- 10 juin 2010, 23:19
#231879
bonsoir à tous,
Je suis une femme divorcée d’une cinquantaine d’années avec des rondeurs, beaucoup de rondeurs, douce, passionnée, bouillonnante. Je sortais d’une relation avec un homme à la personnalité très forte qui m’a beaucoup apporté intellectuellement, sensuellement, émotionnellement lorsque j'ai rencontré il y a deux et demi, un homme par le biais d’un site internet. Je n’étais pas prête à reprendre une relation amoureuse, qu’elle soit légère ou sérieuse. Nous avons donc beaucoup communiqué, échangeant sur nos vies respectives. Il m’a tout de suite dit qu’il était marié, cela ne me posait pas de problèmes puisque je n’étais pas dans une démarche de rencontre. Leur couple était rentré depuis longtemps dans une routine, une lassitude, un quotidien plus fraternelle qu’autre chose. Il n’a jamais cherché à dire du mal de sa femme, à se faire plaindre, à noircir ou à travestir la vérité. C’est un homme d’une très grande honnêteté morale et intellectuelle, presque un peu rigide parfois. Au fil du temps, nos conversations ont évolué et nous avons fini par croiser nos yeux devant un thé. Nous nous sommes plus tout de suite. C’est un bel homme, sérieux, posé, au regard franc et profond, d’une très grande délicatesse.
Nous nous sommes revus très vite … de plus en plus souvent … nous sommes devenus amants … amoureux … très amoureux … passionnés … très passionnés … ne pouvant plus nous passer l’un de l’autre… Pendant toute notre relation, il a été prévenant, attentif, passionné, impétueux mais aussi jaloux, possessif, exclusif, réclamant de moi un amour inconditionnel.
Nous nous retrouvions toutes les semaines, nos corps affamés l’un de l’autre, en parfaite harmonie des sens et du coeur. Mais ces moments d’amour fusionnel, de bonheur, étaient trop courts, le retour à la réalité arrivait bien trop vite, il nous fallait retrouver nos vies. Alors très régulièrement nous prenions une journée de congé pour profiter l’un de l’autre, pour un restau, une expo, un ciné, une ballade, un câlin,…
Mes journées étaient rythmées de ses sms. Tous les matins quoiqu’il arrive, j’avais un petit message pour me souhaiter une bonne journée, me dire combien il m’aimait, qu’il pensait à moi. L’après midi pour me raconter sa journée et bien sûr le soir juste avant de s’endormir… Ca c’était le minimum, j’en avais tout au long de la journée, auxquels je répondais bien évidemment fougueusement… Nous vivions un amour passionnel de cœur et de corps, nous étions dans notre bulle …
Comme toute histoire passionnelle, notre bel amour était ponctué par des scènes de jalousie pour des riens, je n’avais pas répondu assez vite à un de ces sms, j’avais dit que je voyais des copines le WE et tout de suite son imagination s’enflammait et ça le torturait. Mais je n’étais pas en reste avec mes petites scènes idiotes. Après les crises passées, les mots emportés, nous nous retrouvions plus amoureux que jamais, oubliant le tumulte de nos crises d’ados.
Jusqu’à la première vraie crise de ma part. Il est marié, je suis une femme libre. Nous avons des enfants tous les deux, 16 et 18 ans pour lui, 19 et 23 ans pour moi. C’est curieux et paradoxal ce que je vais dire mais si il reconnaissait qu’il me demandait beaucoup, que son amour était égoïste, il n’avait pas vraiment conscience de ce que cela impliquait pour moi… Passionnément amoureuse moi aussi j’ai commencé à en vouloir plus. Ce n’est pas que je voulais absolument qu’il quitte femme et enfants, mais je me sentais malheureuse et frustrée que « nos moments à nous » soient trop courts. C’était un déchirement de le quitter pour retourner chacun à nos vies. J’aurais aimé qu’il fasse des projets d'avenir. Lorsque je lui disais que je savais que j’étais la femme de l’ombre, la femme cachée et qu’il ne quitterait jamais sa femme, il me répondait que j’étais la femme qu’il aimait et que je ne savais rien de l’avenir. Aucune fausse promesse. Qu’il était sincère dans ses sentiments pour moi, qu’il m’aimait vraiment, que je lui étais indispensable. Mais je suis impatiente, impulsive, lui posé, réfléchi. De mon point de vue, s’il m’aimait vraiment il pouvait tout plaquer, même à 55 ans. Pas aussi simple…
J’aurais voulu entendre d’autres mots, ça me fâchait beaucoup, je trouvais ça injuste, je pleurais, je laissais sous entendre que je pouvais partir. Un jour il m’a dit qu’il avait peur de tout lâcher et que ce soit moi qui le lâche ensuite, se demandant si j’étais prête et comment je l’intégrerais dans ma vie, avec mes garçons. Pour lui, laisser ses enfants est impossible, je le comprends moi aussi je ne pourrais pas faire ce choix. En fait, je sais il est lâche, mais ce qu’il attendait c’est que ce soit sa femme qui fasse la démarche.
Je n’ai pas vu qu’il était fatigué, que je devenais insistante et qu’il se sentait de plus en plus tiraillé entre sa famille, femme, enfants, mère, frère, boulot et moi. Il voulait ne rendre malheureux personne, satisfaire tout le monde. Sa famille se repose totalement sur lui. C’était toujours pour lui un peu une course contre la montre. Mais comme j’étais sa bulle d’amour, d’oxygène, je lui étais indispensable… jusqu’au jour où je suis devenue moi aussi plus « exigeante ».
Ils ont une « maison de campagne », où ils passent la plupart de leur week end. Il m’a déjà emmené juste pour la journée. La première fois c’était l’été dernier, il m’a fait faire le tour de son très beau et grand jardin. C’était une magnifique journée de partage, de complicité, de rire. J’y suis retournée mais la magie n’était plus là, si la maison est sympa, c’est SA maison à Elle et je ne m’y sens pas à l’aise. Je me sentais piégée dans cette maison entre autre à cause des voisins… impossible de me déplacer vraiment librement dans les pièces du bas et jardin interdit. Pas les meilleures conditions pour être sereine, amoureuse.
Nous devions nous voir le lundi 3 mai pour une journée surprise qu’il m’avait préparée. Il est obligé d’annuler, sa femme est tombée le dimanche soir, 4 h aux urgences et elle est immobilisée pendant 2 mois et demi (Problème à l’épaule). Je suis forcément déçue, lui aussi, il a peur que je le prenne mal, mais je ne dis rien bien évidemment, c’est la faute à pas de chance et la pauvre doit souffrir. Il me propose alors de passer ensemble le week end du 8 mai. Sa femme a le bras immobilisé mais ne souffre pas, peut se déplacer, ne souhaite pas aller à la campagne ni ses enfants. De mon côté j’avais prévu un apéritif avec les parents d’un ami de mon fils, mais je peux le décaler au dimanche, j’accepte donc. Ce sera notre premier week end ensemble, notre première nuit entière…
Nous nous retrouvons le samedi. J'avais très envie d'un picnic, de nature (j'habite la région parisienne). Direction Vaux le Vicomte pour le fameux picnic dans le parc. Dommage il pleut, j'ai un problème au pied depuis quelques semaines, nous rebroussons chemin et il me propose de picniquer dans la voiture, sur le parking... je ne dis rien, je garde le sourire mais je suis déçue, adieu le romantisme du moment... pas grave je suis avec mon amoureux... Je lui propose pour compenser de trouver un petit endroit sympa pour prendre un pot tout en profitant de la nature. On tourne et retourne, il ne trouve rien, s'impatiente, stresse. J'essaie de le calmer de lui dire que ce n'est pas très grave, qu'on finira bien par trouver et on trouve. On prend notre pot sans trop de conviction. En fait il est tracassé, je le sens, parce que pour justifier d'aller seul à la campagne, il a trouvé le prétexte de s'occuper du jardin et de tondre la pelouse. On finit par partir et rejoindre la maison. Là nous faisons l'amour et la magie est là comme à chaque fois. Pour les âmes sensibles, nous ne l'avons pas fait dans leur chambre, ni dans leur lit, d'ailleurs ils ne dorment plus ensemble depuis longtemps, d'ailleurs ils ont deux petits lits bien séparés dans leur chambre. Il me prépare un petit feu de cheminée, est aux petits soins pour moi. Et il va tondre sa foutue pelouse... Dans la soirée je lui demande si il a appelé sa femme pour avoir de ces nouvelles. Il me dit que non, en fait il est géné de l'appeler alors que je suis là, je le rassure, lui dit que c'est normal qu'il s'en inquiete. Finalement il finit par l'appeler mais elle n'est pas là. C'est elle qui finira par l'appeler plus tard. La soirée se passe merveilleusement bien. La nuit encore plus, nous sommes heureux d'être ensemble, nous nous endormons enlacés... Le lendemain matin petit réveil sous les caresses de mon fougueux amoureux. Nous nous rendormons un peu. Nous finissons par nous lever pour petit déjeuner, et c'est là où tout dérape... Au moment de descendre, il m'arrête, je dois rester cachée, il y a un voisin de l'autre côté de la rue et il pourrait me voir... Je le prend très mal, j'essaie de cacher mon énervement... mais je ne peux pas et je lui dis tout ce que j'ai gardé en moi de frustration, tout ressort en bloc, je lui dis que je ne veux plus venir dans cette maison, que je vis mal le fait d'être obligée de me comporter comme une voleuse pour sortir de la voiture, rentrer très rapidement dans la maison, ne pas pouvoir profiter du jardin, de ruser pour passer d'un étage à l'autre... que c'est dur pour moi et que là je suis vraiment la femme cachée, qu'au bout de deux ans et demi de notre relation il ne s'engage pas plus dans l'avenir, qu'il ne se rend même pas compte de ce que cela signifie pour moi, il me demande un amour absolu, une fidélité, de rester à l'attendre sans grande illusion sur l'avenir ou d'attendre que ces enfants soient partis. Que tout ce qui le tracasse c'est de tondre la pelouse pour justifier de sa présence, que j'étais plus importante quand même. Qu'un picinc dans la voiture alors que c'était notre premier week end ensemble manque prodigieusement de romantisme. Qu'il est comme un enfant à toujours se justifier de tout vis à vis de sa femme, qu'elle, malgré son bras en écharpe et bien elle est sortie et qu'elle s'en fiche pas mal, qu'elle ne lui rend aucun compte... bref il est surpris de ce flot de paroles, de ma déception. Lui qui ne s'énerve jamais, perd un peu son calme, s'explique, se justifie... mais je sens bien que j'en ai trop dit. On écourte et il me ramène chez moi, avant il me propose de déjeuner au restaurant. Pas de chance tout est fermé et on finit dans un restaurant PMU un peu crade... le charme est rompu, on ne se regarde plus, on s'envoie encore quelques petits pics. Je lui demande si notre histoire est finie, qu'il me le dise là maintenant et pas par texto. Il me dit que non mais je le connais bien... Au moment de nous séparer je lui demande si il m'aime, il me dit oui, me dit à très bientôt j'espère...
Je lui envoie des sms auxquels il ne répond pas tout de suite. Il a un nouveau portable qu'il manie très mal, il efface les sms au lieu de les envoyer, bref il galère et ça l'énerve depuis deux jours. La panique me fait faire tous les interdits, que si il ne répond pas je supprimerais mon numéro de téléphone, mon adresse mail (nous n'avons ni msn ni facebook), que je vais me jeter par la fenêtre. Il finit par m'écrire qu'il sent bien qu'il ne me rend pas heureuse, que ça le désespérait, qu'il m'en fallait toujours plus. Je lui réponds que c'est une femme amoureuse qui parlait, pas une femme frustrée, etc... qu'il me rend heureuse, il m'explique en mots choisis que c'est fini, il me dit même encore ma douce, que mon cri du coeur était poignant. Qu'il me demandait de lui pardonner, mais qu'il préférait s'effacer pour que je puisse vivre ma vie, qu'il ne pouvait plus me regarder dans les yeux... qu'il se sentait mal vis à vis de moi, de sa femme... que c'était limite psy, mais qu'il préférait fuir l'amour, qu'il y avait un moment où ça basculait définitivement. Il était doux mais ferme, j'ai senti qu'il ne reviendrait pas sur sa décision. En plus il m'a dit que sa femme était à la maison pour 2 mois, qu'ensuite il partait en vacances... donc trop de complication je suppose...Il est orgueilleux, rigide... C'est fini... J'ai espéré qu'il m'écrirait un petit mot pour mon anniversaire, il est resté silencieux. Je lui ai envoyé un petit sms sobre samedi dernier parce que je savais qu'il travaillait le matin... Pensées pour toi qui travaille par une si belle matinée. Tu ne me quittes pas... Bien sûr aucune réponse... La vie est ainsi faite, pendant plus de deux ans il m'a supplié de ne pas le lacher, de l'aimer aussi passionnement comme il m'aimait et c'est lui qui m'abandonne... la vie nous joue parfois de si vilain tour...
Alors voilà, je suis donc en SR définitif, je sais qu'il ne reviendra pas, que je dois abdiquer.... Contrairement à vous, pas facile de se dire "next" j'ai 52 ans, des rondeurs... je me sens vidée, sans espoir, sans avenir, parce que vivre sans lui c'est mourir... Je pense qu'il doit être heureux ou au moins serein d'avoir retrouvé sa vie tranquille, peut être les liens avec elle se sont renforcés,... je suis un poids en moins, il doit être soulagé... plus besoin de m'écrire, de mentir à sa famille... je me sens si malheureuse, si impuissante, je suis désespérée de me dire que plus jamais je ne le verrais, je n'entendrais ses mots, son absence m'est insupportable...
Voilà deux extraits de ses messages qui datent de l'année dernière suite à une dispute... Malgré sa rage et sa colère, jamais il n'avait cessé de m'écrire...
"Nous avons trop besoin l´un de l´autre, n´y pensons plus... jusqu´au prochain orage, il sera inévitable, tu ne pourras pas t’en empêcher, tout comme moi je ne pourrai pas m’en empêcher, on sera à nouveaux prêts à tout brûler, tout détruire jusqu´au bout... jusqu´au moment où il nous apparaît comme une évidence qu´il nous sera impossible de nous passer l´un de l´autre... Moi non plus je n´ai pas dormi, moi aussi je n´ai pas cessé de penser à nous... avec rage, amour, passion, emportant tout sur leur passage..."
"tu es mon rêve, ma réalité, mon amour, mon espérance... je viens de découvrir ton merveilleux mail, je prendrai le temps de te répondre calmement, à un autre moment, loin dex maux de tête des tourments qui me perturbent, je crois en toi, j´ai absolument besoin de toi, c´est pour cela que dès que je te sens malheureuse j´ai une peur panique de te perdre, j´imagine que tu en as par dessus la tête de cette situation et je me sens completement destabilisé... rien ne me fait ni ne m´a fait peur dans la vie, rien, j´ai découvert avec toi l´angoisse de te perdre, je ne sais pas comment réagir.. et voilà qu´alors j´écris n´importe quoi j´ai envie de tout brûler de disparaître..."
Je suis une femme divorcée d’une cinquantaine d’années avec des rondeurs, beaucoup de rondeurs, douce, passionnée, bouillonnante. Je sortais d’une relation avec un homme à la personnalité très forte qui m’a beaucoup apporté intellectuellement, sensuellement, émotionnellement lorsque j'ai rencontré il y a deux et demi, un homme par le biais d’un site internet. Je n’étais pas prête à reprendre une relation amoureuse, qu’elle soit légère ou sérieuse. Nous avons donc beaucoup communiqué, échangeant sur nos vies respectives. Il m’a tout de suite dit qu’il était marié, cela ne me posait pas de problèmes puisque je n’étais pas dans une démarche de rencontre. Leur couple était rentré depuis longtemps dans une routine, une lassitude, un quotidien plus fraternelle qu’autre chose. Il n’a jamais cherché à dire du mal de sa femme, à se faire plaindre, à noircir ou à travestir la vérité. C’est un homme d’une très grande honnêteté morale et intellectuelle, presque un peu rigide parfois. Au fil du temps, nos conversations ont évolué et nous avons fini par croiser nos yeux devant un thé. Nous nous sommes plus tout de suite. C’est un bel homme, sérieux, posé, au regard franc et profond, d’une très grande délicatesse.
Nous nous sommes revus très vite … de plus en plus souvent … nous sommes devenus amants … amoureux … très amoureux … passionnés … très passionnés … ne pouvant plus nous passer l’un de l’autre… Pendant toute notre relation, il a été prévenant, attentif, passionné, impétueux mais aussi jaloux, possessif, exclusif, réclamant de moi un amour inconditionnel.
Nous nous retrouvions toutes les semaines, nos corps affamés l’un de l’autre, en parfaite harmonie des sens et du coeur. Mais ces moments d’amour fusionnel, de bonheur, étaient trop courts, le retour à la réalité arrivait bien trop vite, il nous fallait retrouver nos vies. Alors très régulièrement nous prenions une journée de congé pour profiter l’un de l’autre, pour un restau, une expo, un ciné, une ballade, un câlin,…
Mes journées étaient rythmées de ses sms. Tous les matins quoiqu’il arrive, j’avais un petit message pour me souhaiter une bonne journée, me dire combien il m’aimait, qu’il pensait à moi. L’après midi pour me raconter sa journée et bien sûr le soir juste avant de s’endormir… Ca c’était le minimum, j’en avais tout au long de la journée, auxquels je répondais bien évidemment fougueusement… Nous vivions un amour passionnel de cœur et de corps, nous étions dans notre bulle …
Comme toute histoire passionnelle, notre bel amour était ponctué par des scènes de jalousie pour des riens, je n’avais pas répondu assez vite à un de ces sms, j’avais dit que je voyais des copines le WE et tout de suite son imagination s’enflammait et ça le torturait. Mais je n’étais pas en reste avec mes petites scènes idiotes. Après les crises passées, les mots emportés, nous nous retrouvions plus amoureux que jamais, oubliant le tumulte de nos crises d’ados.
Jusqu’à la première vraie crise de ma part. Il est marié, je suis une femme libre. Nous avons des enfants tous les deux, 16 et 18 ans pour lui, 19 et 23 ans pour moi. C’est curieux et paradoxal ce que je vais dire mais si il reconnaissait qu’il me demandait beaucoup, que son amour était égoïste, il n’avait pas vraiment conscience de ce que cela impliquait pour moi… Passionnément amoureuse moi aussi j’ai commencé à en vouloir plus. Ce n’est pas que je voulais absolument qu’il quitte femme et enfants, mais je me sentais malheureuse et frustrée que « nos moments à nous » soient trop courts. C’était un déchirement de le quitter pour retourner chacun à nos vies. J’aurais aimé qu’il fasse des projets d'avenir. Lorsque je lui disais que je savais que j’étais la femme de l’ombre, la femme cachée et qu’il ne quitterait jamais sa femme, il me répondait que j’étais la femme qu’il aimait et que je ne savais rien de l’avenir. Aucune fausse promesse. Qu’il était sincère dans ses sentiments pour moi, qu’il m’aimait vraiment, que je lui étais indispensable. Mais je suis impatiente, impulsive, lui posé, réfléchi. De mon point de vue, s’il m’aimait vraiment il pouvait tout plaquer, même à 55 ans. Pas aussi simple…
J’aurais voulu entendre d’autres mots, ça me fâchait beaucoup, je trouvais ça injuste, je pleurais, je laissais sous entendre que je pouvais partir. Un jour il m’a dit qu’il avait peur de tout lâcher et que ce soit moi qui le lâche ensuite, se demandant si j’étais prête et comment je l’intégrerais dans ma vie, avec mes garçons. Pour lui, laisser ses enfants est impossible, je le comprends moi aussi je ne pourrais pas faire ce choix. En fait, je sais il est lâche, mais ce qu’il attendait c’est que ce soit sa femme qui fasse la démarche.
Je n’ai pas vu qu’il était fatigué, que je devenais insistante et qu’il se sentait de plus en plus tiraillé entre sa famille, femme, enfants, mère, frère, boulot et moi. Il voulait ne rendre malheureux personne, satisfaire tout le monde. Sa famille se repose totalement sur lui. C’était toujours pour lui un peu une course contre la montre. Mais comme j’étais sa bulle d’amour, d’oxygène, je lui étais indispensable… jusqu’au jour où je suis devenue moi aussi plus « exigeante ».
Ils ont une « maison de campagne », où ils passent la plupart de leur week end. Il m’a déjà emmené juste pour la journée. La première fois c’était l’été dernier, il m’a fait faire le tour de son très beau et grand jardin. C’était une magnifique journée de partage, de complicité, de rire. J’y suis retournée mais la magie n’était plus là, si la maison est sympa, c’est SA maison à Elle et je ne m’y sens pas à l’aise. Je me sentais piégée dans cette maison entre autre à cause des voisins… impossible de me déplacer vraiment librement dans les pièces du bas et jardin interdit. Pas les meilleures conditions pour être sereine, amoureuse.
Nous devions nous voir le lundi 3 mai pour une journée surprise qu’il m’avait préparée. Il est obligé d’annuler, sa femme est tombée le dimanche soir, 4 h aux urgences et elle est immobilisée pendant 2 mois et demi (Problème à l’épaule). Je suis forcément déçue, lui aussi, il a peur que je le prenne mal, mais je ne dis rien bien évidemment, c’est la faute à pas de chance et la pauvre doit souffrir. Il me propose alors de passer ensemble le week end du 8 mai. Sa femme a le bras immobilisé mais ne souffre pas, peut se déplacer, ne souhaite pas aller à la campagne ni ses enfants. De mon côté j’avais prévu un apéritif avec les parents d’un ami de mon fils, mais je peux le décaler au dimanche, j’accepte donc. Ce sera notre premier week end ensemble, notre première nuit entière…
Nous nous retrouvons le samedi. J'avais très envie d'un picnic, de nature (j'habite la région parisienne). Direction Vaux le Vicomte pour le fameux picnic dans le parc. Dommage il pleut, j'ai un problème au pied depuis quelques semaines, nous rebroussons chemin et il me propose de picniquer dans la voiture, sur le parking... je ne dis rien, je garde le sourire mais je suis déçue, adieu le romantisme du moment... pas grave je suis avec mon amoureux... Je lui propose pour compenser de trouver un petit endroit sympa pour prendre un pot tout en profitant de la nature. On tourne et retourne, il ne trouve rien, s'impatiente, stresse. J'essaie de le calmer de lui dire que ce n'est pas très grave, qu'on finira bien par trouver et on trouve. On prend notre pot sans trop de conviction. En fait il est tracassé, je le sens, parce que pour justifier d'aller seul à la campagne, il a trouvé le prétexte de s'occuper du jardin et de tondre la pelouse. On finit par partir et rejoindre la maison. Là nous faisons l'amour et la magie est là comme à chaque fois. Pour les âmes sensibles, nous ne l'avons pas fait dans leur chambre, ni dans leur lit, d'ailleurs ils ne dorment plus ensemble depuis longtemps, d'ailleurs ils ont deux petits lits bien séparés dans leur chambre. Il me prépare un petit feu de cheminée, est aux petits soins pour moi. Et il va tondre sa foutue pelouse... Dans la soirée je lui demande si il a appelé sa femme pour avoir de ces nouvelles. Il me dit que non, en fait il est géné de l'appeler alors que je suis là, je le rassure, lui dit que c'est normal qu'il s'en inquiete. Finalement il finit par l'appeler mais elle n'est pas là. C'est elle qui finira par l'appeler plus tard. La soirée se passe merveilleusement bien. La nuit encore plus, nous sommes heureux d'être ensemble, nous nous endormons enlacés... Le lendemain matin petit réveil sous les caresses de mon fougueux amoureux. Nous nous rendormons un peu. Nous finissons par nous lever pour petit déjeuner, et c'est là où tout dérape... Au moment de descendre, il m'arrête, je dois rester cachée, il y a un voisin de l'autre côté de la rue et il pourrait me voir... Je le prend très mal, j'essaie de cacher mon énervement... mais je ne peux pas et je lui dis tout ce que j'ai gardé en moi de frustration, tout ressort en bloc, je lui dis que je ne veux plus venir dans cette maison, que je vis mal le fait d'être obligée de me comporter comme une voleuse pour sortir de la voiture, rentrer très rapidement dans la maison, ne pas pouvoir profiter du jardin, de ruser pour passer d'un étage à l'autre... que c'est dur pour moi et que là je suis vraiment la femme cachée, qu'au bout de deux ans et demi de notre relation il ne s'engage pas plus dans l'avenir, qu'il ne se rend même pas compte de ce que cela signifie pour moi, il me demande un amour absolu, une fidélité, de rester à l'attendre sans grande illusion sur l'avenir ou d'attendre que ces enfants soient partis. Que tout ce qui le tracasse c'est de tondre la pelouse pour justifier de sa présence, que j'étais plus importante quand même. Qu'un picinc dans la voiture alors que c'était notre premier week end ensemble manque prodigieusement de romantisme. Qu'il est comme un enfant à toujours se justifier de tout vis à vis de sa femme, qu'elle, malgré son bras en écharpe et bien elle est sortie et qu'elle s'en fiche pas mal, qu'elle ne lui rend aucun compte... bref il est surpris de ce flot de paroles, de ma déception. Lui qui ne s'énerve jamais, perd un peu son calme, s'explique, se justifie... mais je sens bien que j'en ai trop dit. On écourte et il me ramène chez moi, avant il me propose de déjeuner au restaurant. Pas de chance tout est fermé et on finit dans un restaurant PMU un peu crade... le charme est rompu, on ne se regarde plus, on s'envoie encore quelques petits pics. Je lui demande si notre histoire est finie, qu'il me le dise là maintenant et pas par texto. Il me dit que non mais je le connais bien... Au moment de nous séparer je lui demande si il m'aime, il me dit oui, me dit à très bientôt j'espère...
Je lui envoie des sms auxquels il ne répond pas tout de suite. Il a un nouveau portable qu'il manie très mal, il efface les sms au lieu de les envoyer, bref il galère et ça l'énerve depuis deux jours. La panique me fait faire tous les interdits, que si il ne répond pas je supprimerais mon numéro de téléphone, mon adresse mail (nous n'avons ni msn ni facebook), que je vais me jeter par la fenêtre. Il finit par m'écrire qu'il sent bien qu'il ne me rend pas heureuse, que ça le désespérait, qu'il m'en fallait toujours plus. Je lui réponds que c'est une femme amoureuse qui parlait, pas une femme frustrée, etc... qu'il me rend heureuse, il m'explique en mots choisis que c'est fini, il me dit même encore ma douce, que mon cri du coeur était poignant. Qu'il me demandait de lui pardonner, mais qu'il préférait s'effacer pour que je puisse vivre ma vie, qu'il ne pouvait plus me regarder dans les yeux... qu'il se sentait mal vis à vis de moi, de sa femme... que c'était limite psy, mais qu'il préférait fuir l'amour, qu'il y avait un moment où ça basculait définitivement. Il était doux mais ferme, j'ai senti qu'il ne reviendrait pas sur sa décision. En plus il m'a dit que sa femme était à la maison pour 2 mois, qu'ensuite il partait en vacances... donc trop de complication je suppose...Il est orgueilleux, rigide... C'est fini... J'ai espéré qu'il m'écrirait un petit mot pour mon anniversaire, il est resté silencieux. Je lui ai envoyé un petit sms sobre samedi dernier parce que je savais qu'il travaillait le matin... Pensées pour toi qui travaille par une si belle matinée. Tu ne me quittes pas... Bien sûr aucune réponse... La vie est ainsi faite, pendant plus de deux ans il m'a supplié de ne pas le lacher, de l'aimer aussi passionnement comme il m'aimait et c'est lui qui m'abandonne... la vie nous joue parfois de si vilain tour...
Alors voilà, je suis donc en SR définitif, je sais qu'il ne reviendra pas, que je dois abdiquer.... Contrairement à vous, pas facile de se dire "next" j'ai 52 ans, des rondeurs... je me sens vidée, sans espoir, sans avenir, parce que vivre sans lui c'est mourir... Je pense qu'il doit être heureux ou au moins serein d'avoir retrouvé sa vie tranquille, peut être les liens avec elle se sont renforcés,... je suis un poids en moins, il doit être soulagé... plus besoin de m'écrire, de mentir à sa famille... je me sens si malheureuse, si impuissante, je suis désespérée de me dire que plus jamais je ne le verrais, je n'entendrais ses mots, son absence m'est insupportable...
Voilà deux extraits de ses messages qui datent de l'année dernière suite à une dispute... Malgré sa rage et sa colère, jamais il n'avait cessé de m'écrire...
"Nous avons trop besoin l´un de l´autre, n´y pensons plus... jusqu´au prochain orage, il sera inévitable, tu ne pourras pas t’en empêcher, tout comme moi je ne pourrai pas m’en empêcher, on sera à nouveaux prêts à tout brûler, tout détruire jusqu´au bout... jusqu´au moment où il nous apparaît comme une évidence qu´il nous sera impossible de nous passer l´un de l´autre... Moi non plus je n´ai pas dormi, moi aussi je n´ai pas cessé de penser à nous... avec rage, amour, passion, emportant tout sur leur passage..."
"tu es mon rêve, ma réalité, mon amour, mon espérance... je viens de découvrir ton merveilleux mail, je prendrai le temps de te répondre calmement, à un autre moment, loin dex maux de tête des tourments qui me perturbent, je crois en toi, j´ai absolument besoin de toi, c´est pour cela que dès que je te sens malheureuse j´ai une peur panique de te perdre, j´imagine que tu en as par dessus la tête de cette situation et je me sens completement destabilisé... rien ne me fait ni ne m´a fait peur dans la vie, rien, j´ai découvert avec toi l´angoisse de te perdre, je ne sais pas comment réagir.. et voilà qu´alors j´écris n´importe quoi j´ai envie de tout brûler de disparaître..."