Aide et conseilspour récupérer ton ex !

Vous êtes nouveau sur le forum? Présentez-vous auprès des autres membres...
Avatar du membre
par Albane06
#1252603
Tu sais il est normal quand on se sépare de relire Proust tolstoï ou flaubert
Si tu analyses bien chacune des histoires dont tu parles portent leur fin en leur prémices.
Swann n'aime pas Odette pour ce qu'elle est... il aime une idée et quelque part il se marie par rejet de son milieu et dans l'espoir qu'odette lui soit infiniment reconnaissante.
Anna karenine est tout le contraire d'odette... elle sacrifie tout à sa passion.
Confondant passion et amour karenine aime sa femme probablement plus que vronski... Mais ...
Quant à Emma... son désoeuvrement la jette de bras en bras sans jamais.eprouver autre chose que le plaisir de succomber...et l'impression d'exister dans le désir de l'autre.
Elle n'aime pas... Charles oui...

C'est amusant que tu aies cité ces livres où finalement ce sont les hommes qui aiment des femmes qui ne savent pas aimer et qui pour deux d'entre elles confondent amour et passion, et prennent l'aventure et la transgression comme paliatif à leur désoeuvrement.

Excuse moi cette aparté? Tu travailles?

Tu as bien raison de relire les classiques
Quand je me suis séparée du père de mon fils Racine et Molière ont plus fait pour moi que mon psy. J'ai trouvé dans berenice et andromaque des ressources inespérées un écho personnel... Et dans Molière la force de survivre.

Courage courage
Modifié en dernier par Albane06 le 22 août 2017, 14:29, modifié 1 fois.
Coucou, c'est Antoine ! Mon équipe et moi-même avons créé un test qui te permet de déterminer avec précision tes chances de reconquérir ton ex. Fais le test en cliquant sur le bouton ci-dessous !

J'accède au test

par Elieza
#1252610
Je ne saurais que trop vous conseiller la lecture, si ce n'est déja fait, de "Femmes qui dansent avec les loups", de Clarissa Pinkola Estés.
Il m'a été offert quand je me suis séparée de mon mari en 2009, par une collègue prof de philo, qui en connaissait pas ma situation personnelle mais avait "senti" quelque chose en moi. Et effectivement, ce livre m'a non seulement parlé, mais beaucoup aidé.
Bises les filles!
par NoraL
#1252662
Coucou les filles !
Tout à fait d'accord avec toi, Albane : le début raconte toujours la fin, comme toutes nos histoires d'une certaine façon ! Et encore d'accord avec toi pour affirmer que Molière est le meilleur psychologue qui soit.
Il est vrai que les romans que j'ai cités ne présentent pas des couples symétriques : soit des femmes perdues par leurs passions (Emma, Anna K) avec des maris conformistes, soit un homme (Swann) qui a quasiment transfiguré la femme par l'art pour l'aimer. Dans tous les cas, le mariage révèle la distorsion, et dans tous les cas, la passion est tragique (je ne parle même pas des pièces de Racine). Il ne faut peut-être pas trop lire ces histoires quand on est en rupture.
Je n'ai pas le temps de développer, là tout de suite, mais je reviens après.
par NoraL
#1252673
Me revoilà ! Quant à ce malheureux Oedipe, il n'aurait pas aimé, pas été roi, pas été père s'il avait connu la vérité plus tôt. Il n'aurait connu que la fatalité du destin qui l'aurait paralysé de toute action. De même que si nous avions connu l'issue de nos vies de couple plus tôt, nous ne les aurions peut-être pas engagées, peut-être même que nous n'aurions pas eu d'enfant...et nous aurons beau prévenir nos enfants sur les erreurs qu'il ne faut pas commettre, qu'ils en commettront à leur tour. Ne pas recommencer nos erreurs pour être dans la vérité, c'est accepter la douleur de fermer les yeux sur la vie, comme Oedipe qui se crève les yeux et se condamne à ne plus évoluer que dans une vérité faite de misère...et encore, il a bien de la chance d'être accompagné d'Antigone et d'Ismène ! Ce que je veux dire, c'est qu'à la fin, je comprends le héros de Huysmans, Durtal dans "En route" qui abandonne sa vie de dandy parisien, d'esthète libertin pour gagner le silence d'un monastère, la mystique des moines trappistes, cette ascèse du corps pour atteindre les sommets de la spiritualité.
Pour ma part, je suis heureuse d'avoir aimé, d'avoir été aimée et d'avoir eu deux beaux enfants, même si au bout, je n'ai pas réussi à traverser la tempête avec celui qui a commencé avec moi la traversée. J'aurais bien aimé que nos efforts fussent récompensés par le renforcement de l'amour, un amour fait de plus de compréhension, de partage et de douceur. Pour y croire à nouveau, il faut aussi avoir la petite dose de folie où l'on ne se pose pas trop de questions, où l'on se méfie pas trop de soi et de l'autre, où l'on n'a pas été désillusionné vingt fois...Je n'ai pas les yeux crevés mais au moins un oeil bien poché. C'est pourquoi je comprends ce que tu dis de "ta solitude agrémentée", ma chère Albane. Une fois qu'on a surmonté une rupture, si toutefois il nous est donné de la surmonter vraiment, il nous reste le choix de recommencer à prendre le risque d'aimer et d'échouer, ou de renoncer un peu sans se priver de l'amitié, et de quelques élans charnels...Alceste, lui, renonce à tout. Sans aller jusque là, car je crois malgré tout à certaines formes de fraternité humaine, je préfère m'éviter à l'avenir les situations à risque où je sais pertinemment que je me retrouverai aussi faible et démunie qu'un nourrisson !
Pour le courage, j'essaie d'en avoir ; j'ai encore des espèces d'angoisse panique, des pics d'anxiété où je me sens plantée dans le décor, où le silence des espaces infinis m'effraie comme dirait notre bon Pascal, mais ça passe ; j'arrive mieux à me concentrer sur autre chose quand ça survient. Je me repose plus aussi depuis que les enfants sont mis au parfum. En fait, j'ai remarqué que l'alternance d'activité (quelle qu'elle soit)/repos, rêverie, solitude, m'aidait.
Et bien sûr, Albane, envoie-moi un MP si tu le souhaites !
Elieza : je prends bien note de la référence Je ne manquerai pas d'en faire la lecture !
Grosse bises les filles !
Avatar du membre
par Paige
#1252696
Coucou les filles!
NoraL a écrit :Juste ce qu'il faut pour éprouver désir et amour, pas trop non plus pour éviter les débordements...ceux-là devraient bénir la vie chaque jour : ils ne connaissent pas leur bonheur !
Si si, je pense qu'ils le connaissent ;) surtout quand ce n'était pas gagné au départ, surtout quand on s'est tapé la tête contre les relations bancales (amicales ou amoureuses) un certain nombre de fois, quand enfin la paix arrive SANS faire fuir l'affection, si, on apprécie notre "bonheur" , je crois :)

Après la vie contient malheureusement d'autres données que celle-là pour mériter être "bénie" chaque jour, faut pas qu'elle en demande trop la vie non plus hein?!! :lol:
Ce que je veux dire, c'est qu'à la fin, je comprends le héros de Huysmans, Durtal dans "En route" qui abandonne sa vie de dandy parisien, d'esthète libertin pour gagner le silence d'un monastère, la mystique des moines trappistes, cette ascèse du corps pour atteindre les sommets de la spiritualité.
Parce que, pour le moment, ta paix est incompatible avec le sentiment amoureux. Ca me semble tout à fait normal, ça me semble un passage obligé même, mais ça ne durera pas, tout simplement parce que comme m'a dit mon psy un jour "l'être humain est capable de s'attacher à une lampe de bureau s'il n'a pas d'autres humains en face de lui" :lol: ben oui !

un jour ou l'autre, tu t'attacheras à nouveau, et c'est là qu'il faudra veiller à ce que cet attachement ne te "mange" pas, et qu'il soit un élément de plus à ta paix intérieur et non un élément "dérangeant" :)

Sur la mise en couple "traditionnel", je vous rejoins tout à fait, si la vie faisait que je me retrouve célibataire demain, je ne ferai pas une croix (croix intellectuelle du moins) sur un nouvel attachement mais une croix bien définitive sur la vie commune: s'habituer à 46 ans à des nouvelles odeurs de pied, de pets, des nouveaux ronflements, petites manies OU à l'inverse, faire attention à mes pets, mes ronflements et mes petites manies,....non :lol: y'a un âge pour tout, on a eu l'âge de faire ces compromis, on a eu l'âge de faire des enfants, c'est fini, maintenant on a l'âge de l'habitude de l'autre OU de la vie solitaire ;) et ce , tout à fait indépendamment des sentiments amoureux qu'on peut ressentir !

Mais j'entends bien que c'est mon avis, et beaucoup de femmes et d'hommes souffrent de la solitude physique à nos âges et aimeraient partager à nouveau un quotidien :)

Des bisous!
par NoraL
#1252814
Ah oui, la solitude physique, j'appréhende aussi un peu... (va falloir que j'investisse dans une poupée humaine !!!) Mais comme tu le dis Paige, y'a un temps pour tout : un temps pour partager pets et manies et il y a un temps pour s'empuantir tout seul, bien au chaud dans son lit ! Et puis si gros coup de cafard, y'a apparemment des tas d'options sur le net pour se réchauffer de présence humaine...
Gros bisous, chères copines.
P.S Au fait, Albane, ce rapport de stage à lire, pas trop indigeste au moins ?
Avatar du membre
par Albane06
#1252826
NoraL a écrit : 23 août 2017, 22:18 Ah oui Anna ? Tu en dis trop ou pas assez ! Je veux tout savoir ! Qualité et quantité ! :-)
Si la qualité est là... pas besoin de la quantité....en revanche si c'est du cheap... la quantité permet de pallier 😂
Bon ok je ➡
par Anna79
#1252849
Ahhh la qualité y est mais pas toujours la quantité ... snif snif (et non parce que mr sex n'a pas de seconde cartouche mais surtout par le fait qu'il est fort occupé)

C'est étrange car j'étais dans cette optique d'être la femme d'un seul homme et mr ex en a décidé autrement et ne voulant pas finir nonne...

Cela va bientot faire 1 an, au détour de 2-3 soirées je savais clairement ce qu'il souhaitait. Nous nous sommes mis rapidement d'accord pour dire que c'était juste le plaisir partagé et rien d'autres au niveau engagement.

Ce fut franchement une belle surprise... et j'ai pu sans arrière pensée me laisser aller.

On partage quelques activités comme ciné, festivals, ... mais sans plus. Ce qui a sans doute ete le plus difficile c'est que malheureusement j'espérais une nouvelle épaule mais règle n3 du sex friend :

- Le plaisir tu partageras, les soucis tu oublieras.

il a été présenté comme ami aux enfants et il n'y aucun geste devant eux. C'est un ami comme Pierre, comme Sophie, ... le petit dernier aimerait que j'en sois amoureuse... et oui cela lui fait tellement plaisir de pouvoir jouer à la wii avec lui ;)

Ah oui je rajouterais et c'est cela qui est le plus étrange ... c'est que je ne pourrais pas en tomber amoureuse (yep les filles j'entends les ricanements) car il y a trop de point en lui que je n'apprécie pas, qui ne colle pas avec moi et qui si j'étais en couple avec lui me ferait hurler. Ici, ça coule car c'est pas mon mr.

Voila je crois que j'ai tout dit :)

Miss Albane, a t'elle encore aussi un gentil mr qui lui fait du bien ? 😘
par NoraL
#1252886
Coucou Anna,
Je te crois parfaitement quand tu dis ne pas être amoureuse de ton amant. Je pense qu'après un long mariage qui s'achève dans la douleur, on n'est pas immédiatement disposé aux sentiments. Et puis, il y a toujours l'ombre de l'ex qui plane dans un coin de tête. Je ne sais d'ailleurs pas comment font tous ces hommes qui, entre 40 et 50 ans, (c'est le moment le plus critique pour les couples, le moment des grandes remises en question) font pour se retrouver aussi vite en ménage, après parfois plus de 15 ans ou 20 ans de conjugalité, avec une nénette qui pourrait presque être leur fille. C'est bizarre de passer aussi vite à autre chose. Deux de mes connaissances en font les frais : une copine mariée depuis 32 ans ! dont le mari est parti du jour au lendemain pour une jeunette et l'autre, mère de 4 enfants dont le mari a envie de mener la grande vie...Ils font mal tous ces oublieux !
par Daenyan
#1252900
Je pense que pour ces hommes là, le cheminement du départ a commencé longtemps avant la séparation effective. Ils ont eu le temps d'y réfléchir, de peser le pour et le contre, de voir si leurs sentiments n'évoluaient pas. Toutes ces questions, ils se les sont posées avant. De ce fait, quand ils actent la séparation, ils ont déjà fait une partie du travail de deuil et de reconstruction, et ils sont justement ouverts à une nouvelle vie, à autre chose. Et nous, quand nous découvrons le mot fin, on a déjà plusieurs trains de retard sur eux.

Même si la vie est comme elle est, ça fait mal car parfois, ils font tout ce cheminement sans poser les choses sur la table, sans communiquer, ne nous permettant pas d'échanger sur le sujet, de voir si la dynamique de couple peut évoluer et si on peut repartir sur de nouvelles bases. Après, la douleur est terrible car on se dit qu'on aurait pu faire plein de choses et on découvre qu'on n'a pas le droit à une nouvelle chance, qu'ils ont pris leur décision, et on comprend alors qu'ils sont vraiment partis.

Quand à cette période d'âge, c'est autant une remise en question pour les couples de longue durée que pour les individus, qui se décident enfin à se poser pour évaluer si les décisions qu'ils ont prises leur conviennent, d'où cette fameuse crise de la quarantaine. Parfois, oui, on a fait des choix qui n'étaient peut-être pas les meilleurs, on n'a pas forcément choisi le bon conjoint, la bonne carrière, etc. Est-ce que ça vaut le coup de redéfinir les choses ou continue-t-on encore ainsi pendant 20 ans ?

Je n'ai pas encore votre expérience de couple ou de vie, mais j'ai énormément appris sur le forum, j'ai vraiment fait évoluer ma façon d'envisager la vie de couple, voire même la vie en général, à quel point rien n'est acquis et que nous sommes les artisans de notre propre bonheur, et qu'une vie de couple épanouie, ça se construit à deux, mais qu'il ne faut pas tout miser dessus. Je ne sais pas si j'aurais la chance de fonder une famille, de construire un foyer, mais je sais que tout ce que j'ai appris ici ne l'a pas été en vain, et que je sais être heureuse seule, et que je saurais l'être accompagnée. (désolée pour la petite digression, Nora, sur ton fil).

Nora, tu as pris ta rupture avec beaucoup de grâce je trouve, et tu es sur la bonne voie pour avancer dans ta vie et rebondir de plus belle.
Avatar du membre
par Albane06
#1252906
Tu sais Nora,

Par la force des choses j'en côtoie beaucoup de ces hommes qui refont leur vie...
alors une chose est certaine, dans la grande majorité des cas ce n'est pas une décision prise sur un coup...de tête, c'est une réflexion élaborée, qui les à amener à se dire que le couple qu'il formait n'était pas viable... alors oui, poulette est peut être l'élément qui permet de prendre son élan, mais ce n'est que la partie immergée, tout le reste est plus profond, le tsunami est bel et bien passé avant.
Et oui Daenyan a raison il ont souvent navigué tout seul sur ces eaux troublées.

Les autres se retrouvent à la croisée de leur vie, parfois parce que madame a demandé le divorce ou parce qu'ils viennent de perdre leur travail... c'est l'heure des questions existentielles, l'heure de se demander si on poursuit la route ou si on a l'illusion de tout recommencer... le temps est compté alors...

Brûlant alors la chandelle par les deux bouts, ils se jettent à corps perdus dans une histoire ou une foule d'histoires... ils reproduisent le schéma et se reproduisent ;) avec l'espoir de rattraper le temps perdu...

Il y a aussi ceux qui ne peuvent vivre seuls... qui s'accrochent comme une moule au premier rocher qui passe, quittent à ce que ce soit un pauvre petit galet qui n'amasse pas mousse!

avec de la chance, cela va s'arrêter là et sinon... bis repetita...

Ce que je dis pour les hommes, est aussi vrai pour les femmes et ça c'est plus nouveau, je le constate au fil des années... elles c'est souvent le départ des enfants le catalyseur... bien que ce ne sont pas les dernières à avoir des aventures...

Nora, tu gères tout ça vraiment au mieux je t'assure...
Avatar du membre
par Albane06
#1252907
Anna79 a écrit : 24 août 2017, 07:14 Miss Albane, a t'elle encore aussi un gentil mr qui lui fait du bien ? 😘
je vais te répondre mais pas là ... ici c'est chez Nora! :D
mais en résumé oui, oui...
Modifié en dernier par Albane06 le 24 août 2017, 15:04, modifié 1 fois.
Avatar du membre
par Albane06
#1252914
je comprends le héros de Huysmans, Durtal dans "En route" qui abandonne sa vie de dandy parisien, d'esthète libertin pour gagner le silence d'un monastère, la mystique des moines trappistes, cette ascèse du corps pour atteindre les sommets de la spiritualité.
en fait je crois qu'à travers sa conversion c'est toujours la même chose qu'il cherche... la transcendance de l'amour... tu ne crois pas?
par NoraL
#1252947
Hello les filles ! Quel plaisir de venir converser avec vous ! Allez, un brin de causette pour ma pause clope et café (ce sera encore plus dur d'en finir avec ce rituel qu'avec mon ex, je vous assure !).
Daenyan, je ne sais quel âge tu as, mais j'apprécie ta finesse, ta sagesse. Pour en arriver là, tu dois avoir quelque expérience, j'imagine.
Oui, pas mal d'hommes et de femmes désormais, font ce cheminement bien avant d'annoncer la couleur à leur époux/épouse. Mais que veux-tu...je me sens un peu plus solidaire de ces femmes qui ont la cinquantaine bien entamée -et se retrouvent du jour au lendemain seules en prise avec un ex-mari qui les a lâchées pour une midinette- qu'avec l'ex en question qui ne se retourne pas et devient bien souvent hargneux (en plus d'être parti). Je ne dis pas que le mari en question n'a pas longuement et atrocement souffert, mais la douleur me semble quand bien même amortie par la présence de la flatteuse d'ego avec qui il se sent pousser des ailes. Je ne dis pas que dans son for intérieur, il n'a pas terriblement lutté pour son couple, mais bizarrement, la femme quittée n'y a vu que du feu, n'a reçu aucun signe d'alerte, aucune discussion mettant à plat les problèmes avec l'idée prioritaire de faire quelque chose pour sauver un couple de plusieurs décennies avec enfants. Ce que je raconte là est hyper fréquent dans ma tranche d'âge. Comme je suis un peu de la vieille école, je ne peux m'empêcher de trouver ça un peu moche, un peu triste. L'espèce de relativisation consistant à écarter tout espèce de jugement moral, me gène. Je ne parle pas de morale étriquée où l'on doit se conformer à un schéma social acceptable, non, j'évoque simplement le fait qu'humainement on ne devrait pas traiter une compagne de joies et de galères avec la légèreté d'un adolescent pré-pubère qui envoie bouler ses parents au nom de la liberté.
Crois-tu qu'en 17 ans de mariage, je n'ai éprouvé ni tentation, ni envie d'envoyer mon couple sur les roses ? Bien sûr que si , tu t'en doutes. Et peut-être même que mon ex me rend un fier service avec ce divorce sur le plan de ma liberté, de mon égoïsme à convoiter mon bonheur. Mais il est une chose de renoncer à son couple (le deuil sentimental et tutti) et encore une autre de renoncer à certaines valeurs qu'on lui prêtait (la solidarité entre deux humains, l'amour jusque dans les défauts, la dimension où l'on sait que toute relation humaine mérite des efforts, des sacrifices...toutes ces choses assez ineffables qui provoquent une douleur plus grande que la perte sentimentale : c'est une sorte de cassure ontologique, de perte de foi en ce monde, un renversement de ses propres valeurs...on néglige par trop, à mon sens, cette dimension morale de la rupture en la ramenant à des considérations strictement individuelles).
Albane : oui, je crois bien que les femmes s'y mettent. De toute façon, le mariage est rarement une sinécure ; s'il ne l'est pas pour les hommes, il ne l'est pas non plus pour les femmes. L'intolérance à la frustration est désormais équitablement partagée, et comme le disait Freud dans Malaise dans la civilisation : "La douleur est dorénavant le plaisir qui ne vient pas". On ne pourra pas m'empêcher de trouver que le manque d'endurance dans ces choses-là comme dans le reste (sauf dans le sport, bizarrement) constitue une perte de qualité relationnelle, d'humanité tout simplement. Le monde est assez rude ; là-dessus, je suis assez houellebecqiuenne : on est vraiment dans l'extension du domaine de la lutte...
Enfin, rupture ou pas rupture, j'analysais déjà les choses peu ou prou de cette façon (dans les rapports sociaux, économiques). Mais contrairement à Houellebecq, je crois que le miracle humain existe toujours dans certaines fraternités, amitiés, la parentalité etc...et sans doute dans l'amour, à condition de rencontrer quelqu'un de pas trop contaminé par "l'ego-système" !
Là-dessus, pour finir de te répondre Albane, je suis assez platonicienne ; pour moi, il est un moment où l'amour véritable doit nous faire sentir un élan mystique. Je le vois chez les vieux couples parfois. Quand ceux-là sont laids et malades, qu'ils ne font presque plus l'amour mais qu'ils sont là, l'un pour l'autre, jusqu'au bout. C'est sans doute ce que cherche Durtal dans cette lumière mystique débarrassée des tours délicieux mais malicieux que joue notre chair. Oui, je pense qu'à travers l'amour, on quête une forme de transcendance, l'addition de deux forces pour en former une complètement énigmatique qui nous porte. C'est dur de se départir de cet idéal et pas forcément intéressant pour ma part ; la quête du plaisir et des petits moments agréables, en tout cas à moi ne suffit pas...je dirais même qu'à chaque fois, où plus jeune et pas mariée, je me suis retrouvée dans cette configuration de plaisir léger, ça m'angoissait. L'absence de lien spirituel est chez moi très anxiogène.
C'est pour ça que je préférerais une solitude (et quelques bons et valables amis) que des succédanés d'extase.
Et maintenant que je vois de plus en plus mon chemin se séparer de celui de mon ex, je m'aperçois, vu les changements qui se sont opérés en lui, que je ne retrouverais jamais cet aspect en sa compagnie. C'est pour cette raison que je n'insiste pas ou plus ; je ne peux renoncer à une certaine idée des échanges humains sans me perdre moi-même, sans me détester. Je ne peux pas aimer au point d'abandonner ce que je crois être bon, juste, vrai. Ce serait encore pire que la perte du couple.
En tout cas, je n'ai plus de cas de conscience avec cette rupture ; pour le reste, ma foi, j'ai mes tristesses...
Je vous fais un gros bisou !
par Daenyan
#1252966
Nora, j'ai 34 ans. En fait j'ai déjà été en couple, j'ai vécu avec mon ex ex pendant 5 ans et il m'a quitté pour une autre, c'est pour ça que je comprends bien ce cas de figure là.

La tristesse, tu verras, s'estompera avec les années, jusqu'à laisser une simple cicatrice sur ton âme, on n'oublie jamais, mais on apprend à vivre avec, et à être de nouveau heureux, je te le promets.
  • 1
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6
  • 7
  • 14