- 02 août 2014, 12:21
#922985
Bonjour Coriandre,
J'espère que tu vas bien, que tu avances, que ton homme et toi avez renoué et évolué dans le bon sens, c'est tout ce que je te souhaite.
Merci d'être passée par là. J'ai tenté de m'effacer car j'ai honte de moi. Je suis revenue (bonjour l'incohérence) parce que je sentais devoir m'expliquer auprès de Carrie.
Mon histoire est terminée, je suis dévastée.
Je l'ai supprimé de FB, j'ai retiré notre photo et notre relation, mais je suis incapable d'effacer ses mots d'amour, surtout la chanson "je l'aime à mourir" qu'il me dédiait naguère.
Il a alors changé sa photo profil (avant c'était la nôtre en couple). Depuis les femmes s'empressent de cliquer "j'aime" à sa nouvelle photo où il est torse nu. Ça me tue. Il n'a pas retiré son statut "en couple" ni mes mots doux, mais cela ne saurait tarder. Je me fais du mal avec FB et je sais que je dois tout effacer et le bloquer, mais c'est difficile.
Je lui ai écrit une douce lettre hier matin afin de n'avoir aucun regret, mais je ne savais pas qu'il allait mal. Il n'a pas daigné me répondre.
Dernier échange hier soir durant lequel il me dit être perdu, ne pas trouver de sens à sa vie. Il dit "j’ai la haine, je me déteste, j’ai les nerfs, j’en veux à la terre entière" ; "je vais rester ainsi toute ma vie, c'est mon destin".
Il m'avait quittée en 2011 parce qu'il n'allait pas bien. Il avait répété le même schéma l'année suivante (et moi avec de retourner vers lui). Voilà pourquoi en 2013 j'étais restée dans mon coin, je ne lui faisais plus confiance. Mais il me promettait sa venue, affirmait aller bien, savoir ce qu'il voulait de la vie: moi et nos projets et il est effectivement venu. Or il n'est plus le même depuis sa venue, je ne le reconnais pas. J'ai tenté de me protéger de lui cette dernière année, mais comment se préserver quand l'homme que vous aimez vous dit qu'il lâche tout pour vous et qu'il le fait?
Avant mon inscription ici, je parcourais en sous-marin le forum des personnes entourant les dépressifs, j'ai lu aussi quelques ouvrages dont "comment vivre avec un déprimé". J'aurais dû fuir, je n'aurais pas dû lui permettre de revenir dans ma vie pour en ressortir, mais je l'aime et aujourd'hui je me dis que ce que j'ai vécu durant sa période "positive", relativement stable, personne ne pourra me l'ôter. Maigre consolation.
Ce n'est pas un hasard si j'aime un homme incapable de m'aimer. Inconsciemment, j'ai pu lire que c'est parce que je me sens indigne d'être aimée. Ce n'est pas un hasard non plus que j'aie tenté de le soutenir, j'ai pu lire que c'est parce que, inconsciemment, je crois à tord que l'on m'aimera pour ce que je fais et non pour ce que je suis.
Que d'éléments malsains. Je l'ai aimé pourtant dans toute ma pureté et je souffre le martyre de voir qu'il est venu pour moi et qu'il a sombré. C'est terrible de l'entendre me dire "maintenant laisse-moi dans ma merde" et le plus douloureux "qu’est ce que ça peut te faire de toute manière que je crève ou pas demain" ; "souhaite moi la mort et tout ce que tu veux, je mérite tout"
Ça me tue. Dans un élan de désespoir, je lui ai dit que je l'aime. Il m'a répondu "moi je ne m'aime pas". Pas suffisamment humiliée, je lui ai dit que s'il se meurt, je me meurs aussi, à quoi il n'a rien répondu. Le silence, on le sait, est le plus grand des mépris.
C'est difficile d'abandonner un être cher, de renoncer, mais je dois me sauver car je sombre avec lui. Ma thérapie psy me servira avant tout à surmonter cette épreuve. Je suis consciente par la suite devoir corriger un certain nombre de fragilités. Je suis trop faible pour employer les termes appropriés, mais je les connais.
Je lui ai proposé de partir (seul) loin se ressourcer, je l'ai surtout encouragé à voir un psy, mais il refuse. Lui seul peut se sauver, mais il n'a plus le cœur à rien comme si ce dernier était paralysé. Ce n'est pas mon problème, mais sa santé, son bonheur me sont chers.
Je sais la chance que j'ai d'avoir ma famille, je me bats pour elle.
Je vais m'éloigner d'ici, je n'y ai plus ma place. Au revoir à tous.