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Psychologie, séduction, couple et sexualité...
par Fornarina
#1231087
​Bonjour à tous,

Après un premier passage parmi vous il y a quelques mois de cela, 5 pour être exacte, je choisis aujourd'hui de poursuivre cette démarche.


La situation a changée.


Je venais pour que l'on m'aide à penser ma précédente rupture dans un temps plus instantané que le temps d'une thérapie. Je reviens pour penser à vos côtés le début d'une histoire à laquelle je tiens mais qui présente déjà quelques questions et difficultés. La peur de souffrir sans doute mais avant cela la peur de mal faire et de mal comprendre oriente mon retour sur le forum.


Je me sais sensible.. Je crois au fond être en train de préparer mon nid pour une retraite et un soutien si les choses venaient à tourner mal. Vous le constaterez, je suis bien consciente de l'anxiété qui m'habite et je ne suis pas sans savoir qu'elle m'amène à influencer le cours des évènements et le tour que prennent les rencontres amoureuses.


Pour vous parler de lui..


C'est un homme de 45 ans, 46 bientôt. (Pour ma part, j'ai une petite trentaine) Un homme sensible. Pianiste. Passionné par tout ce qui est nourrissant. Produits de la terre et du savoir faire des hommes, créations artistiques, musicales, cinématographiques. Il approche les choses avec appétit, envie et modestie, toujours à la conquête mais sans goût pour le pouvoir. Attaché à sa famille. A cet âge, on a déjà vécu quelques deuils et de grosses peines. Il les porte, s'en émeut et recherche je crois un peu de légèreté pour ne pas se laisser absorber dans les doutes et les tourments. Il parle aisément avec moi. Se confie. Il dit souvent "apparaître sans masque" et me faire confiance.


Un ami commun est sans le savoir à l'origine de notre rencontre. Cet ami tenait sur moi des discours très respectueux auprès de lui plusieurs mois avant que nous fassions connaissance. (Lors de notre rencontre, nous avons même soupçonné qu'il ait pu nourrir des sentiments à mon égard et c'est parfois source de difficultés entre nous.) En parallèle, il tenait sur lui un discours de plus en plus emprunt de rivalité et de jugement auprès de moi. Il m'a été présenté comme un "prédateur" par cet ami qui s'étonnait et jalousait l'enchainement des rencontres amoureuses de l'homme dont je vous parle.


J'ai pensé un instant "Me voilà prévenue. Avec un tel homme, aucun avenir possible, aucun enjeu sentimental, un mufle". Je m'étais construit une figure monstrueuse, consommatrice de femmes. Cet homme avait pris gentiment contact avec moi. Je ne répondais pas ou peu tant le jeu me paraissait clair.


Cependant, au fil du temps, je me suis adoucie. Je l'ai considéré dans son art et nous nous sommes rapprochés sur la toile par amour de la culture. Je refusais la rencontre et avançait dans la réserve.
Il est clair à présent pour moi que cette construction imaginaire féroce venait répondre à certains mécanismes de défense. Défense de s'attacher.


Mon raisonnement m'est apparu ridicule à un moment. J'ai moi-même enchaîné les histoires, sautant d'un homme à un autre, en rêvant au fond de moi que l'un d'entre eux m'attrape et me donne l'envie de rester et d'apprendre à ses côtés.


Mon regard a ainsi lentement évolué et j'ai accepté de faire sa rencontre lorsque j'ai pu substituer au "prédateur" l'image d'un homme entier "à la recherche" ou en "quête de". Nous nous sommes vus pour la première fois en décembre dernier autour de Noël. Nous nous voyons régulièrement, il téléphone beaucoup, il se retire aussi dans sa tanière littéraire par moment mais le lien est maintenu.


J'entame à présent la partie qui grince en ce moment.


Son discours est celui-ci. Il se dit amoureux. Il se dit tiraillé face à des sentiments qu'il avait jusqu'à présent tenté d'éviter. Ressentir le met en position de fragilité. Il se met une pression importante. Veut se montrer disponible, tente de changer sa manière de vivre pour faire place à l'autre, craint de n'être pas acceptable tel qu'il est. Mon intérêt pour lui le surprend.
De mon côté, je reste cette fille assez joueuse voir peut-être provocatrice, dans le test avec l'autre et je constate que ça le fragilise et le perturbe beaucoup. Il ne paraît pas armé pour les communications houleuses et les jeux conflictuels. C'est ma problématique et pour cela, je travaille ardemment de mon côté. J'essaye de ne plus confondre intensité de relation et conflit, preuve d'amour et bataille de chevaliers. Mon immaturité se situe là. J'ai tendance à penser qu'un homme qui rit, qu'un homme léger ne peut être sincère. Je provoque mes partenaires sur le terrain de la complexité et de la profondeur, du poids des choses pour vérifier leur présence et leur engagement.
Je me détache peu à peu de cela après avoir enfin pu le nommer. Je me sens plus droite, plus sincère, plus honnête et bienveillante mais ce ne sont que des prémisses. Je ne sais pas encore si nos temps s'accorderont.
Une conversation sensible dimanche soir a fait quelques dégâts. Je mesure toujours très mal sa sensibilité. Je n'imagine pas une seconde qu'il puisse être touché par moi, ma parole, mes jeux mesquins. Notre ami commun est arrivé sur le tapis et je crois que ce point a fait débordé le vase. Je parlais de combat de chevaliers et je pense que ce sont des émotions sourdes en lien à sa valeur qui l'ont désarçonné. Je ne me suis pas positionnée du bon côté.
Je ne suis pas une bête à cornes. J'ai repensé à tout cela et dès le lendemain suis venue m'en expliquer. Une crise de doute s'est malgré tout emparée de lui sur sa capacité à "entrer en couple". Tiraillé entre l'appel du refuge qu'est sa solitude et l'envie de s'abandonner à ses sentiments. Il a très bien expliqué la confusion dans laquelle il se débattait.
Le vent souffle dans un sens puis brusquement dans l'autre depuis. J'essaye de tenir une ligne. Présence discrète et bienveillante, honnêteté sur mes ressentis. Il m'atteste sans demande de ma part de ses pensées.
La confusion me gagne cependant. L'amour est un sentiment que j'ai aussi du mal à accueillir. Je suis inquiète et méfiante. Je pense souvent à la fin et à la fuite. La peur de souffrir est très forte. Nos peurs se répondent.


Cela n'empêche que je tiens à cette personne, je tiens à cette relation qui pousse un peu drôlement. C'est un point sur lequel nous nous retrouvons lui et moi. Tant bien que mal, quand la réflexion et le dialogue deviennent possibles, souvent ils le sont, nous savons agir avec prudence. Il me semble que nous sommes deux êtres assez novices et assez angoissés par l'amour. Il m'explique souvent être gêné face à moi d'être si peu à l'aise, si peu expérimenté en matière de sentiments. Je le crois. J'ai l'impression d'avoir sous les yeux quelqu'un qui découvre tout juste l'alphabet et sacralise comme un fou le premier mot qu'il écrira sur le papier. J'ai un peu le vertige face à ce décalage entre son âge et cette pudeur, cette maladresse.


J'ai dit beaucoup, mes questions ne sont pas arrêtées. Je ne vous consulte pas comme un oracle. Je suis là pour apprendre de vous et de vos expériences et avancer grâce à ce que vous pourrez me renvoyer de tout cela.


J'espère vous lire bientôt..
(PS: J'ai rencontré des problèmes pour la mise en page du message, taille des caractères, paragraphes etc ça bougeait tout le temps.. J'espère que le visuel ne sera pas perturbant)
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par lully
#1231091
Bonjour Fornarina,


Tu n'obtiendras pas ce que tu veux vraiment tant que tu seras dans ce comportement-là :
je reste cette fille assez joueuse voir peut-être provocatrice
Aucun homme ne va être capable de sécuriser ou de sauver "cette fille". Aucun.
C'est à toi de te sécuriser.

Lorsque tu seras usée par ce jeu voyant que tu n'obtiens pas ce que tu veux vraiment au fond de toi, et lorsque tu te seras sécurisée toi-même :

- ton comportement se rapprochera de celui d'une femme qui, teste la motivation d'un homme certes, mais de manière saine et équilibrée,
- l'homme viendra comme un plus,
- tu seras plus à même de détecter s'il s'accorde avec ce qui est pour toi essentiel dans une relation.

Bises.
#1231093
Merci Lully pour ta réponse.
Je perçois très bien ce que tu essayes de me dire.
Je ne m'en défendrai pas car je l'ai identifié. J'ai une conscience aigue de ce que ce jeu empêche. Bien que je sois de plus en plus portée à délaisser cette attitude, je la maintiens pourtant comme on sert dans sa poche l'arme pour se défendre.
J'ai encore du chemin..
#1235564
Fornarina, tu viens d'effacer ton nouveau post, comme tu le disais, beaucoup de réponses à tes " problèmes " se trouvaient à l'intérieur de ce texte...

Il est coureur de jupon, et tu crains être trompée... comment peux tu avoir confiance en lui ? alors forcément, tu doutes tout le temps, ou souvent... Tu évoquais travailler depuis longtemps sur tes attitudes, tes pensées, seule ou avec un thérapeute ? tu disais que tu vis le même style d'histoires, que tu es en répétition de schémas... pour quelle(s) raison(s) ? prendre conscience de ces choses est très bien, agir concrètement est le mieux : aller vers un un type d'homme qui te rassure, peut-être, vivre une relation plus calme, peut-être... on dirait que tu te confrontes à toi-même, comme si tu souhaitais être plus forte que toi... ou que tu n'acceptes qu'une partie de ce que constitue une relation : désir et sentiments... et le reste ? le fait d'être bien ensemble, d'arriver à se dire, à entendre, comprendre l'autre, d'avoir envies des mêmes choses... ? Pour le w-end, quels sont ces changements qu'il effectuaient et qui ont semblé te déranger beaucoup ? est ce le fait qu'il ne maintienne pas ce qu'il disait vouloir faire qui t'embêtais ? J'ai l'impression que tu as fait en sorte qu'il te quitte, Fornarina... es tu " bien " quand tu es avec lui ? si oui, il me semble que tu ne parviens pas à l'exprimer - c'est ce que j'ai compris en te lisant : pas de spontanéité, du contrôle...
#1235591
Merci numéro 7 pour ta réponse.
Je n'ai pas effacé mon post.. Je pense que l'un des administrateurs s'en est chargé du fait de la multiplication des sujets..
C'est dommage.. Je cherche beaucoup de réponses depuis le début de cette relation, je sentais que j'avais besoin d'être tutorisée, si je peux oser le mot mais mes messages n'ont pas remportés de succès. J'enrage de me sentir si démunie.

Nous nous sommes rencontrés alors qu'il était seul depuis plus d'un an. Volonté de sa part de tranformer son rapport aux femmes. Un ami commun a fait une part du boulot. Je suis apparue assez tôt à ses yeux comme LA personne qui allait peut-être l'accompagner et lui permettre cette métamorphose. Nous savons bien que rien est aussi simple et puis quelle responsabilité de mon côté! La dimension coureur de jupon, nous en parlons. Il a peur de lui-même et j'ai tendance à croire qu'à sa façon il me protège.

Je suis une analyse depuis plusieurs années. Une analyse. Je suis donc souvent seule face à mes questionnements. Une intervention à propos par ci par là mais en temps de crise, ça reste très très dur. Car c'est bien le propre d'une analyse: on est pas guidés!

Des hommes rassurants? Tiens, je crois que tous ont tentés de me rassurer. Tous ont fini par jeter l'éponge. L'actuel, nommons-le F., me dit avoir le sentiment troublant que je ne le crois jamais, que je le mets en doute, que malgré son histoire perso il est sincère etc etc. Ca ne l'empêche d'avoir ses propres montées d'angoisse, liées à l'engagement je suppose. On est finalement dans une espèce d'alternance. On s'apportait soutien mais peut-être en décallage.

Pour ce qu'il en est du "être bien avec", c'est une grande question. Je suis toujours heureuse d'aller le retrouver, j'aime ce qu'il est, mais je réprime mes élans, je me distancie, je le laisse mener la danse et je me place en observation. Quelque part, je peine à initier. J'ai tenté quelques fois et c'est là que le bat blesse car il trouve toujours quelque chose pour ne pas faire. Je décrivais ce phénomène dans un autre post. Il en est parfaitement conscient d'ailleurs. Il a une espèce de manie du contrôle et il semblerait que dire "oui" à l'autre le met en danger. Il y a donc beaucoup de frustration accumulée de mon côté. C'est aussi cela qui ressort lors de nos rencontres. Je me tiens à distance car je ne sais pas où est ma place.

Il me dit que je ne lui dis pas de choses gentilles, que je ne suis pas positive mais au fond ça me crève le coeur. J'aimerais pouvoir dire que tout cela me frustre. Qu'on fait trop peu de choses. Qu'on partage trop peu. Pourtant, nous sommes deux amoureux de littérature et d'arts, nous sommes observateurs, réfléchis.. Il y aurait de quoi mais je ne sais pas, ça pêche de son côté. Ses envies priment même s'il lui est arrivé d'accéder l'une ou l'autre fois à mes propositions. Je le crois très compliqué, je suis loin de tout savoir sur lui.. Modestement, j'apprenais à le comprendre. Lorsqu'il tente l'exercice réciproque, on croirait presque que cela le fatigue immensément.
#1235593
Du coup, je recondense les choses et je replace à la suite de ce topic le post écrit aujourd'hui soit 1 mois après le premier.

Mes excuses pour la lecture. J'espère ne pas vous décourager.



"​Bonjour à tous,

Après deux tentatives de publications ces dernières semaines dans d'autres lieux du forum, qui à mon grand n'ont inspirées que trop peu de monde, je me risque à nouveau. D'une part, parce que les choses se détériorent et d'autre part, parce que cela continue à me troubler. Mes facultés de raisonnement, ma thérapie, mes investissements extérieurs n'ont pas raison de mes soucis.
Je parlais d'une relation toute fraîche.. 3 mois environ.


Je suis une femme de 32 ans. Lui a 46 ans. Pour ma part, beaucoup de relations très insatisfaisantes avec des schémas bien en place. Difficulté à faire confiance, à s'abandonner dans la relation, à donner du crédit aux sentiments de l'autre, peur de la fin, du désamour, de la tromperie. Bref, un théâtre démoniaque qui ne me laisse pas tranquille une seconde. Je travaille dessus depuis des années et p...! ça bloque toujours.


Lui. Ah lui! Lorsque je regarde en moi, je ne vois que de beaux sentiments et de belles intentions. J'ai l'impression de m'améliorer dans ce qui est de mes ressentis profonds face à l'autre. J'accepte ses différences, ses besoins, je suis à son écoute, je pense souvent à ce qu'il me confie. Je proportionne tout cela. Bref, je m'intéresse à lui, pour de vrai.


Seulement, mon attitude est emprunte d'automatismes de doute et de froideur toxiques. Il y a ce que je pense et ressens au fond de moi mais en sa présence un espèce de besoin viscéral de me placer en hauteur et à distance. C'est peut-être plus fort encore avec lui (mais je n'en suis vraiment pas sûre, je ne me connais que comme ça) car il a un long passif de coureur de jupons.


Synthèse de tout cela: un attachement fort, une estime mutuelle, des tempéramments à la fois très indépendants et en protection mais aussi très sensibles. Nous avons tous les deux une propension à nous sentir rejetés.


Hier, après un week-end décevant (essentiellement du fait de cette atttitude décrite plus haut et d'une incapacité à avaler certaines frustrations liées à un programme toujours changeant de son côté) il décide d'un point d'arrêt, veut retrouver sa solitude, ne voit pas d'issue, voit nos problèmes se répéter...etc Il atteste de ses sentiments comme toujours. Semble presque dire que ressentir lui complique l'existence.


Après discussion téléphonique de 2 heures, il pourrait presque consentir à un nouvel essai. Seulement, je suis moi-même épuisée, lessivée du casse-tête de cette relation dans la grande lignée des autres. Mes sentiments et mon désir me portent vers lui, c'est absolument indéniable. Il propose une prise de distance physique d'une quinzaine de jours.. Nous vivons à 40km, nous ne nous voyons pas tous les jours. Mais ce temps entre chaque rencontre n'apportait plus l'air nécessaire.


D'une part l'attachement et les pensées réciproques et d'autre part, cette espèce de mise à l'épreuve de l'autre chaque fois que nous nous retrouvons. Je le mets en doute et il ne le supporte plus. Je suppose que c'était là le meilleur moyen de le pousser à prendre la tangente.


Me voilà depuis hier soir dans l'impératif de tenir cette distance. Evidemment, tout se presse dans ma tête. Peur de ses agirs pendant cette latence, peur que ce soit là une façon douce de rompre qu'il aurait consenti face à ma détresse car il est très sensible, peur de ne pas avoir les ressources pour m'extirper enfin de mes attitudes glacières (par ailleurs, je compense en lui écrivant de belles lettres, en lui faisant des cadeaux mais enfin personne n'est dupe, même pas moi. C'est ce que je montre quotidiennement qui l'emporte, mon manque de spontanéité, de légèreté etc..), peur de ne plus jamais le revoir, de rester sur cet échec, encore..


Mon histoire vous inspire t-elle conseils, remarques ou commentaires?


J'ai bien conscience que nombreuses réponses se trouvent déjà en mon écrit.


J'ai surtout et avant tout besoin de soutien pour contenir toutes mes émotions et tenir ce temps qui sera peut-être plus court ou plus long..


Merci d'avance pour vos réponses."
#1235604
Tutorisée, guidée... tu recherches à ce qu'on te dise quoi et comment penser, réagir, agir ? Qu'est-ce qu'il ressort de cette analyse ? parce que prendre conscience des choses est le premier " travail " ensuite il faut agir... là, par exemple, je me demande la raison pour laquelle tu es restée avec cet homme, dans cette relation... tu sembles vouloir qu'elle se termine - qu'elle se transforme ? - et redoute qu'elle prenne fin... mais comment peux tu agir, toi, pour vivre une relation plus agréable, dans laquelle tu pourras dire ce qui te va, ne te va pas, être toi, sans crainte, sans peur du rejet, et ne plus ressentir de frustration - ou du moins ne pas être " terrassée " suite à une annulation ou changement ou refus de sa part...
#1235609
Cette analyse m'a permis de sortir de nombreux comportements à risques, de me respecter un peu plus, de raisonner au lieu d'agir radicalement, et de me mettre doucement à parler.. Je dis bien doucement, un peu...

Je ne fais pas partie de ces patients qui progressent à vitesse grand V. Je suis lente, extrêmement lente. Je ne manque pas de bonne volonté mais comment dire au moment de mettre en application j'ai comme peur que le loup ne me croque! Bien me comporter équivaut pour moi à une multiplication du risque de la souffrance.

Me mettre à nu et être trahie est sans doute la situation que je redoute le plus. J'ai pratiqué pendant longtemps une communication très ouverte, explicative de mes faiblesses et de mes points de fragilités. J'avais le sentiment de parler dans le vide à des hommes qui n'entendaient rien. Je comprends aujourd'hui que l'autre ne peut pas tout entendre. Notre écoute n'échappe pas à certains filtres.

Par ailleurs, je ne parviens pas à savoir si je choisis des hommes indignes de confiance ou si je suis incapable de croire ce que l'on me raconte.
Mon analyse m'a rendue plus sérieuse, plus fiable. Voilà pourquoi je ne suis pas que méfiance. Il y a un mélange de foi en la nature humaine et sa capacité de changement au travers des rencontres et de scepticisme quant à ce que la bonne rencontre soit avec moi!
En d'autres termes, je ne pense pas possible être "la bonne " pour qui que ce soit et je me comporte de façon à ne même pas donner vraiment envie. Je suis dispo, un brin soumise mais en même distante, insaisissable et toujours perplexe.

Pourquoi je reste ? Parce que lorsque je pense à lui, je suis prise d'émotions. Mon coeur va vers lui incontestablement. Oui, tu sens bien que j'aurais souhaité agir, transformer, pour y faire ma place, y trouver mon compte. Cette difficulté à s'engager de son côté, je l'ai questionné. Je ne trouvais pas cela irrémédiable. Après tout, il oscillait, son attitude paradoxale m'agaçait, mais il était toujours là. 3 mois. Je ne vais pas lui demander la lune. Je ne suis plus si pressée. Ca aussi c'est un gain de l'analyse. Moins d'impatience, moins d'impulsivité, plus de reconnaissance de l'altérité.

Pour ce qu'il en est des actions, je suis démunie. Tu me poses ces questions et en moi cela touche un vide immense. J'ai l'impression de ne pas savoir faire, d'avoir tout à apprendre, de ne pas l'avoir en moi. Il me demande de parler, d'être plus directe. Seulement, j'ai une façon d'exprimer les choses qui veut ne pas déranger et de fait je balance de biais et sèche l'autre sur place. Je collectionne les petits sujets en moi et finis par overdoser. Mon visage affiche ce que je n'ose pas dire.

Mes deux dernières relations étaient avec des garçons complexés et peu bavards et je me suis beaucoup atrophiée à leur contact. Impression constante de prendre trop de place, d'avoir trop à dire, d'avoir trop de projets. Avec F. c'est l'inverse. Ca devenait vital d'exister car lui est très "imposant". Il tendait toutefois à me faciliter les choses. J'écris, j'écris et j'ai le sentiment de me comporter comme une enfant qui attend qu'on lui reconnaisse intérêt, valeur, existence et une fois toute cela attesté je pourrais enfin me dévoiler. Je pense à l'envers. Un partenaire recherche le plaisir des moments ensemble, j'alourdis tout avec mes problèmes de reconnaissance et de valeur.

Tout cela me fait partir dans un tas de directions. J'espère que cette dispersion n'est pas trop éprouvante.
#1235611
" J'ai pratiqué pendant longtemps une communication très ouverte, explicative de mes faiblesses et de mes points de fragilités. "

Tu leur donnait la notice de comment et où frapper pour te blesser ? - avec ta crainte d'être trahie... c'est surprenant cette attitude...

" En d'autres termes, je ne pense pas possible être "la bonne " pour qui que ce soit et je me comporte de façon à ne même pas donner vraiment envie. Je suis dispo, un brin soumise mais en même distante, insaisissable et toujours perplexe. "

Tu mets à l'épreuve les hommes que tu rencontres ? et eux, étaient ils les " bons " pour toi ?

" Oui, tu sens bien que j'aurais souhaité agir, transformer, pour y faire ma place, y trouver mon compte. "

Tu crains te faire une place et d'en être chassée ?

Et si je te demande de te décrire, en tant que personne, tu te définirais comment, par quoi ? en gros, qui es tu ?
#1235622
Merci numéro 7 pour tes questions. Cela m'aide énormément.

La notice pour me blesser.. C'est un peu comme cela que je l'ai senti en l'écrivant. J'ignore ce qui me pousse à être si transparente, à mettre mes viscères sur la table ainsi. Il est probable que je cherche à émouvoir.. J'ai été avec quelques hommes au coeur de chrome qui se disaient "touchés"..

Cependant, j'ignore ce que je joue à travers cette volonté de faire fondre les coeurs les plus durs. J'ai toujours eu tendance à vouloir débusquer la sensibilité derrière l'apparente froideur, rapport à ma mère sans doute. Peut-être pour cela que je me suis attaquée à ce dit coureur de jupons. L'envie plus forte que tout de découvrir en lui autre chose. J'ai peut-être aussi beaucoup souffert des étiquettes posées par les uns et les autres à mon sujet dans l'adolescence notamment.

La mise à l'épreuve. C'est effectivement à cela que je pense aussi. En me regardant de l'extérieur, à me voir les toiser, les observer, mettre en doute leurs intentions, c'est à ce point que j'arrive en effet. Il leur faudrait supporter cette froideur. Je pense que c'est à mettre en relation avec le point d'avant mais je ne sais pas trop comment articuler tout ça.



"​Tu crains te faire une place et d'en être chassée ? " Plus juste, tu meurs. C'est exactement ça. J'ai peur d'être bien, de m'abandonner au plaisir et de devoir y renoncer d'un instant à l'autre parce que l'autre en aura décider ainsi. Je vis ce break/rupture/silence je ne sais comment l'appeler, très mal pour cette raison. J'y vois une expulsion.



Ah.. les bons.. pas tous. Il y en a eu un une fois en lequel j'avais beaucoup cru. Pour F. malheureusement le processus d'incroyance était lancé à fond depuis quelques temps déjà. Je me rends compte qu'un enchaînement rapproché d'histoires pas chic a peut-être biaisé ma manière d'aborder cette rencontre. Pour être tout à fait honnête, sa réputation l'ayant précédé j'ai fait un espèce d'amalgame et j'ai éprouvé comme un instinct vengeur pour les 2, 3 trompeurs/lâcheurs précédents. Je n'en suis pas fière du tout. Seulement, l'homme n'était pas exactement celui qu'on m'avait décrit au sens où son attitude et son parler laissait entrevoir un espoir. C'est quelque chose qu'il a ressenti cette contamination d'un homme sur l'autre.



Me définir? Je crains de me tromper. On me renvoit souvent que mon regard sur moi-même est atrocement noir ou complètement à côté.


Je suis quelqu'un qui au fond aime beaucoup la vie. La nature, la beauté, les animaux. Je suis très curieuse. Je lis énormément, vais beaucoup au cinéma. J'aime rire. Je cherche encore à préciser les choses professionnellement. J'ai un métier depuis 8 ans mais quelque chose manque et je tente de compléter cette direction. Je garde dans ma tête une ouverture pour des projets. J'ai une tendresse pour l'écriture, les belles lettres. Mais malgré tout cela, il m'arrive de me sentir complètement perdue. Des périodes de désert du point de vue de l'envie qui sont difficiles à traverser. C'est bien souvent en lien avec un problème amoureux car ça m'affecte toujours beaucoup.



A l'intérieur de moi, j'ai l'impression que le feu s'éteint petit à petit. Il n'y a plus de périodes de joie mais vaguement quelques moments fugaces. Je ternis. Je suis devenue un peu mélancolique avec les années. Ma soeur m'a dit à de nombreuses reprises qu'elle me sentait atrophiée, triste comme si je n'osais plus prendre de place ailleurs que dans l'ombre. Je me cherche encore. Je ne chéris plus l'extravagance de ma vingtaine, mais je n'aime pas cette fille mutique que je suis devenue. Je suis coincée dans cette métamorphose.
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par Paige
#1235770
Bonjour

je voulais juste réagir à ce point
La notice pour me blesser.. C'est un peu comme cela que je l'ai senti en l'écrivant.
A mon avis, il y a un équilibre à trouver. Donner son mode d'emploi aux gens qu'on aime et qui nous aime est plutôt une bonne chose. Parce qu'on a tous des sensibilités et des névroses différentes.

En revanche, comme tu le dis très bien, il ne faut pas que ce soit une notice sur "comment me faire du mal?" il faudrait que ce soit plutôt un mode d'emploi sur "comment me garder?" (je schématise)

car je ne trouve pas mieux, les gens qui "pètent un câble" pour une bêtise et qui partent sans se retourner, sans rien expliquer, comment l'autre en face avait-il une chance de comprendre?

Moi si qqu'un que j'apprécie me blesse, je tâche de le lui dire, de l'en "informer" pas pour le faire culpabiliser, mais pour l'en "informer" et ce qui compte pour moi, bien plus que la blessure initiale (qui peut être sans importance et bien sûr totalement involontaire) c'est la réaction à MA blessure

si l'autre réagit par un "ah ben c'est ballot, tant pis, moi ça m'a plus de dire ça" ben, j'estime que cette personne ne fait pas attention à mon ressenti. Ressenti qui peut être débile, exagéré, déplacé, mais qui est réel. Et de la part d'un ami ou d'un amour, je pense que je peux attendre qu'il "entende" qu'il m'a blessée. (Ce qui d'ailleurs n'exclut pas de faire un vrai travail sur soi pour ne pas être blessée par tout et n'importe quoi aussi) et qu'en faisant le choix de ne pas l'entendre, alors oui, il utilise ma notice pour me blesser. Et donc je fuis. Par par vexation ou orgueil mais pour me protéger (d'ailleurs il m'a fallu des années pour en arriver là. Avant j'expliquais EN BOUCLE ce qui m'avait blessée, comme si l'autre n'avait pas compris...et plus je le faisais, et plus je donnais les armes pour me blesser bien sûr)

alors que l'autre peut au contraire réagir par un "oh je suis désolée de t'avoir blessée" , sans pour autant d'ailleurs renier le fond de ce qu'il a dit ou fait mais juste acter qu'il est désolé d'avoir blessé et c'est ça qui montre qu'il prend "soin" de toi et de votre amitié/amour.

D'après moi
#1235796
Bonjour Paige et merci pour ce point de précision.

Tes dernières parenthèses "(Ce qui d'ailleurs n'exclut pas de faire un vrai travail sur soi pour ne pas être blessée par tout et n'importe quoi aussi)" frappent très juste. Je suis très sensible au fond, très inquiète et évidemment partant de cette lecture premier degré de tout, je suis généralement en détresse très rapidement, surtout lorsque l'autre est taquin et utilise la dérision pour dédramatiser des sujets sensibles (dans ma situation actuelle: les sentiments, les autres femmes, etc).

Est-ce par maladresse ou par perversité, je n'en sais rien encore, et j'ai presque peur de la réponse.

Mes blessures, il semblait les traiter par l'acte en prenant un peu au pied de la lettre mon embarras et en tentant d'en supprimer la cause. Je n'en demandais pas tant. Une simple écoute m'aurait paru plus sincère.. Mais peut-être voulait-il montrer qu'il prenait note et voulait-il avoir une réaction à la hauteur, suffisante.


Mon embêtement c'est que cela finissait tout de même par le culpabiliser. Il ne gérait pas cette idée de "faillir". Cette "hyper responsabilité" semble avoir généré beaucoup de réactions de fuite de sa part, de besoin d'isolement.

J'ai le sentiment que deux hontes se rencontrent. Ma honte de dire ce que je ressens contre sa honte d'être imparfait, ou insatisfaisant pour l'autre. Il se fait un leitmotiv d'être l'homme de la situation et en même temps on voit qu'il n'est pas fait comme ça, pour ça..
A trop bien faire, il s'emmêle, se décourage puis finit par s'isoler pensant qu'il vaut mieux pour lui rester en terre de solitude éternelle puisque de toutes manières "il ne sait pas faire".

Ton message me fait penser que cette façon de livrer un "mode d'emploi" dans les premiers temps était peut-être liée à une volonté d'éviter de dire plus tard à l'instant de la blessure, mon ressenti. Dire tout au début pour m'économiser par la suite cette situation que je n'assume pas. Dire: "tu m'as blessée."
Je ne sais pas faire ça calmement, au bon moment. Cela sort de manière inadéquate, assorti du mauvais ton, du mauvais visage car dans un premier temps, je me mets en tête que les choses doivent glisser sur moi, que je ne dois pas montrer ma peine. Peut-être parce qu'elle me submerge et que je ne veux pas gêner l'autre, donner l'impression d'être faible, plaintive, demandeuse. Alors je vire dans l'inverse. Je pique et provoque de biais au moment inadéquat, lorsque tout va bien et je brise tout.

Je m'inquiète de cela. Car si notre relation devait reprendre, en cet état de communication, cela n'irait pas du tout. Il m'encourageait à une approche plus franche, plus directe, sans chichi, celle qu'il pourrait supporter sans doute.. mais c'est difficile pour moi. J'ai l'impression de lâcher une bombe quand je parle d'une blessure au moment où cela se produit.
#1235800
" Je n'en demandais pas tant. Une simple écoute m'aurait paru plus sincère.. "

Mais c'était sa façon à lui de t'aider, Fornarina... Il est sans doute pragmatique... et pour l'écoute, il y a la thérapie... je veux dire, on peut être en relation avec quelqu'un sans avoir à régler les problèmes de l'autre... si quelqu'un est susceptible, on fait attention à ne pas le heurter en évitant de le taquiner, de le chercher... c'est faire attention à l'autre ça... et c'est une façon sincère de le faire...

" Mon embêtement c'est que cela finissait tout de même par le culpabiliser. Il ne gérait pas cette idée de "faillir". Cette "hyper responsabilité" semble avoir généré beaucoup de réactions de fuite de sa part, de besoin d'isolement. "

Il te l'as dit, ça ?

Tu as réellement envie que cette relation reprenne ? si oui, que te vois tu faire, toi, pour transformer cette relation afin qu'elle te soit agréable à toi d'abord, et ensuite à lui, te sens tu d'oser dire ce que tu penses au moment où tu le penses ?
#1235811
J'interprète sans doute beaucoup et mal.
Mais oui je remarque qu'il prend ses distances avec moi dès qu'il se sent "merdique". J'aimerais apprendre à dire ce que je ressens en lui épargnant ce sentiment là. C'est à moi d'y travailler.

Je crains cependant qu'un peu comme moi, même les choses bien dites, il n'y entende qu'un jugement de plus. Il est très sensible à cet aspect "jugement", à tel point que ne sachant comment faire mieux, il m'arrivait de me taire complètement. Les deux côtés sont à guérir..

J'aimerais le revoir oui. Je n'aimerais pas pour autant revivre comme ces derniers temps. Je me sentais très mal. Je commence à accepter la nécessité de cette pseudopause qui n'est peut-être qu'une rupture masquée pour lui mais que j'emploie comme un temps de travail et de réflexion.

J'envisage, si son côté le permet, une reprise en douceur, un espèce de nouveau départ, cédant moins à sa pression, conservant un peu plus d'indépendance, privilégiant des moments plus courts mais plus intenses. Reprendre ce début dont j'étais assez fière. Je me sentais droite dans mes bottes, j'avais posé des choses clairement. Un moment, j'avais l'impression qu'il mettait le turbo et j'ai senti l'impératif de me donner davantage pour ne pas le peiner. Mais à vrai dire, j'avais besoin de prendre mon temps et de me ménager l'espace nécessaire pour m'exprimer. Je crois que je craignais qu'il ne s'échappe alors je suis allée plus vite que ma musique.

Je me sens aujourd'hui un peu plus vaillante et j'espère que cela continuera. Je dois absolument faire un bond dans l'expression de mes ressentis sans pour autant m'y attarder pendant des heures. Je dois essayer de trouver le chemin du plaisir partagé et quitter un peu cette gravité dans laquelle je me suis installée depuis des années.

Merci encore pour vos réponses à toutes..
#1235813
" merdique " ou impuissant... il tente t'aider et " vois " que ça ne marche pas - puisque rien ne change, visiblement... et vouloir aider et ne pas y parvenir c'est très frustrant, et on se sent impuissant...

" Je crains cependant qu'un peu comme moi, même les choses bien dites, il n'y entende qu'un jugement de plus. Il est très sensible à cet aspect "jugement", à tel point que ne sachant comment faire mieux, il m'arrivait de me taire complètement. Les deux côtés sont à guérir.. "

Il te demande d'être plus directe dans ta manière de communiquer... c'est qu'il doit avoir l'estomac solide pour tout entendre et digérer... je crois que tu projettes un peu, là...

" Je me sentais droite dans mes bottes, j'avais posé des choses clairement. Un moment, j'avais l'impression qu'il mettait le turbo et j'ai senti l'impératif de me donner davantage pour ne pas le peiner. Mais à vrai dire, j'avais besoin de prendre mon temps et de me ménager l'espace nécessaire pour m'exprimer. Je crois que je craignais qu'il ne s'échappe alors je suis allée plus vite que ma musique. "

Ca aurait été bien de lui dire, ça... tel que tu le dis là... parce que tu dis quand même avoir été bien à un moment - et il l'aurait entendu - et pourrait l'entendre - et t'être basée sur une impression pour te faire violence - ne pas être en écoute de ton bien être donc, à ce moment là - et surtout, pour ne pas le peiner... ne pas le perdre ? il peut être en capacité de calmer le rythme si tu en ressens le besoin, tu sais... une jolie relation ça se construit, en se disant, en s'écoutant, en se respectant, en trouvant des équilibres...
#1235837
Merci pour ta franchise. Je le remarque ici, des mots bien employés peuvent faire beaucoup de bien.
Je commence à pencher du côté de la maladresse et je confirme la piste de ce que je pressens pour moi à savoir quelque part "mettre l'autre en échec dans les tentatives d'aide et de changement qu'il souhaite m'apporter". Finalement, je m'aperçois que je me suis beaucoup plainte d'hommes dont je trouvais les actions un peu faciles mais qui contrairement à moi qui analysait à tout va sans jamais rien oser, sans jamais rien agir étaient tout de même vraiment tournés vers moi.

J'ai un vrai souci pour donner du crédit à leurs paroles et à leurs actes et bon sang, il va me falloir régler ça à tout prix!

Je prends conscience de ces choses car grâce à vos interventions j'avance. Je n'aurais pas pu exprimer tout ça ou prendre conscience de tout ça face à lui. J'étais souvent si troublée que les mots me manquaient.

Ce qui était aussi très aidant au début c'est que nous avions en parallèle de nos rencontres, une correspondance et mes idées m'apparaissent plus clairement lorsqu'il s'agit de les écrire plutôt que de les parler. L'exercice de la parole, où il excelle est parfois un vrai cauchemar pour moi. Il nous a amené à laisser tomber ce média car il n'était pas à l'aise avec ça et pensait ainsi que je me dépasserai. Seulement, j'ai lâché quelque chose que j'aimais, un autre espace dans lequel je me sentais libre. Je crois que c'est aussi un peu là, me sentant emmenée vers quelque chose qui n'était pas mon désir que j'ai perdu mes repères. J'ai cru comprendre qu'il aurait été prêt à y revenir si cela comptait pour mon équilibre.

Le silence se poursuit pour l'instant. Tu comprends bien que je suis embarrassée techniquement. Je tiens à le respecter au moins quelques jours encore.. Et puis, il réclamait sa liberté et la cessation de ces prises de têtes comme un forcené. J'ai forcément très peur que son désir poursuive cette direction d'éloignement. Ralala..
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par Paige
#1235857
Fornarina a écrit : 28 mars 2017, 18:44 Ton message me fait penser que cette façon de livrer un "mode d'emploi" dans les premiers temps était peut-être liée à une volonté d'éviter de dire plus tard à l'instant de la blessure, mon ressenti. Dire tout au début pour m'économiser par la suite cette situation que je n'assume pas. Dire: "tu m'as blessée."
Je ne sais pas faire ça calmement, au bon moment. Cela sort de manière inadéquate, assorti du mauvais ton, du mauvais visage car dans un premier temps, je me mets en tête que les choses doivent glisser sur moi, que je ne dois pas montrer ma peine. Peut-être parce qu'elle me submerge et que je ne veux pas gêner l'autre, donner l'impression d'être faible, plaintive, demandeuse. Alors je vire dans l'inverse. Je pique et provoque de biais au moment inadéquat, lorsque tout va bien et je brise tout.
Rebonjour Fornarina,

J'ai été comme toi pendant des années, mais ça s'apprend. En fait, tu ne sais pas faire comme tu dis, car tu es sans doute (tu me diras si je suis à côté de la plaque) tétanisée par la peur.
La peur de ce que tu vas dire, va entraîner: un changement de regard (pitié?), une réaction vive ("oh elle est pénible!") et au bout du bout: le rejet.

ce n'est pas, je pense, par "gentillesse" qu'on ne veut pas "gêner" l'autre, c'est pour les conséquences que cela risque d'avoir pour NOUS. Après tout, si on pouvait ne pas être blessé, si tout pouvait glisser sur nous, tout irait tellement mieux! alors qu'à être blessée, si on ne le dit pas, on se morfond, la relation en pâtit, et il y a rejet, et si on le dit, on a peur d'acculer l'autre et qu'il y ait rejet aussi.

Bref, on est sûr de perdre.

Le jour où tu auras compris et admis que tu es perdante si tu te tais, que rien de bon ne sortira de ton mutisme, alors ta seule "chance" sera de parler. Et que oui, parler risque tout à fait d'entraîner le rejet. il ne faut pas croire que dire "j'ai été blessée" entraine systématiquement un "oh je suis désolée", loin s'en faut. MAIS si ça n'entraine pas cette réaction, c'est que tôt ou tard la relation aurait foiré, car cela veut dire qu'à la base, on est en profond désaccord sur ce qu'est un ami/amoureux.

Et quand la peur ne te tétanisera plus, quand tu auras admis et compris que même si rejet il y a, personne n'en mourra, que tu auras d'autres amis, d'autres amours, que ce n'est pas le jugement de ce que tu es (ni de ce qu'est l'autre d'ailleurs), mais juste la prise en compte de nos incompatibilités, ALORS tu n'auras aucun mal à dire ça "comme il faut" :)

c'est un travail, à mon avis, qui ne peut se faire qu'avec un pro, car cette peur (pathologique) du rejet, de l'abandon, va bien au-delà des relations amoureuses ou amicales (même si on ne s'en rend pas compte)

ça peut par exemple nous amener à ne PAS dire aux médecins nos ressentis de fatigue, de déprime, "juste" pour éviter la non-écoute possible, juste pour ne pas prendre le risque de ne pas être entendu.

J'aime bien utiliser une autre métaphore stupide^^ tu sais, c'est un peu comme Tarzan sur ses lianes, il est accroché à une liane et pour se déplacer, il doit en attraper une autre mais pour pouvoir en attraper une autre, il doit LACHER celle à laquelle il est cramponné, et de ce fait, il doit AFFRONTER ce petit moment, infime, mais réel, de VIDE: ce petit moment où il sera "entre" deux lianes, où il ne sera plus attaché à l'ancienne mais pas encore agrippé à la nouvelle..pour moi, la "peur" que tu ressens, est la peur de ce "vide".

Mais Tarzan attrape toujours une nouvelle liane ;) si ce n'est pas celle qu'il avait visé, c'est celle d'à côté, et si au pire, il n'en attrape aucune, ben il va tomber, et se relever et se remettre en route.

:)
#1235876
Encore une fois Paige ton écrit est très juste.

Je suis émue de me sentir si bien soutenue, si bien comprise et je perçois à quel point ces attitudes bienveillantes sont précieuses.

Je peux l'étendre à toutes formes de relations. C'est dans cette franchise, dans cette sincérité, dans cette justesse de ton que se trouve mon besoin et c'est ce que je souhaiterai parvenir à refléter un
jour auprès de celui qui partagera ma route. On se sent avancer lorsque ça parle bien!


Oui, ouvrir la bouche est un moment de terreur. Oui, ne pas le faire, enflamme mes viscères et me consume. Oui, une fois le mot lâché, j'ai presque les larmes aux yeux et suis à deux doigts de m'abriter le visage des mains et de murmurer "Pitié".


Je travaille avec acharnement en analyse mais j'ai mes zones d'ombres encore, mes voies de ralentissement, mes résistances.. Je constate que vous écrire et vous lire dans le champ de cette expérience au présent ouvre d'autres voies, plus précises, plus concrètes dans mon travail perso et c'est de ça dont j'avais besoin. Que ça réponde! Que des actions en moi se profilent. Merci.


Je pense à mon attitude et à ma posture lorsque je suis auprès de lui. J'ai froid, je me recroqueville, je m'isole. C'est je crois l'attitude que j'ai lorsque le potentiel sentimental est au plus haut. La force de mon sentiment me gèle.

Je te suis dans la jungle Paige.. Dans le mutisme, on est pierre. Dans la parole, mouvement, désir et risque forcément.

C'est peut-être un horizon qui me fait défaut. Je ne parviens jamais à voir la liane d'après, même si ma main automatiquement s'en saisit.

Bonne journée à vous et au plaisir de vous lire encore. Je crains d'avoir encore un peu besoin de vous..
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par Paige
#1235880
Je travaille avec acharnement en analyse mais j'ai mes zones d'ombres encore, mes voies de ralentissement, mes résistances..
Je ne suis pas psy du tout :/ juste pour te dire que le psychiatre qui me suit (qui est aussi psychanalyse) a déconseillé pour moi, la psychanalyse, trop "abandonnique" selon lui...peut-être qu'une analyse n'est pas incompatible avec suivre une psychothérapie "traditionnelle" en face à face, dans le dialogue avec le thérapeuthe et pas seulement dans l'examen de son vide intérieur qui parfois, peut être très anxiogène
Je ne parviens jamais à voir la liane d'après, même si ma main automatiquement s'en saisit.
Je pense que l'idée est qu'il n'est nul besoin de "voir" la liane d'après, pour "savoir" qu'elle existe et qu'on arrivera à l'attraper. Quelle qu'elle soit. Je pense que c'est l'idée même si ça reste difficile à mettre en application