendre qu'un exemple parmi d'autres malheureusement. Donc, quelque soit le cas de figure, on a à faire avec une personne souffrant authentiquement d'une dépression, et il faut la soigner.

En ce sens, les AD ont parfois des effets salvateurs, et vu le peu d'effets indésirables, je trouve que dans le cas de Janysse, ça vaut franchement le coup de les essayer au moins quelques mois, et en parallèle par contre, tenter de diminuer les anxiolytiques.

Pour ce qui est du fait qu'un épisode dépressif caractérisé ne se diagnostique pas en un claquement de doigts. Bah en fait, je dirais pas en un claquement de doigts, mais en un seul entretien bien mené, si. Les critères sont assez consensuels, et prennent en considération un délai que je trouve assez court, mais ma foi réfléchi par des experts plus solides que moi en la matière, de deux semaines.

Et pour revenir à ton cousin, Daenyan, je pense que ce n'est pas tant que la dépression ne se diagnostique pas en un claquement de doigts, mais surtout que d'autres diagnostics, plus ou moins intriqués, peuvent brouiller les cartes et eux être difficiles à définir. La médecine n'est pas une science exacte, et certains diagnostics, moins communs, demeurent difficiles.

Reste qu'effectivement l'attitude de ta psychiatre, Janysse, est très déconcertante. Un petit retour à ces classiques de déontologie devraient lui faire souvenir qu'il faut parfois fermer son bec, dans certaines circonstances, en particulier lorsque le colloque singulier médecin-malade prend une place centrale dans la prise en charge du patient. Laisse-lui sa chance néanmoins, elle peut être conne mais très compétente malgré tout ^^. C'est finalement la première chose qu'on demande à un médecin.
Modifié en dernier par patachou le 09 oct. 2017, 22:07, modifié 6 fois.
#1258422
Bonjour Janysse et très heureuse de te lire un peu mieux et bien prise en charge :)
on a découvert que j'étais anémiée et carencée en des trucs pas du tout logiques (vu que j'ai une alimentation très équilibrée, que je ne suis pas végétarienne etc), ce qui peut expliquer une bonne partie de ma fatigue chronique
"logiques" ;) ? on peut très bien s'alimenter et avoir des carences ou au contraire "trop" de quelque chose...il faut faire les recherches pour savoir pourquoi (ça peut être très long, parfois c'est d'origine génétique) et essayer d'équilibrer ces carences (pas toujours possibles néanmoins) et c'est certain que ça fatigue physiquement. Ensuite la fatigue physique alimente la fatigue morale et réciproquement, et c'est un cercle vicieux

ceci étant dit, pour y avoir été confronté très récemment, les médecins (psychiatres généralistes hématologues) te diront qu'une dépression n'est pas une fatigue physique et vice versa

par exemple, dans une fatigue physique, si tu arrives à te reposer, ça va mieux un petit moment (ce petit moment peut durer...1 heure hein :( ) si c'est la dépression, ça ne va jamais mieux. Entre autres.

Maintenant, une dépression oui est une maladie, qui certes, ne se diagnostique pas en un claquement de doigt,çàd par des quidams dans notre genre ça tombe bien parce qu'une psychiatre est un médecin spécialiste, que tu consultes un psychologue depuis des années sans réel amélioration sur le long terme de ton état, et que le généraliste que tu consultes était d'accord aussi avec le diagnostic (si je ne m'abuse) qu'il préférait voir prise en charge avec le spécialiste de la dite maladie, donc en l'occurrence, tu me sembles avoir suivi le protocole d'usage pour être diagnostiqué

En consultation, un psychiatre peut très bien diagnostiquer une dépression lors d'une 1ère séance et lorsque celui-ci estime que le patient est en danger, il n'attend pas pour mettre sous AD, étant donnés que ceux-ci mettent beaucoup de temps à faire effet. D'autre part, un traitement AD est "moins mauvais" pour la santé que les anxiolytiques donc "idéalement", un psychiatre préférera (quand ça marche bien sûr!!) un patient sous AD que sous anxiolytiques.

Et il donne bien souvent les anxiolytiques en attendant le "relais" des AD (qui encore une fois mettent longtemps à faire effet)
Seul truc qui m'a gênée c'est son côté un peu méprisant vis-à-vis de mes autres soignants ("ah oui c'est bien un diagnostic de généraliste ça" "non mais votre fatigue c'est la dépression, les carences bon..." "ah et votre psychologue ça fait 2 ans et demi et vous n'avez toujours pas parlé de ça ?")

il s'agit là, malheureusement d'une bataille bien "classique" entre soignants ;) je ne dis pas que c'est bien, mais c'est d'un classique...c'est un peu le "ah, il met le bazar chez vous? chez moi il est très calme!!" du prof con à son collègue. C'est nul mais c'est "classique" et je pense qu'elle se parle à elle plus qu'à toi à ce moment -là

mon psy (qui est pourtant très respectueux je t'assure) peut laisser échapper un "ah? drôle d'idée" à une réaction psy d'un AUTRE médecin, MAIS il va aussi tout à fait me dire "ah je n'y connais rien!" quand je vais lui demander SON avis sur un autre aspect médical que psy

il faut bien savoir que de nos jours, les gens vont voir des coachs, des psychologues, des généralistes mais repoussent encore et toujours le moment d'aller consulter le psychiatre qui va, de fait, médicaliser si nécessaire le mal-être, et sans les défendre du tout, il peut y avoir aussi un peu de lassitude de leur part à recevoir ensuite le patient endommagé :/ qui, s'il était venu avant, envoyé par le généraliste ou le psychologue, aurait souffert moins longtemps...encore une fois sa réaction est indéfendable, j'essaie tout au plus de l'expliquer :/

Je pense très sincèrement que depuis le temps que tu vas MAL, très mal, on est largement au-delà d'une carence de vitamine C

Il ne faut pas confondre une dent cassée avec être coupée de ses 4 membres. Pour moi, ta vie était en danger , et je pèse mes mots, tu étais au bout du bout du rouleau, l'urgence était de t'éloigner de ce gouffre, une fois éloignée, tu auras tout le temps de "nuancer", avec l'aide de ta psychiatre, psychologue, généraliste...

pour moi, "grandir" c'est aussi ça, personne n'est le sauveur, ni le psychiatre, ni le psychologue, ni le généraliste, TU es ton unique sauveuse, et en piochant chez chacun SA compétence, c'est comme cela que tu te sauveras :) en "faisant avec" les défauts réels de tous ces gens. Y'a pas de "bon dieu", y'a pas "d'ange gardien" y'a que des humains. Et parfois le spécialiste qui nous opère de la main, nous sauve la main, mais est un parfait conn*rd, pour autant on ne doit pas se priver de sa compétence sur...la main.

Bravo encore pour ton courage, car quand on est au bout du rouleau comme tu l'étais, tu as du actionner ta dernière parcelle d'energie pour arriver à faire tout ça, bravo! Donne nous des nouvelles :)

EDIT: grillée par Patachou dont je partage le point de vue!
#1258425
Patachou, c'est pour ça que j'ai commencé mon message par "je pondère", parce que c'est très bien que Janysse consulte enfin et soit prise en charge ! Oui, comme Paige et toi, je pense que la situation est grave pour Janysse, car on ne peut pas traîner un tel mal-être aussi longtemps sans qu'il y ait des causes à soigner. Patachou, tu as bien compris, je suis interloquée par la réaction de la psychiatre, surtout dans un domaine aussi complexe que l'est la psyché humaine.
#1258432
Bonjour à tous,

Merci pour vos messages, vraiment.

Concernant l'attitude de ma psychiatre je pense que Paige tu as raison, ça doit être assez classique et encore une fois c'est assez dommage, parce que ma généraliste pour le coup a vraiment souhaité prendre les aspects physique et psychique ensemble. Et elle a bien fait parce que les carences dont je parle (pas de la vitamine C haha) sont anormales pour une personne de mon âge, et peuvent accentuer (et non pas déclencher ce n'est pas ce que je dis) mon état. Du coup j'ai toute une batterie d'examens complémentaires à ce niveau-là car j'ai peut-être un problème d'appareil digestif plus général (syndrome de mal-absorption en gros, vu que je mange très bien même si pas assez en ce moment). Aucun problème de thyroïde en revanche, et ça c'est plutôt rassurant :)

Mais du coup oui, cette psychiatre me semble malgré tout compétente et prend véritablement au sérieux mes névroses (je souffre de trichotillomanie depuis pas loin de 10 ans). Notre séance a duré une heure, et elle m'a mise sous un AD à dosage minimal (je sais plus le nom en plus c'est un générique que j'ai). Comme vous l'avez tous souligné, xanax en soutien uniquement. Elle était aussi un peu vexouille peut-être que je vienne "juste" pour les prescriptions tout en étant déjà suivie par ailleurs.

Vous avez parfaitement raison, c'est assez compliqué de démêler tout cela. Ce qui m'inquiète le plus aujourd'hui c'est cette fatigue permanente (nuit de 8h, je sors d'une sieste là). Je n'arrive pas à savoir si elle est physique ou psychique, si c'est les anxio qui m'assomment etc, j'espère juste qu'elle finira par s'arrêter et me permettre de refaire des choses avec un peu plus d'entrain !

Quelque part, l'été horrible que j'ai passé a finalement accéléré les choses en me faisant complètement craquer "au bon moment", car j'aurais pu continuer longtemps comme ça sans me soigner réellement.

Oph, je l'ai peut-être évoqué plus haut je ne sais plus, mais ma psychologue m'avait apparemment déjà proposé de voir un psychiatre pour un suivi médicamenteux, que j'avais refusé à l'époque (ce à quoi ma toute nouvelle psychiatre a répondu "Ah c'est vous qui décidez ?" - j'ai envie de dire ben oui, on va pas me l'imposer non plus, si ?). Je n'ai pas du tout de souvenir de cet épisode mais je ne vois pas pourquoi elle me mentirait. Donc je comprends parfaitement, on n'est pas toujours prêt à entendre et entreprendre ce genre de traitement.

Voilà je vous ai tous répondu un peu en vrac mais sachez qu'en général je lis et relis vos messages, qu'ils me font beaucoup de bien, réfléchir et que c'est incroyable pour moi de me sentir soutenue comme ça, j'ai l'impression d'enfin avancer pour de vrai depuis tout ce temps !!

Je vous embrasse très fort
#1258435
Bonjour jolie Janysse,
Janysse a écrit : 09 oct. 2017, 18:26 Ce qui m'inquiète le plus aujourd'hui c'est cette fatigue permanente (nuit de 8h, je sors d'une sieste là). Je n'arrive pas à savoir si elle est physique ou psychique, si c'est les anxio qui m'assomment etc, j'espère juste qu'elle finira par s'arrêter et me permettre de refaire des choses avec un peu plus d'entrain !

Je rebondis juste sur ça.

Je n'ai pas (re)lu mais ces derniers temps arrivais-tu à dormir?

Si oui, cela peut-être l'effet de la dépression (l'envie de se terrer sous la couette et puis c'est tout).

Si non, en effet, cela pourrait être un effet secondaire des AD mais qui ne devrait être que momentané.
Il y a 15 ans environ, mon médecin a dû me donner un traitement médicamenteux pour dormir (il ne s'agissait ni de somnifères ni d'AD, mais un autre produit - non, pas de stupéfiants :) - dont l'un des effets, si on ne souffre pas de la pathologie pour lequel ce médicament est fait à la base, est d'aider à dormir d'un sommeil de plomb). Et en effet... J'ai vraiment compris l'expression, littéralement, "ça rentre par une oreille et ça ressort de l'autre" car mon cerveau ne retenait rien. Mon médecin m'avait prévenue et m'avait conseillé de commencer le traitement durant les vacances. Et pendant 15 jours, j'ai vraiment eu des difficultés à compendre ce qui m'arrivait, ça m'inquiétait presque de dormir à longueur de temps - surtout que j'étais insomniaque habituellement - et surtout d'être aussi crevée malgré le sommeil. Cette période a duré 15 jours environ, comme mon médecin me l'avait indiqué. Et après, j'ai pu sans difficulté reprendre une vie normale, poursuivre mes activités, etc... Donc je pense que tu devrais laisser le temps à ton organisme d'assimiler le produit.

Tu es au moins fatiguée nerveusement (+ tes carences), le fait de dormir, même si c'est angoissant d'errer comme un zombi toute la journée et de continuer à être crevée, est donc tout à fait normal selon moi. Si ça dure trop longtemps, parles-en à ton médecin mais pour le moment, ne t'affole pas.

Courage!
#1258441
Coucou Carrie :)

A la base je suis aussi plutôt insomniaque du coup c'est vraiment inhabituel pour moi de dormir autant et aussi bien (je ne me réveille quasiment pas, je dors vraiment comme une masse c'est impressionnant). Mais cette léthargie/fatigue/sommeil permanent coïncident avec le moment où j'ai commencé à prendre des anxiolytiques ET le moment où j'ai arrêté de travailler. Donc est-ce un effet des médicaments ou de la dépression (je dormais déjà beaucoup avant de prendre les médicaments), mais que je ne voyais pas vraiment car je travaillais tous les jours ? Je ne sais vraiment pas. (Ce ne sont pas les AD, première prise ce matin.)

J'essaie vraiment de ne pas m'affoler, mais ça fait déjà 3 semaines et c'est mentalement épuisant d'être une loque comme ça, de ne pas pouvoir faire tout ce qu'on veut. Je sais que je vais devoir être très patiente... gros challenge ! ^^

Merci d'être passée :)
Oph a écrit : 09 oct. 2017, 19:04
ma toute nouvelle psychiatre a répondu "Ah c'est vous qui décidez ?"
:lol: elle a l'air un peu euh bourrue mais c'est peut être ce dont tu as besoin pour le moment ;)
La douceur avec toi Janysse te laisse dans une zone de confort plutôt dangereuse, et je ne dis pas ça pour te blesser. Tu as besoin qu'on prenne soin de toi, de gré ou de force je crois ^^
Oui totalement ! Je suis quelqu'un de généralement très déterminé et combattif, mais j'ai besoin de coups de pieds aux fesses et là je me suis gentiment laissé glisser dans je sais pas trop quoi, tu as vu juste :lol:
#1258445
En fait, Janysse, maintenant que tu t'autorises à t'écouter, ton corps te montre plein de signes que ça n'allait pas. Un peu un cercle vicieux, tu étais mal moralement donc tu as somatisé, ça a impacté ta santé, ton équilibre, et ça t'a mis encore plus mal moralement, et ainsi de suite.

Pour la fatigue non effacée par le sommeil et le repos, c'est normal, ça fait tellement longtemps que tu tiens sur les nerfs que ce n'est pas d'une bonne nuit de sommeil dont tu as besoin, c'est d'une vraie convalescence. Oui, comme les gens qu'on envoyait se reposer au soleil. Aujourd'hui, c'est un peu plus difficile, mais les anxyo et AD aident bien à compenser le soleil. J'ai pris des anxyo mais je ne sais plus si ça me faisait dormir, par contre, j'étais un peu absente (j'ai arrêté pour ça d'ailleurs, je préférais être mal, mais me sentir moi, pleine et entière).

Tu auras sûrement envie d'aller mieux vite, mais ça va prendre du temps, il te faut être douce et patiente avec toi-même. Pour tes carences, même si tu manges bien, dis toi que ton état physique n'est qu'un reflet de ton état mental. Ton corps ne fonctionne pas de la même façon qu'une personne "normale". Par exemple, pour moi, j'ai vu le médecin plusieurs fois car je suis toujours trop mince. Bilan, même si je suis bien mieux posée dans ma vie, je continue à tenir avec mes nerfs parce que je gère encore pas mal de frustration, donc chez moi, tout consomme une énergie phénoménale, même le simple fait de bouger les jambes. Et sans être carencée, tout ce qu'il a vérifié est dans la fourchette basse. Pourtant, j'ai faim, je mange, mais rien n'y fait. Car c'est dans la tête.
#1258457
Désolée Daenyan, tu vas finir par penser que j'ai quelque chose contre toi, mais pas du tout, je t'assure ^^. Car, non, non, je pense que si Janysse a authentiquement des carences, et n'est pas seulement dans la fourchette basse, elle doit suivre le conseil de son médecin généraliste et se faire explorer malgré tout. Car, même si il n'est pas impossible que son humeur influe énormément sur ses besoins énergétiques et purement caloriques, le corps est tout de même suffisamment bien foutu, en principe, pour assurer l'homéostasie de tout un tas de "petites choses", si on a suffisamment d'apports en vitamines, électrolytes, oligo-éléments etc, qui n'ont rien à voir avec des calories pures. C'est pas géré de la même façon ^^. Son anémie en particulier ne peut en aucun cas s'expliquer par la dépression. C'est aussi le gros piège de la pathologie psychiatrique que de tout mettre sur le compte de cela, et potentiellement passer à côté de quelque chose d'autre qui pourrait évoluer en parallèle et être à la base totalement indépendant des troubles psychiques. Oui, la dépression est là, mais attention à ne pas mettre tout sur le compte de cela, tellement on refuserait l'idée que ce soit possible.
#1258488
Bonjour tout le monde!

Janysse pour ta psychiatre et sa remarque un tantinet agressive, n'hésite pas à lui dire ton ressenti, ce n'est pas à NOUS que tu dois mettre le sous-titre "ben oui je fais encore ce que je veux merci", mais à ELLE ;) car c'est elle ta thérapeuthe, et moi ça m’intéresserait de savoir ce qu'elle répondrait à ton "ben oui quand même". Vraiment je n'en sais fichtre rien.

est-ce qu'elle dirait un "ben non, vous êtes malades, ce n'est pas vous qui décidez si vous devez ou pas vous faire opérer de l'appendicite"
ce à quoi tu pourrais répondre "si. Ce n'est pas moi qui décide si j'en ai BESOIN mais c'est bien moi qui décide de le faire ou pas"
et elle pourrait te répondre "oui vous pouvez en effet décider de vous laisser mourir."
et là ....voilà

ou elle te dirait "bien sûr que vous décidez, une thérapie ne se fait pas "contre" le patient. Pourquoi alors avez-vous décidé que vous n'en vouliez pas?"
et là le dialogue s'amorcerait: oui pourquoi?

ou elle te dirait "pfff n'importe quoi"
et là ma foi, la thérapie s'arrêterait là :lol: :lol:

bref, je m'égare, ce que je veux dire, c'est que pour des gens comme toi (et moi) qui sont TOUJOURS TOUJOURS dans la validation du "tu es une gentille petite", le psy peut aussi être là pour bousculer ça, mon psy au début m'avait dit "vous n'êtes pas mon élève, je ne suis pas votre prof, arrêter d'attendre mes compliments ou ma validation!" ça m'avait pas fait plaisir bien sûr, mais soit je me bute et dis "je fais ce que je veux et si t'es pas content c'est pareil" et par là j'oublie que la malade c'est moi, que lui, ne court pas après les patients hein (oh que non) donc s'il me plait à moi de rester malade, grand bien me fasse, soit j'avale la couleuvre (plus ou moins difficilement) mais SURTOUT je réfléchis à ce qu'il m'a dit et à ce que ça me dit de MOI

ce qui n'empêche pas du tout à la séance suivante de dire "j'ai pas du tout apprécié telle ou telle remarque" et on en parle.

Un psy n'est PAS un ami, un évaluateur, un prof, une maman, un papa, un psy est un SOIGNANT et parfois, soigner ça ne passe pas "que" par l'empathie. Mais ça ne peut marcher que si en face, tu dis exactement ce que tu penses. Avec un ami, tu vas avaler la couleuvre et te taire pour ne pas risquer de lui déplaire, avec un psy, je pense qu'arriver à lui dire qu'un truc qu'il a dit ne passe pas, EST un exercice à part entière. Vraiment. Bien plus que ce qu'on va lui dire, le fait même de parvenir à dire "je n'ai pas aimé ce que vous m'avez dit", je pense est un exercice à part entière

Janysse , tu es (enfin^^) suivie par des gens (pas un ou deux, mais DES) compétents, dont c'est la profession, le "pluriel" assurant un avis, contre-avis, (compétents), et pas "juste" à travers nos expériences personnelles ou écran interposé, bravo pour cette démarche vraiment pas facile que tu as commencé !!!

Courage :bisou:
#1258496
Hey patachou, non non, je ne le prends surtout pas mal, ne t'inquiète pas ! C'est l'intérêt d'échanger et de confronter les points de vue et les expériences !
Plus haut, je dis justement à Janysse de soigner ses soucis de santé, et même de regarder d'autres pistes (par exemple, pour l'oreille interne, c'est une piste sérieuse pour quelqu'un qui néglige sa santé). Il y a la thyroïde aussi à faire contrôler. Hihi, après, j'ai toujours du mal avec les médecins péremptoires (c'est ça et puis voilà) pour avoir eu de mauvaises surprises avec des diagnostics.
Je pense que la dépression joue dans l'état général de santé, mais parce qu'elle a poussé Janysse à négliger sa santé, pas parce que la dépression serait intervenue directement dans ses taux de cholesterol et de ferritine par exemple. J'ai donné mon exemple, mais c'est vrai qu'il porte à confusion, car c'est mon mental qui pousse mon organisme. Et mon cas est différent de Janysse, je suis globalement en très bonne santé.
Après, la somatisation peut être parfois extrême, on n'a pas toujours d'explication.
L'essentiel est que Janysse soit suivie par des professionnels compétents et prenne soin d'elle et se soigne enfin. J'espère que je n'ai donné à personne la sensation que j'étais contre les psychiatres et les AD (alors qu'il y a de bons clients dans ma famille) !
#1258501
Hello :) ,

Pour le moment, rien d'inquiétant Janysse, cela ne fait que trois semaines (même si cela semble une éternité, ce que je comprends bien ;) ) et, en prime, ça correspond à l'arrêt de travail (en sus de la prise d'anxiolytiques). Le corps humain (qui inclut le cerveau, le corps et l'esprit étant totalement reliés pour moi) est très bien fait: c'est au moment où tu lâches du lest qu'il se met sur pause et t'autorise à enfin dormir (et lâcher prise...)

Perso, les rares fois où je tombe malade (je touche du bois :) ), genre gastro, angine ou grippe, c'est TOUJOURS quand je suis en vacances, mon corps s'autorise enfin à lâcher.

Je te conseillerai donc de "profiter" de cette période pour lâcher encore et encore, quitte à dormir beaucoup beaucoup beaucoup. Le reste n'est que partie remise. Tu dois te requinquer avant, à tous les niveaux.

A quel rythme rencontres-tu tes thérapeutes? (car j'ai compris qu'il y en avait plusieurs)

Sincèrement, Janysse, tu as fait d'énormes progrés, je pense que tu n'imagines même pas à quel point. Tu prends soin de toi, tu as su réagir pour toi. Prendre la décision de consulter un psy n'est pas une décision facile car cela signifie que tu acceptes l'idée d'être mal/malheureuse (et j'en parle en connaissance de cause).

Donne-nous des nouvelles surtout.
#1258523
Pour rebondir sur les post santé / psychisme

Janysse,
je vais te raconter ma vie...

J'ai été suivie depuis que j'ai 7/8 ans pour des pb de maux d'estomac de type ulcères... suite aux radios et fibros (beurk beurk) il a été confirmé que j'avais à 8 ans une inflamation pré ulcérique du duodenum...

7 ans plus tard toujours avec mes symptomes et un tantinet agressive (crise ado oblige) vis à vis de mon gastro entérologue, je lui dis j'en ai marre je prends des cachets quand j'ai mal mais je ne suis pas soignée... sous entendu espèce de truffe tu ne fais rien pour me soigner moi son altesse.... :lol:

Il m'a regardée droit dans les yeux et m'a dit, albane ton mal est dans ta tête. Pourquoi crois tu que je demande à te voir pour chaque renouvellement d'ordonnance au lieu de laisser ton généraliste gérer? Puisque aujourd'hui tu peux comprendre je te conseille de voir un psy....

Je lui ai répondu que c'était n'importe quoi et que j'avais vraiment mal à l'estomac et aucune pb dans ma tête... (sous entendu gros con) :shock:
Il a souri et m'a dit rdv dans trois mois on en reparlera...

de fil en aiguille il m'a soutenue jusqu'à ce que j'ôse deux choses :

La première vider mon sac auprès des personnes qui m'avaient créé cet état, c'était 3 ans plus tard... du jour au lendemain mes symptômes ont disparus (juste incroyable), même si dès que je suis stressée mes symptômes réapparaissent.

Je lui ai alors dit ce qui c'était passé et que effectivement il avait raison... je lui ai présenté mes excuses , il m'a alors dit un truc qui m'a vachement fait réflechir , il m'a dit tu ne me dois pas d'excuses tu n'étais pas prête à accepter, et il a rajouté vu l'état dans lequel tu étais quand tu es venue la première fois dans mon cabinet à 7 ans, si tu avais eu une pathologie grave tu ne serais plus là pour me le reprocher. On n'aurait rien pu faire. Les examens ont révélés des symptômes mais aucune cause physiologique réelle à ceux ci, si ce n'est un petit clapet qui est un peu défaillant et un duodénum plus enflamé qu'un champignon... le problème venait donc d'ailleurs.
tu n'as pas digéré certaines choses et cela est tombé sur ton appareil disgestif.
pourquoi crois tu que j'ai demandé à ta mère de cesser de t'accompagner au rdv? pour que tu aies un espace de parole... maintenant voilà les coordonnées de deux psy prends contact avec eux.

la seconde chose qui a changé mon appréhension du pb c'est ma rencontre avec le 3ème psy que j'ai rencontré.

j'ai mis deux ans à accepter que j'en avais besoin, les deux premiers ne me convenaient pas, non qu'ils étaient pas bons, mais je me braquais ... et puis lors de mon rdv avec mon 3ème psy j'ai repensé à mon gastro, et il avait tellement raison... cela m'a vraiment autorisé à trouver la cause de mon mal être ailleurs que dans le physique. J'ai alors vraiment commencé mon premier travail sur moi, c'était il y a 26 ans...

Je le vois encore (mon gastro), c'est un homme à qui je dois vraiment beaucoup. Sans emphase, il m'a sauvée de beaucoup de choses et je lui en suis vraiment reconnaissante, mais pas que... il existe une chose entre nous comme une forme de lien informel.

On échange aujourd'hui sur nos enfants, je lui ai fait découvrir certains ouvrages de Concorcet et de Gracq, il m'a appris à aimer Céline et à ne pas juger... il a su avant tout le monde que je devais être avocate... alors même que je repoussais ce chemin de toutes mes forces.
bref, ce n'est pas un ami, mais c'est plus qu'un soignant...

alors parfois les medecins disent des choses pas cool, qu'on ne comprend que 3 ou 5 ans plus tard et pourtant après tout devient limpide. courage tu n'es qu'au début
:bisou:
#1258538
"plus enflammé qu'un champignon... " ...euh ? pas compris :)

"parfois les médecins disent des choses pas cool, qu'on ne comprend que 3 ou 5 ans plus tard et pourtant après tout devient limpide"
Que ce soient des médecins ou d'autres personnes, je suis tout à fait d'accord avec cela !
#1259056
Cher.e.s tou.t.e.s,

Merci mille fois pour vos messages, vos échanges et vos partages d'expérience, je me sens un peu moins seule face à cette épreuve (pas que je ne suis pas bien entourée, bien au contraire, mais là dans l'immédiat je suis la seule personne en dépression dans mon entourage !).

Je ne sais pas si mes problèmes de santé viennent du physique ou du psychique, très certainement les deux. J'ai toujours été anxieuse toute ma vie, et ces dernières années je me suis mise à manger bio, faire du yoga, moins boire d'alcool et dormir minimum 7 heures par nuit, donc j'ai quand même essayé de prendre soin de moi à ce niveau-là. Mais clairement ça n'a pas suffi et ce quelque chose qui hurlait au fond de moi a fini par me faire hurler moi de douleur. Et finalement, je crois, et à vous lire j'en suis persuadée même, que je suis à un des moments les plus importants de ma vie. L'une d'entre vous m'avait écrit il y a peu que c'est lorsque la digue est prête à céder qu'elle résiste le plus (ou quelque chose comme ça, Albane c'était toi ?). Je comprends vraiment maintenant ce que cela signifie.

De façon pragmatique, je suis sous antidépresseurs depuis quelques jours, quelques effets indésirables (bâillements, envie de dormir tout le temps, nausée permanente), là physiquement et psychologiquement ça devient vraiment dur. Sortir de mon lit me demande un effort invraisemblable. Face à mes trous de mémoire et mes oublis répétés (alors que j'ai une excellente mémoire en temps normal), mon boss a décidé de me décharger de mes fonctions pendant un mois (contrat stage donc zéro conséquence). J'ai décidé également d'effectuer cette nouvelle année universitaire en deux ans au lieu d'un seul, pour prendre le temps de vivre et ne plus "me soigner par le travail" comme dit ma psy. Pour répondre à ta question Carrie ( <3) je vois ma psychologue deux fois par semaine en ce moment, la psychiatre une fois par mois, j'ai rdv avec une gastro pour explorer la piste anémie chelou, et ma généraliste n'est pas loin si besoin. Je suis vraiment bien entourée ! Chacun de ces rdv m'a demandé des efforts, mais je suis hyper fière au final d'avoir ENFIN pris les choses en main, même si pour le moment ça n'est pas très drôle.

J'ai aussi lâché prise complètement sur "ce que je suis censée faire de mes journées". Je me tape donc des siestes de 1 à 2h plusieurs fois par jour, tranquillou. Et je crois que tu as raison Carrie, j'ai 12mois d'épuisement qui me tombent dessus d'un coup, mon corps lâche complètement et a besoin de dormir dormir dormir. Je fonctionne exactement pareil, j'ai passé une année universitaire à ne JAMAIS tomber malade, et cet été boum, j'ai été malade deux fois. Il fait très beau en ce moment, mais j'ai la flemme de sortir de chez moi, alors je reste au lit, je fais du ménage, je cuisine, je regarde des séries, et ça me fait du bien. Je ne me sens pas coupable, je m'autorise enfin à me dire que je suis malade et que ce temps "mort" ne l'est pas du tout, que je suis en convalescence.

Je n'en ai pas encore parlé à ma famille.

Volet coeur, j'ai des choses à dire. Vous allez rire. De moi, de toute cette histoire. J'ai invité les garçons de mon groupe à dîner l'autre soir et Albert était de la partie évidemment. J'appréhendais un peu, parce que lorsque je suis avec mon nouveau copain (mettons ce mot-là pour simplifier les choses), il m'arrive de penser à Albert, de rêver de lui. Quand on a entretenu une obsession amoureuse (il n'y a pas d'autre mot qu'obsession je crois) pendant plus d'un an, difficile de se défaire de certaines habitudes. J'avais aussi le sentiment de ne pas être allée jusqu'au bout de la chose, et cette incertitude de "peut-être je lui plais quand même ?" m'empêchait de lâcher pleinement prise dans ma nouvelle relation. Et donc, cette soirée-là, nous nous sommes tous mis à parler de nos relations et se faire des confidences. Et pour la faire courte, Albert est en couple depuis 2 ans avec un homme de 20 ans de plus que lui.

Je me sens à la fois totalement conne et totalement libérée. Et je REMERCIE LE CIEL de n'avoir pas pu aller jusqu'au bout de mon idée (lui avouer mes sentiments), là j'aurais clairement tout foutu en l'air (j'en ris en écrivant tout ça). En fait, cette histoire a une fin totalement invraisemblable et totalement apaisante. Ca n'est pas moi le problème. C'est juste qu'il n'aime pas les filles. Et maintenant je vais pouvoir prendre notre relation avec beaucoup plus de détachement et être simplement heureuse de l'avoir dans ma vie. Et surtout, être vraiment "libre" d'aimer (ou pas) ce nouveau garçon.

Albane et Kakahuet, vos dernières remarques sont très justes. J'expliquais justement aujourd'hui à ma psy que j'avais enfin compris ce qu'elle m'avait lors d'une de nos toutes premières séances (je m'en souviens parfaitement, ça m'avait braquée, j'en avais même parlé ici). Elle m'avait dit que je devrais plutôt chercher quelqu'un de rassurant, plutôt que quelqu'un comme mon ex qui me faisait me sentir en danger. J'avais râlé, parce qu'à ce moment j'associais "rassurant" à "collant" ou au contraire d'indépendant et ça n'est pas du tout ce que je voulais blablabla. Eh bien ce nouveau garçon est les deux. Rassurant et totalement indépendant, et je comprends maintenant ce qu'elle a voulu dire (et ce que nombre d'entre vous m'ont aussi répété ici !!). Je n'étais pas prête à l'entendre, le comprendre.

Bien sûr maintenant j'ai toute une équipe de soignants dont c'est le métier pour m'aider à avancer. Mais je tiens à vous dire mon immense gratitude parce que je n'aurais pas autant avancé sans vous tous.

Je vous embrasse tous et vous dis à très vite :)

:bisou:
#1259059
Bonjour jolie Janysse,
Janysse a écrit : 13 oct. 2017, 17:44
Je ne sais pas si mes problèmes de santé viennent du physique ou du psychique, très certainement les deux. J'ai toujours été anxieuse toute ma vie, et ces dernières années je me suis mise à manger bio, faire du yoga, moins boire d'alcool et dormir minimum 7 heures par nuit, donc j'ai quand même essayé de prendre soin de moi à ce niveau-là. Mais clairement ça n'a pas suffi et ce quelque chose qui hurlait au fond de moi a fini par me faire hurler moi de douleur.
A te lire, j'ai l'impression que tu as surtout fait du surfaçage...
Je vais faire un parallèle: c'est comme lorsque tu veux laver ta voiture. Si tu jettes un seau d'eau dessus, oui elle sera un peu plus propre mais pour la faire briller et la laver en profondeur, il faut frotter.

Et bien là, c'est pareil: tu mets en place des choses pour te sentir mieux (et tu as raison, c'est mieux que rien) mais pour vraiment aller mieux, il faut creuser, creuser, creuser, et ça va prendre du temps (et je crois que tu l'as bien intégré ;) ).

Janysse a écrit : 13 oct. 2017, 17:44
De façon pragmatique, je suis sous antidépresseurs depuis quelques jours, quelques effets indésirables (bâillements, envie de dormir tout le temps, nausée permanente), là physiquement et psychologiquement ça devient vraiment dur. Sortir de mon lit me demande un effort invraisemblable. Face à mes trous de mémoire et mes oublis répétés (alors que j'ai une excellente mémoire en temps normal), mon boss a décidé de me décharger de mes fonctions pendant un mois (contrat stage donc zéro conséquence). J'ai décidé également d'effectuer cette nouvelle année universitaire en deux ans au lieu d'un seul, pour prendre le temps de vivre et ne plus "me soigner par le travail" comme dit ma psy.
Alors ces "oublis" c'est exactement ce dont je parlais dans un de mes précédents messages. Ils sont tout à fait normaux, dans une certaine limite de temps néanmoins. Si cela dure 6 mois, c'est qu'il y a un souci.... Mais pour le moment, pas d'inquiétude. Et puis ces médicaments, tu en as BESOIN (et il n'y a aucune honte à ça).

Note tout ce que tu fais d'important (c'est ce que je faisais à l'époque).

Janysse a écrit : 13 oct. 2017, 17:44 Pour répondre à ta question Carrie ( <3) je vois ma psychologue deux fois par semaine en ce moment, la psychiatre une fois par mois, j'ai rdv avec une gastro pour explorer la piste anémie chelou, et ma généraliste n'est pas loin si besoin. Je suis vraiment bien entourée ! Chacun de ces rdv m'a demandé des efforts, mais je suis hyper fière au final d'avoir ENFIN pris les choses en main, même si pour le moment ça n'est pas très drôle.

Le rythme parait tout à fait opportun aujourd'hui. Comment te sens-tu après tes séances? Et surtout pas d'inquiétude non plus :) si tu te sens parfois épuisée, vidée ou si tu as l'impression de stagner à certains moments.

Janysse a écrit : 13 oct. 2017, 17:44
J'ai aussi lâché prise complètement sur "ce que je suis censée faire de mes journées". Je me tape donc des siestes de 1 à 2h plusieurs fois par jour, tranquillou. Et je crois que tu as raison Carrie, j'ai 12mois d'épuisement qui me tombent dessus d'un coup, mon corps lâche complètement et a besoin de dormir dormir dormir.
Ce n'est que momentané, j'ai connu ça aussi et c'est ce dont j'avais besoin. Tu t'écoutes un peu plus, le surfaçage commence à devenir de la profondeur ;) .

Profite de ces moments off (pas de boulot) pour te requinquer, c'est ce dont tu as besoin aujourd'hui.

Janysse a écrit : 13 oct. 2017, 17:44 Et pour la faire courte, Albert est en couple depuis 2 ans avec un homme de 20 ans de plus que lui.

:lol: et bien celle-la je ne l'avais pas vu venir (et toi non plus je présume)!

Bon ben Albert, vraiment, on peut assurer à 100% qu'il n'était vraiment pas intéressé!

Il y a de bonnes choses Janysse, ça se met en place doucement.

Pour en parler à ta famille, le moment viendra. As-tu peur de leur jugement?

:bisou: jolie Janysse
#1259093
Coucou Janysse,

Je passe juste en coup de vent mais juste qq mots...
Si tu pouvais nous éviter l'écriture inclusive ce serait gentil mes yeux saignent :lol:
C'est pas contre toi hein... Mais ça me gave, on croirait un gaffiot!

Bref pour ton état je rejoins Carrie et oui si tu veux je te prête la pelle et la pioche car il va falloir creuser. :mrgreen:

Enfin la petite touche humour... contrairement à Carrie... je l'ai vu venir de loin...

Donc je te fais le petit scénario de ma petite tête...
Volet coeur, j'ai des choses à dire.
Oh non elle va repartir sur Albert :roll:
Vous allez rire. De moi, de toute cette histoire.
Bon maintenant c'est sûr il est homo... :roll:
J'ai invité les garçons de mon groupe à dîner l'autre soir et Albert était de la partie évidemment.
keskejedisais pfffff
J'appréhendais un peu, parce que lorsque je suis avec mon nouveau copain (mettons ce mot-là pour simplifier les choses), il m'arrive de penser à Albert, de rêver de lui. Quand on a entretenu une obsession amoureuse (il n'y a pas d'autre mot qu'obsession je crois) pendant plus d'un an, difficile de se défaire de certaines habitudes. J'avais aussi le sentiment de ne pas être allée jusqu'au bout de la chose, et cette incertitude de "peut-être je lui plais quand même ?" m'empêchait de lâcher pleinement prise dans ma nouvelle relation.

Pinaise elle est quand même aussi têtue qu'une bourrique... elle va se jettent sur lui et il va lui dire qu'il est Gay...
Et donc, cette soirée-là, nous nous sommes tous mis à parler de nos relations et se faire des confidences. Et pour la faire courte, Albert est en couple depuis 2 ans avec un homme de 20 ans de plus que lui.
Et ben voilà... ouf elle ne lui a rien dit... elle ne se serait pas trouvée bête....comme dit Carrie on peut dire qu'il n'était pas intéressé.

En revanche il y a qqch qui me questionne... tu ne sens pas quand un mec est intéressé par les hommes ?
Pourquoi t'attacher à qq1 comme lui... tres sympa et gentil avec toi mais qui te fuyait entre les doigts...et pour cause.
Tu devrais y réfléchir pourquoi une obsession sur un objet d'attachement impossible.
#1261854
Bonjour tout le monde ! :)

Je reviens vous donner quelques nouvelles !

Concernant Albert tout d'abord et vos derniers messages : oui, avec du recul ça m'interpelle totalement et je travaille beaucoup avec ma psy sur cette non-relation, ce fantasme que j'ai allègrement (et sciemment) entretenu pendant tout ce temps. Pour te répondre Oph, il était très secret sur sa vie intime et aucun de nous (membres du groupe) ne nous en doutions. Il ne commence à en parler que très récemment à son entourage proche aussi (depuis que son histoire est finie en fait, ça fait bientôt deux mois maintenant - j'ai oublié de le préciser mais on s'en fiche). Donc bon. Mais quelque part ça m'arrangeait très certainement aussi de ne rien savoir pour pouvoir mieux fantasmer... Ca m'a foutu un coup pendant quelques jours et depuis je me sens mieux !

Je continue mon traitement AD, les deux premières semaines ont été un ENFER, j'étais tout le temps arrachée, endormie, nauséeuse, juste mal et indifférente et je cauchemardais toutes les nuits. Et puis, petit à petit ça a commencé à aller mieux. Plus de nausées, plus de siestes 3 fois par jour, plus de grasse matinée jusqu'à 15h (oui oui), je recommence à pouvoir lire un peu, me concentrer pendant deux heures de cours (car j'ai repris les cours ça y est), dormir et/ou passer des journées sans avoir besoin de prendre de Xanax etc... Je suis toujours fatiguée, j'essaie d'y aller doucement, je cauchemarde encore beaucoup (bon toutes les nuits en fait) mais la bonne nouvelle c'est que mes séances de psy sont maintenant nourries de ces rêves dont je me souviens parfaitement la plupart du temps, et c'est une super base pour travailler des choses vraiment profondes, je sens réellement que j'avance.

Je ne dirais pas que je suis sortie d'affaire, mais je respire enfin, j'apprends à prendre les choses une après l'autre, chacune en son temps. Je m'interroge aussi beaucoup sur ce qui m'a amenée à cet état, dans le sens où j'ai eu "besoin" de m'écrouler totalement pour comprendre à quel point il était important de prendre du temps pour moi, d'apprécier prendre soin de moi et ne pas me sentir "coupable" de ne pas travailler H24. J'apprécie beaucoup plus ce nouveau rythme de vie, plus lent mais moins violent. Mon nouveau copain m'aide beaucoup là-dedans aussi. Sans jouer au psy ou à l'infirmier, il me soutient, m'écoute et m'aide (chose toute bête, lorsque j'angoisse au moment de dormir, il me raconte des histoires sur un ton un peu hypnotique et pouf, je tombe comme une mouche). Je continue à vivre ma vie de mon côté et lui de la sienne, nous sommes très indépendants et pris par nos recherches, mais c'est quelqu'un d'hyper rassurant, et je comprends enfin ce que signifie avoir quelqu'un de rassurant dans sa vie. Je m'interroge aussi sur le fait que c'est au moment où j'ai été le plus vulnérable, sans plus aucune barrière, protection ni aide, que je l'ai rencontré et que je me suis autorisée à peut-être vivre une histoire.

Voilà les quelques nouvelles. De nouveau mille mercis à tous pour vos messages, je n'aurai sûrement pas autant avancé sans votre précieux soutien !

Je vous embrasse :)
#1261915
Bonjour jolie Janysse :) ,

Bon, il semble y avoir quelques avancées de ton côté, tu reprends tout doucement les rênes de ta vie.

Tu analyses plutôt bien les choses, rien à ajouter (pour le moment ;) ).

Continue sur ta belle lancée!
#1270309
Bonjour tout le monde !

Je viens vous souhaiter une bonne année et donner quelques nouvelles :)

Je poursuis tranquillement mon traitement, je ne suis toujours pas au top (problèmes de motivation et de concentration notamment) mais bien mieux qu'il y a deux mois ! J'ai repris les cours, j'y vais aussi doucement que possible, sans forcer, j'essaie de ne pas me laisser glisser dans la frénésie de travail qui m'a emportée l'an dernier. J'angoisse beaucoup, j'ai l'impression que ce gros craquage, cette dépression et l'année dernière m'ont vraiment fragilisée. J'ai toujours eu confiance en moi, sinon en mon travail du moins en mes capacités de travail, universitairement parlant. Depuis 3 mois c'est très dur à gérer, j'ai constamment peur de ne pas y arriver, de ne pas être à la hauteur, et alors qu'avant je réussissais à chasser ce genre de pensées et à travailler encore mieux et plus, elles me paralysent aujourd'hui, et m'empêchent d'avancer. L'idée de ne plus être "la meilleure" ou parmi "les meilleurs" me terrorise. Si je ne suis plus "la meilleure", qui suis-je ? Qu'est-ce que je suis ? Qu'est-ce qu'il me reste ? J'essaie de reprendre petit à petit la confiance en moi que j'ai totalement perdue, mais c'est compliqué, et cela prend du temps... J'ai l'impression d'être toute brûlée.

Cela fait bientôt un an que nous ne faisons plus de musique avec mon groupe. Je suis assez nostalgique mais j'ai fait mon deuil je crois, au final ça m'enlève un poids énorme que je n'avais plus le temps ni l'espace mental pour gérer. Je me consacre entièrement à mes recherches, c'est un vrai bonheur (quand j'arrive à m'y mettre s'entend...).

Côté coeur, je suis toujours avec mon copain. C'est un vrai bonheur. On est très amoureux, et ça fait un bien fou. Je n'ai pas peur avec lui, je n'ai pas peur qu'il ne m'aime pas, qu'il ne m'aime plus, qu'il m'aime moins que moi je l'aime, j'ai la certitude qu'il m'aime. Je le sais et ça me porte, me rend plus forte et plus confiante. Il est rassurant, n'hésite pas à exprimer ses sentiments, à me dire qu'il m'aime, à manifester son envie d'être avec moi et de passer du temps avec moi. On a toujours plein de choses à se dire, sur lesquelles rire, il me comprend et prend soin de moi lorsqu'il sent que je flanche. Je me sens bien, et je ne me sens pas menacée par l'avenir. Je n'ai jamais aimé comme ça, avec cette belle confiance qui me porte.

Je suis profondément convaincue que notre relation ne serait pas ce qu'elle est si je n'étais pas passée par toutes ces étapes avant. Sans ces ruptures et relations problématiques, sans cette dépression qui a radicalement remis en question mon existence, je serais incapable de vivre sereinement cette relation.

Voilà, rien de folichon, mais les choses reviennent gentiment à la normale, d'ici là j'essaie de ne pas m'épuiser, de prendre mon temps, de me soigner. Je vous embrasse tous très fort :)
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