- 14 févr. 2009, 01:12
#71120
Bonjour, et merci pour vos réactions, fidèles vous. J'étais moi même dans un état assez second quand j'ai écrit, et cela se traduit par une sorte de crise d'une tristesse submergeante, et l'urgence de l'écriture pour évacuer mon hypersensibilité.
Depuis, j'ai vécu quelque chose de nouveau, d'imprévu, de précieux et de rare... Je ne sais pas quoi penser, et j'ai encore du mal à en concevoir les conséquences.
Mon amie...
Une amie très proche et très chère, dont la vie est traversée d'épreuves dont la dernière est absolument déchirante, est venue me rendre visite pour répondre à un besoin vital de changer d'air. Elle a une décennie en moins, une vie différente et nous n'habitons malheureusement pas le même pays. Et pourtant nous sommes de grands confidents. Elle est essentielle à mon équilibre tout comme il me semble l'être au sien, particulièrement en ces temps troublés, et j'ai beaucoup d'affection et d'admiration pour elle. Depuis longtemps j'ai l'impression diffuse qu'on se plaît, même physiquement... On se taquine... Ca ne va pas plus loin, et de toutes façons la question ne se pose pas à cause de la distance.
Et voilà donc qu'elle débarque en trombe dans le gris de ma vie. J'ai vécu plusieurs jours superbes. On se rapproche à une vitesse fulgurante, et on finit par s'embrasser et se câliner. On se promène main dans la main, on parle de tout et de rien. Même sous la grisaille pluvieuse, au milieu des arbres morts et à côté des routes bruyantes, me promener avec elle me procure de la joie. J'ai été vraiment heureux à nouveau. J'ai compris que je ne pouvais l'être que dans une relation d'amour. Un tel revirement en constitue la preuve dont je n'avais pas besoin puisque profondément, je le sais déjà. Je me suis brièvement senti revivre et cela se reflétait sur mon visage, mes yeux, mes sourires. Elle m'a dit en toute sincérité des choses adorables, notamment qu'elle ne comprenait pas pourquoi un homme tel que moi était célibataire.
Rapidement s'est posée l'inquiétude de briser l'amitié profonde que nous avions construit. En franchissant l'étape du baiser. Et dans la perspective d'en franchir une plus grande encore. Quelle émotion. Jamais nous n'avions connu quelque chose d'aussi rapide, ni elle ni moi. Mais cette semaine était magique, et la fin de son séjour sonnerait bientôt. Son retour vers une vie 100% occupée. J'ai dit que j'étais prêt à prendre le risque. Elle a accepté également. Puis, idiot que je suis, je n'ai pas pu le moment venu. Principalement, j'ai eu peur, et j'ai douté de ses intentions à cause de son manque d'initiative (j'ai su à posteriori que c'était simplement parce que ça faisait longtemps pour elle... sans parler, on peut pas tout savoir d'une personne aussi vite quand on se découvre). J'ai réalisé que j'étais prêt à prendre le risque pour moi, mais pas pour elle. Je ne voulais pas prendre le risque de troquer "mon" désir contre note amitié. J'ai peur pour sa vie elle-même vous savez, je ne plaisante pas. Pourtant ce n'est pas à moi de penser à sa place, surtout qu'elle l'avait évalué et accepté. Mais voilà... j'ai tout arrêté, alors que ça fait deux ans que je n'ai pas touché une femme. Ensuite nous avons eu une discussion assez triste. Je l'ai vue se replier et j'ai compris que j'avais tout gâché. J'ai été envahi d'un profond sentiment de désarroi et de désespoir. J'avais voulu la protéger, et je constatais que mon changement d'avis apportait déjà les conséquences redoutées de bien pire façon. En plus nous avions déjà franchi une limite, alors autant le faire jusqu'au bout. J'ai eu l'occasion. J'ai eu le moment. La fenêtre ouverte vers la conclusion de quelque chose de beau, qui m'aurait aidé dans ma reconstruction, et elle également ! Et je l'ai laissé fuir parce que je suis un abruti et un trouillard qui a toujours peur de blesser les autres, à tel point qu'il finirait par blesser tout le monde, lui compris. Et parce que décidément au moindre "faux pas", même bien intentionné, il semblerait qu'une fois de plus tout se paie au centuple.
Le lendemain, dès le premier regard, j'ai compris que c'était terminé. Comme si nous avions rompu, tacitement. Je l'ai jouée cool. J'ai évité les sujets qui fâchent, je lui ai fait passer une dernière journée agréable, je ne lui ai rien demandé. Je l'ai raccompagnée jusqu'à l'avion, prise dans mes bras et embrassée sur la joue. En rentrant j'ai un peu pleuré dans la voiture, mais j'ai surtout hurlé ma colère contre moi-même comme un dingue dans la voiture. C'était pas beau à voir, et il faut croire que je me hais. Car je sais, avec seulement un jour de recul, que j'ai bien commis une erreur de jugement, et que ce genre d'occasion se présente une fois. L'enfer est pavé de bonnes intentions... Seigneur comme elle était belle. Si fine et si belle. Trop.
Et là ce soir, c'est irréel. Tout cela est passé trop vite. J'ai déjà les photos de notre bonheur fugace, périmées en un clin d'œil. Je me revois tout sourire, c'est hallucinant que j'en sois déjà retombé. Et la sensation revient. Celle qui rampe dans le ventre. L'angoisse, le manque. Elle me manque. Ça, c'est inévitable et on le savait. Mais ce qui est difficile à supporter, c'est de ne pas avoir été jusqu'au bout de notre rêve éphémère... par ma faute. Je ne sais pas comment je vais gérer. Je ne sais pas quoi faire, même si, ne serait-ce que pour elle, je vais garder un maximum la tête froide, poursuivre mon soutien et mon écoute à son endroit, et ne pas lui parler de sujets brûlants sans qu'elle les aborde d'elle même.
Depuis, j'ai vécu quelque chose de nouveau, d'imprévu, de précieux et de rare... Je ne sais pas quoi penser, et j'ai encore du mal à en concevoir les conséquences.
Mon amie...
Une amie très proche et très chère, dont la vie est traversée d'épreuves dont la dernière est absolument déchirante, est venue me rendre visite pour répondre à un besoin vital de changer d'air. Elle a une décennie en moins, une vie différente et nous n'habitons malheureusement pas le même pays. Et pourtant nous sommes de grands confidents. Elle est essentielle à mon équilibre tout comme il me semble l'être au sien, particulièrement en ces temps troublés, et j'ai beaucoup d'affection et d'admiration pour elle. Depuis longtemps j'ai l'impression diffuse qu'on se plaît, même physiquement... On se taquine... Ca ne va pas plus loin, et de toutes façons la question ne se pose pas à cause de la distance.
Et voilà donc qu'elle débarque en trombe dans le gris de ma vie. J'ai vécu plusieurs jours superbes. On se rapproche à une vitesse fulgurante, et on finit par s'embrasser et se câliner. On se promène main dans la main, on parle de tout et de rien. Même sous la grisaille pluvieuse, au milieu des arbres morts et à côté des routes bruyantes, me promener avec elle me procure de la joie. J'ai été vraiment heureux à nouveau. J'ai compris que je ne pouvais l'être que dans une relation d'amour. Un tel revirement en constitue la preuve dont je n'avais pas besoin puisque profondément, je le sais déjà. Je me suis brièvement senti revivre et cela se reflétait sur mon visage, mes yeux, mes sourires. Elle m'a dit en toute sincérité des choses adorables, notamment qu'elle ne comprenait pas pourquoi un homme tel que moi était célibataire.
Rapidement s'est posée l'inquiétude de briser l'amitié profonde que nous avions construit. En franchissant l'étape du baiser. Et dans la perspective d'en franchir une plus grande encore. Quelle émotion. Jamais nous n'avions connu quelque chose d'aussi rapide, ni elle ni moi. Mais cette semaine était magique, et la fin de son séjour sonnerait bientôt. Son retour vers une vie 100% occupée. J'ai dit que j'étais prêt à prendre le risque. Elle a accepté également. Puis, idiot que je suis, je n'ai pas pu le moment venu. Principalement, j'ai eu peur, et j'ai douté de ses intentions à cause de son manque d'initiative (j'ai su à posteriori que c'était simplement parce que ça faisait longtemps pour elle... sans parler, on peut pas tout savoir d'une personne aussi vite quand on se découvre). J'ai réalisé que j'étais prêt à prendre le risque pour moi, mais pas pour elle. Je ne voulais pas prendre le risque de troquer "mon" désir contre note amitié. J'ai peur pour sa vie elle-même vous savez, je ne plaisante pas. Pourtant ce n'est pas à moi de penser à sa place, surtout qu'elle l'avait évalué et accepté. Mais voilà... j'ai tout arrêté, alors que ça fait deux ans que je n'ai pas touché une femme. Ensuite nous avons eu une discussion assez triste. Je l'ai vue se replier et j'ai compris que j'avais tout gâché. J'ai été envahi d'un profond sentiment de désarroi et de désespoir. J'avais voulu la protéger, et je constatais que mon changement d'avis apportait déjà les conséquences redoutées de bien pire façon. En plus nous avions déjà franchi une limite, alors autant le faire jusqu'au bout. J'ai eu l'occasion. J'ai eu le moment. La fenêtre ouverte vers la conclusion de quelque chose de beau, qui m'aurait aidé dans ma reconstruction, et elle également ! Et je l'ai laissé fuir parce que je suis un abruti et un trouillard qui a toujours peur de blesser les autres, à tel point qu'il finirait par blesser tout le monde, lui compris. Et parce que décidément au moindre "faux pas", même bien intentionné, il semblerait qu'une fois de plus tout se paie au centuple.
Le lendemain, dès le premier regard, j'ai compris que c'était terminé. Comme si nous avions rompu, tacitement. Je l'ai jouée cool. J'ai évité les sujets qui fâchent, je lui ai fait passer une dernière journée agréable, je ne lui ai rien demandé. Je l'ai raccompagnée jusqu'à l'avion, prise dans mes bras et embrassée sur la joue. En rentrant j'ai un peu pleuré dans la voiture, mais j'ai surtout hurlé ma colère contre moi-même comme un dingue dans la voiture. C'était pas beau à voir, et il faut croire que je me hais. Car je sais, avec seulement un jour de recul, que j'ai bien commis une erreur de jugement, et que ce genre d'occasion se présente une fois. L'enfer est pavé de bonnes intentions... Seigneur comme elle était belle. Si fine et si belle. Trop.
Et là ce soir, c'est irréel. Tout cela est passé trop vite. J'ai déjà les photos de notre bonheur fugace, périmées en un clin d'œil. Je me revois tout sourire, c'est hallucinant que j'en sois déjà retombé. Et la sensation revient. Celle qui rampe dans le ventre. L'angoisse, le manque. Elle me manque. Ça, c'est inévitable et on le savait. Mais ce qui est difficile à supporter, c'est de ne pas avoir été jusqu'au bout de notre rêve éphémère... par ma faute. Je ne sais pas comment je vais gérer. Je ne sais pas quoi faire, même si, ne serait-ce que pour elle, je vais garder un maximum la tête froide, poursuivre mon soutien et mon écoute à son endroit, et ne pas lui parler de sujets brûlants sans qu'elle les aborde d'elle même.